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L’Humanité, le 19/04/2025
Pierre Barbancey
L’arrestation du populaire maire d’Istanbul, Ekrem Imamoglu, a provoqué une tempête sociale et politique dans le pays. Depuis fin mars, des millions de personnes se rassemblent sur les rives du Bosphore pour dire leur opposition au pouvoir central. Le bras de fer est engagé.
Ekrem Imamoglu, 54 ans, maire d’Istanbul, a été placé en détention le 23 mars. Son arrestation fait suite à l’invalidation de son diplôme par l’université d’Istanbul. Officiellement, il est en prison pour « création et direction d’une organisation criminelle, acceptation de pots-de-vin, détournement de fonds, enregistrement illégal de données personnelles et manipulation d’appels d’offres publics dans le cadre d’une enquête financière ». Depuis, la Turquie est en ébullition.
Les manifestations se multiplient et la jeunesse est particulièrement mobilisée. À l’occasion de la fête de l’Aïd-el-Fitr, qui marque la fin du ramadan, le président Recep Tayyip Erdogan a octroyé aux fonctionnaires trois jours de congé en plus des trois habituellement donnés, pour tenter de briser la révolte qui gagne l’ensemble du pays. Le 29 mars, le Parti républicain du peuple (CHP, kémaliste social-démocrate), la formation d’Imamoglu, annonçait la participation de 2 millions de personnes au grand rassemblement organisé sur les bords du Bosphore. État des lieux, alors que les prochaines semaines s’annoncent décisives tant pour Erdogan que pour ses opposants.
Quelle est la stratégie d’Erdogan ?
Pour l’actuel président turc, le dilemme est de taille. La prochaine élection à la magistrature suprême est programmée pour 2028. Or, la Constitution actuelle ne permet pas à Erdogan de se représenter pour un troisième mandat. Il lui faut donc modifier la Constitution et manœuvrer avec la représentation parlementaire. C’est ce qui explique, sans doute, cette main tendue en octobre dernier de l’extrême droite (MHP), alliée du président Recep Tayyip Erdogan, vers le parti DEM, représentation politique des Kurdes.
Rapprochement qui s’est traduit par plusieurs visites du DEM sur l’île-prison où est incarcéré Abdullah Öcalan, fondateur du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), puis par un appel de ce dernier à l’arrêt de la lutte armée et à la dissolution du PKK. En téléguidant cette démarche vis-à -vis d’Öcalan, Erdogan tente de creuser le fossé entre le DEM et le CHP, principale formation d’opposition dont est membre Ekrem Imamoglu. Une manœuvre qui n’a pas vraiment réussi pour le moment, le DEM se joignant finalement aux contestations…
En parallèle, Erdogan ne peut ignorer la popularité montante de son rival. Depuis plusieurs mois, Ekrem Imamoglu n’apparaît plus seulement comme un candidat sérieux mais est placé, sondage après sondage, comme susceptible de l’emporter. Il y a un an – le 31 mars –, le même Imamoglu avait politiquement humilié Erdogan en gagnant, de nouveau, l’élection municipale à Istanbul, qui avait été annulée. En 2019, le candidat du CHP l’avait emporté avec 14 000 voix d’écart. En 2024, la différence était de 800 000 suffrages.
Double gifle pour le président turc. Lui-même avait été maire de la ville qui domine le Bosphore, devenue son marchepied pour devenir président. « La peur ne change pas votre destin ! Vous perdrez d’une manière ou d’une autre », écrivait alors Imamoglu dans un message publié sur X, en référence à Erdogan. Ce dernier a donc décidé, visiblement dans la précipitation, de mettre un holà à la course à la présidentielle du maire d’Istanbul. Ce faisant, réalisait-il qu’il allait déclencher une tempête politique et sociale de cette ampleur ou pensait-il que la répression coutumière, l’alliance de la justice et de la gendarmerie, suffirait à éteindre l’incendie en quelques jours ?
Pourquoi de telles mobilisations ?
Ahmet Insel, professeur honoraire à l’université de Galatasaray, expliquait sur les ondes de France Culture : « Il y a une vigueur inédite, un enthousiasme nouveau dans le Parti républicain du peuple. Ensuite, il y a ce bras de fer entre Erdogan et une large partie de la population, qui voit en Imamoglu son représentant. C’est une sorte d’engagement d’honneur pour l’opposition, et Erdogan, en voulant agir par des manœuvres presque caricaturales, a révélé toutes ses faiblesses. Il a vraiment réussi à transformer Imamoglu en candidat de toutes les forces d’opposition, de la droite à la gauche. »
Malgré une semaine de vacances, tout porte à croire que la colère n’est pas retombée. Les étudiants n’entendent pas renoncer à leur volonté de changement. Le mardi 8 avril, ils se sont de nouveaux retrouvés alors que des dizaines de leurs camarades croupissent depuis deux semaines dans les geôles d’un pouvoir prêt à tout pour rester en place.
Dans une chronique publiée par la revue Recherches internationales, Ozan Avunduk, journaliste, expert de la Turquie et des relations internationales, note à propos des manifestations : « Outre le CHP, les drapeaux de diverses organisations d’inspiration marxiste (telles que le Parti de la liberté sociale, le Parti du travail et sa branche jeunesse, les maisons du peuple, le Parti des travailleurs de Turquie, les collectifs d’étudiants, le Parti communiste de Turquie, le Parti de la gauche ainsi que le Parti de la libération du peuple) étaient visibles à Sarachane, la place où se trouve la mairie d’Istanbul. »
Ce n’est pas qu’anecdotique. Se pose désormais la question de la direction que va prendre ce mouvement et, par voie de conséquence, celle de la stratégie du CHP, parti qui regroupe des tendances très opposées, à droite comme le maire d’Ankara, Mansur Yavas, ou un peu plus à gauche comme Imamoglu.
Quelle suite pour le Parti républicain du peuple (CHP) ?
Dès le début du mouvement, le CHP a maintenu la consultation qu’il avait prévue dans le cadre de la primaire destinée à désigner son candidat à la présidentielle de 2028 et l’a transformée en un outil de combat. Au lieu du 1,5 million d’adhérents, ce sont plusieurs millions de Turcs qui se sont exprimés. Une pétition circule actuellement demandant la libération d’Ekrem Imamoglu, l’organisation d’élections anticipées avant la fin de l’année et, enfin, une demande de changement de gouvernement.
L’objectif est de dépasser les 25 millions de signatures, soit plus que le nombre de voix recueillies par Erdogan lors de la dernière élection présidentielle. « En novembre, au plus tard, tu viendras affronter notre candidat. (…) Nous t’invitons à en appeler une fois de plus à la volonté du peuple, car la plus grande motion de censure de l’histoire aboutira à ceci. Nous te défions. Nous voulons notre candidat à nos côtés et notre urne devant nous », a lancé Özgür Özel, le président du CHP, en s’adressant au président turc Recep Tayyip Erdogan, lors du congrès extraordinaire de son parti, à Ankara, le 6 avril. Le défi est lancé.
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