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L’Express, le 13/07/2023
Par Zafer Sivrikaya (Ã Istanbul)
Ankara sert de plateforme à de nombreuses entreprises européennes qui continuent discrètement leurs échanges avec la Russie, malgré les sanctions. Enquête.
Les présidents turc Recep Tayyip Erdogan et russe Vladimir Poutine à Sotchi, dans le sud de la Russie, le 3 mai 2017 / afp.com/Alexander NEMENOV
Le 24 juin, les colonnes des mercenaires de Wagner montent vers Moscou. Alors qu’ils sont en pleine mutinerie contre le Kremlin, Vladimir Poutine multiplie les appels téléphoniques à ses alliés, mais ceux-ci temporisent. De nombreux dirigeants évoquent seulement « des affaires internes à la Russie ». Un seul n’hésite pas à clamer son soutien total au président russe : Recep Tayyip Erdogan. Le chef d’Etat turc renvoie, sans doute, l’ascenseur à Moscou pour ses informations précieuses et son aide lors du coup d’Etat manqué à Ankara, le 15 juillet 2016. A l’époque, Poutine serait allé jusqu’à proposer au reis de déployer à son secours des forces spéciales russes, les fameux spetsnaz, alors stationnées sur deux navires mouillant dans les eaux turques.
La coopération entre les deux hommes, le tsar et le nouveau sultan, atteint des sommets ces derniers mois, en particulier dans le domaine économique. Ainsi de la première centrale nucléaire civile turque, inaugurée fin avril, construite et administrée par le géant public russe Rosatom ; des 5 millions de touristes russes – voire davantage – attendus sur les plages turques cet été ; ou encore du gaz russe fourni à crédit pendant l’hiver. Autant de bouées de sauvetage pour une économie turque qui ne cesse de piquer du nez sous le poids de l’hyperinflation et du déficit de sa balance commerciale.
Avec la Russie, à l’inverse, les exportations turques ont miraculeusement doublé depuis le début de l’invasion de l’Ukraine. Sanctionnée par l’Europe, Moscou s’approvisionne désormais en partie grâce au marché turc, Ankara ayant rejeté l’application des sanctions internationales en vertu de la « politique d’équilibre » prônée par le chef de l’Etat entre ses partenaires européens et la Russie. Mais la Turquie ne constitue pas seulement une base d’approvisionnement pour Moscou : elle est devenue une plateforme pour les entreprises européennes désireuses de s’affranchir des sanctions et de continuer à commercer avec la Russie. Et si les exportations de l’Union européenne vers la Turquie ont augmenté de 22 milliards d’euros en 2022, il y a une raison : elles ne sont pas destinées au marché turc…
« Je ne cours aucun risque »
Murat, 35 ans, est ingénieur en logistique basé à Istanbul. Dès le début du conflit, contacté par des clients russes et européens, le jeune entrepreneur turc a flairé les bonnes affaires et créé sa propre société, exclusivement dédiée au contournement des sanctions contre la Russie. « J’ai des clients dans toute l’Europe, surtout espagnols et italiens, témoigne-t-il, tout juste de retour d’un voyage à Madrid. Ils m’envoient leur marchandise comme si elle m’était destinée et je la renvoie vers la Russie à mon nom, moyennant une commission de 6 %. C’est aussi simple que cela. »
Plus problématique, une partie des biens qu’il achemine en Russie – de l’acier, mais aussi des machines agricoles en provenance de Roumanie et des pièces de machines – peuvent avoir un double usage, à la fois civil et militaire, et servir in fine à alimenter l’effort de guerre russe. Les moteurs sont à même, par exemple, d’être démontés puis utilisés sur des équipements offensifs russes ou servir aux machines-outils indispensables à la production d’armes. Pourtant, le jeune homme n’est pas inquiet. « Je ne cours aucun risque, tout le monde sait très bien ce qu’il se passe, mais les Européens comme les Turcs choisissent de fermer les yeux », considère Murat.
Pas question, néanmoins, de se montrer trop gourmand, en investissant par exemple dans l’export des semi-conducteurs. Un marché très lucratif mais surveillé de près par les Etats-Unis, qui veulent tarir l’approvisionnement de la Russie en puces électroniques, indispensables au bon fonctionnement de son industrie militaire. En avril, deux entreprises turques ont été la cible de sanctions américaines pour avoir vendu à la Russie des puces produites en partie aux Etats-Unis.
