Soutenance de thèse par Adnan Celik : Temps et espaces de la violence interne : revisiter les conflits kurdes en Turquie à l’échelle locale
Soutenance de ma thèse de doctorat en anthropologie sociale intitulée :
Temps et espaces de la violence interne : revisiter les conflits kurdes en Turquie à l’échelle locale
(du XIXe siècle à la guerre des années 1990)
par Adnan CELIK
Le mercredi 7 novembre à 9h
 à l’Institut kurde de Paris – 106 rue La Fayette, 75010 Paris
La soutenance est publique et sera suivie d’un pot auquel vous êtes chaleureusement convié.e.s.
Le jury sera composé de :
M. BOZARSLAN Hamit, EHESS, co-directeur de thèse
M. NAEPELS Michel, CNRS, EHESS, co-directeur de thèse
Mme GÖÇEK Fatma Müge, Université de Michigan, Rapporteure
Mme MASSICARD Élise, CNRS, SciencesPo Paris, Rapporteure
Mme CLAVERIE Élisabeth, CNRS, EHESS, Membre du jury
M. GROJEAN Olivier, Université Paris 1 – Panthéon Sorbonne, Membre du jury
Résumé de la thèse:
La présente thèse a pour objet les conflits intra-kurdes à travers le double prisme de l’échelle locale et de la longue durée. Elle part d’une interrogation sur la guerre entre le PKK et l’État turc durant laquelle certains habitants ont choisi de s’engager aux côtés de la guérilla, d’autres de collaborer avec l’État en devenant korucu, d’autres encore, très minoritaires, de s’engager dans l’organisation islamiste Hizbullah. Par l’étude comparatiste des localités de Lice, Kulp et Silvan (au nord-est de Diyarbakır) des années 1830 aux années 1990, elle vise à apporter un éclairage détaillé, situé, et ancré localement des phénomènes de déstructuration et restructuration qui ont affecté les Kurdes de Turquie. Son approche se situe à la croisée de l’histoire et de l’anthropologie, combinant l’étude des sources écrites et l’enquête ethnographique, notamment à travers la réalisation d’une centaine d’entretiens, effectués entre 2013 et 2017 principalement dans les villages et chefs-lieux des trois terrains étudiés. L’axe principal de la recherche vise à exposer comment les clivages et conflits intra-kurdes ont été influencés et déterminés à partir d’une série de facteurs (dynamiques locales, appartenances tribales, recompositions internes à certaines familles, effets de socialisation et de politisation etc.). Les nœuds et interactions entre les dynamiques conflictuelles internes aux sociétés kurdes et la manière dont les politiques du pouvoir central entrent en jeu dans ces configurations sont un des axes de réflexion privilégiés. La perspective mobilisée s’appuie largement sur les sources orales et s’efforce de produire une histoire commune ou connectée se démarquant des historiographies kurdo-centrées et/ou « sunno-centrées », en incluant les diverses communautés ethniques ou religieuses habitant ou ayant habité la région. Elle accorde une attention particulière aux histoires et mémoires « mineures », aux formes de résistance discrètes, ainsi qu’au au rôle de la construction et de la transmission de la mémoire dans la persistance ou dans la reconfiguration des conflictualités internes. Les résultats de cette recherche, attentifs aux phénomènes de temporalité et de subjectivité, permettent de mettre en lumière la variété des facteurs d’engagement et des loyautés impliquées dans les situations de violence opposant différents acteurs kurdes entre eux.
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