Régulièrement rappelée à l’ordre par ses partenaires européens et américains, la Turquie a promis de mettre un frein à l’usage de son territoire pour détourner les sanctions. En mars, Ankara a largement communiqué sur l’envoi aux entreprises turques et aux services de douanes d’une liste de produits désormais interdits d’exportation vers la Russie. Un trompe-l’œil qui fait sourire Murat. « Tout ce qu’ils ont fait, c’est retirer la possibilité de faire de la Russie le lieu d’arrivée définitif des marchandises, mais rien n’empêche, par exemple, de les envoyer au Kazakhstan, de les acheminer en transit dans un port russe et de faire en sorte que les camions oublient de les récupérer, signale l’entrepreneur. Tout ce que vous risquez, c’est de tomber sur un fonctionnaire méfiant qui demandera sa part pour fermer les yeux. » Au cours des six premiers mois de 2023, les exportations turques vers le Kazakhstan ont d’ailleurs fait un bon historique de 67,5 %… Les entreprises françaises se retrouvent aussi concernées par le phénomène, à l’instar du fabricant de vêtements Lacoste, mis en cause par un député ukrainien, pour avoir accordé une licence de fabrication à un partenaire turc distribuant l’Europe de l’Est… et la Russie.
« Vous trouvez un associé turc… »
Plutôt que de passer par des intermédiaires, certains hommes d’affaires russes ont fait le choix d’opérer directement à partir de la Turquie, comme l’explique Anna, une jeune avocate qui a quitté Moscou par rejet du régime poutinien, mais accompagne toutefois des clients russes aux motivations moins politiques : « Pour vous éviter de la paperasse et des complications, vous trouvez un associé turc (soit un véritable partenaire, soit un prête-nom) et vous créez votre entreprise qui aura, dès lors, accès à l’union douanière entre la Turquie et l’UE pour exporter ou importer des biens. »
Ces derniers mois, les « simples » exilés russes peinent de plus en plus à obtenir des permis de séjour en Turquie, mais la question ne se pose pas pour ces hommes d’affaires, capables de s’offrir le concours d’avocats russes ou turcs. D’autant que la Turquie, qui a vu sa monnaie nationale dégringoler de près de 30 % face au dollar depuis la réélection d’Erdogan le 24 mai, cherche à attirer les devises étrangères. « Si besoin, l’achat d’un bien immobilier d’une valeur de 400 000 dollars ou un placement de 500 000 dollars dans une banque turque pendant au moins trois ans vous donnent le droit à un permis de séjour et à l’obtention de la nationalité turque », poursuit Anna.
Le rôle d’Ankara dans le contournement des sanctions exaspère de plus en plus ses alliés occidentaux, d’autant que les contentieux s’accumulent. Si la Turquie a cessé de bloquer l’entrée de la Suède dans l’Otan, Ankara s’irrite des tentatives de coopération entre l’Alliance atlantique et la République de Chypre, dont la partie nord est occupée par les troupes turques depuis 1974, alors que la Turquie souhaite se voir attribuer un contrôle renforcé sur les détroits du Bosphore et des Dardanelles qui commandent la circulation maritime entre la Méditerranée et la mer Noire. Pour obtenir des garanties de l’Otan en ce sens, elle bloque depuis plus d’un mois l’adoption du nouveau plan de défense commun face à la Russie, le plus ambitieux depuis la fin de la guerre froide, au désespoir de ses partenaires européens et américains.
Suède dans l’Otan : les bons calculs d’Erdogan
Lors des élections du printemps en Turquie, l’opposition, qui s’était engagée à respecter les sanctions contre Moscou en cas de victoire, avait affirmé détenir les preuves d’ingérences russes dans la campagne électorale, notamment par le biais de deepfakes, ces fausses vidéos réalisées par intelligence artificielle. Raté. La réélection d’Erdogan n’a pas fini de faire les affaires du Kremlin… et de certaines entreprises, plus concernées par leur compte de résultat que par le respect des sanctions occidentales.
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