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Le Monde, le 25/05/2023
Par Sevin Rey-Sahin
Accusé de fraude électorale au profit de Recep Tayyip Erdoğan et contre son propre camp, Tuncay Özkan, député et vice-président chargé des relations presse du Parti républicain du peuple (CHP), se défend tant bien que mal avant le second tour de l’élection présidentielle.
Tuncay Özkan, député CHP d’Izmir, au Parlement d’Ankara, le 19 janvier 2017. BURHAN OZBILICI/AP/SIPA
Dans une vidéo publiée le 19 mai sur Yurttaş TV, tel un inspecteur de police devant un tableau avec les photos des suspects, Tuncay Özkan, chemise blanche aux manches retroussées et poches sous les yeux, tente d’élucider un crime dont il serait lui-même victime. Depuis le premier tour de l’élection présidentielle turque, le 14 mai, journalistes et électeurs accusent le député d’Izmir et vice-président chargé des relations presse du Parti républicain du peuple (CHP) d’avoir orchestré la défaite de son propre camp et d’être ni plus ni moins qu’un agent double.
Sur le mur blanc, Tuncay Özkan a collé les copies d’écran des vidéos, des tweets et des portraits de ses détracteurs : un ancien policier qui le qualifie d’« agent du palais » et des journalistes proches de l’opposition.
Tuncay Özkan crie à la manipulation visant à affaiblir le CHP quelques jours avant le second tour du 28 mai opposant Kemal Kılıçdaroğlu au président sortant Recep Tayyip Erdoğan. Une affaire qui mêle réseaux terroristes, organisations secrètes et théories du complot… Soit tous les ingrédients de la politique turque auxquels Recep Tayyip Erdoğan lui-même ne cesse de faire référence pour expliquer les pseudo-machinations à son égard.
Liens avec un ancien directeur des renseignements
Pour comprendre cet improbable scénario, il faut revenir à la soirée électorale du 14 mai, qui a soulevé de nombreuses interrogations chez bon nombre d’observateurs. Vers 19 heures, l’agence de presse Anadolu, organe du pouvoir, annonce une large avance de Recep Tayyip Erdoğan et de l’AKP. « Ne tenez pas compte des chiffres d’Anadolu (…) l’agence falsifie la réalité, elle n’est plus crédible », déclare aussitôt Ekrem Imamoğlu, le maire d’Istanbul.
D’après le système de suivi électoral propre au CHP et selon l’agence de presse Anka, proche de l’opposition, Kemal Kılıçdaroğlu serait, au contraire, en tête. Le candidat assure que, en raison de contestations de la part de ses adversaires dans certains bureaux, 8 millions de voix en sa faveur sont en attente d’enregistrement dans le système du Haut Conseil électoral. Puis plus personne ne parle de ces voix en attente de validation. Après avoir annoncé Kemal Kılıçdaroğlu en tête avec 47 % des voix et devant Recep Tayyip Erdoğan, l’agence Anka cesse pendant une heure de mettre à jour les données et finit par annoncer les mêmes résultats qu’Anadolu.
Pour tenter d’expliquer cette volte-face, Tuncay Özkan apparaît comme la personne idéale en raison, notamment, de ses liens notoires avec un ancien directeur des renseignements. « C’est un type louche avec des relations très proches des renseignements généraux et d’une partie de l’administration », estime Cengiz Aktar, professeur de sciences politiques à l’université d’Athènes.
Condamné à perpétuité, puis libéré en 2014
Laïc et kémaliste convaincu, Tuncay Özkan, 56 ans, est une figure des médias de l’opposition. Après avoir été reporter dans la presse écrite puis à la télévision, il fonde sa chaîne ouvertement pro-CHP, Kanaltürk, en 2004. Trois ans plus tard, il arrive à réunir 1,5 million de personnes lors de manifestations dénonçant les ambitions présidentielles de Recep Tayyip Erdoğan, alors premier ministre.
Sur sa chaîne, l’ancien journaliste ne cesse de dénoncer les liens du président avec Fethullah Gülen, prédicateur à la tête d’un puissant réseau d’influence très implanté au sein de l’appareil d’Etat et devenu un paria après la tentative de putsch contre Erdoğan en 2016.
A la surprise de tous, et en raison de difficultés financières, Tuncay Özkan vendra Kanaltürk à un entrepreneur proche de Fethullah Gülen en 2008. La même année, comme des centaines d’autres intellectuels, il est condamné à perpétuité pour son appartenance présumée au réseau Ergenekon, une mystérieuse organisation secrète ultra-kémaliste soupçonnée de vouloir renverser le gouvernement du président Erdoğan. Sa peine finalement allégée, l’homme est libéré en 2014. Commence alors son ascension au sein du CHP. « Il représente aujourd’hui toute la branche ultra-nationaliste du parti », assure un politologue turc sous couvert d’anonymat.
Un scénario pour le moins machiavélique
Sans aucune preuve tangible, des journalistes de tous bords l’accusent d’être le propriétaire caché de la chaîne d’opposition KRT et de l’agence Anka, critiquées pour leur gestion de la soirée électorale du premier tour. L’homme a beau démentir sur son compte Twitter, rien n’y fait. Le scénario dont on l’accuse est pour le moins machiavélique : il aurait délibérément mis en scène la victoire de l’AKP sur ces médias très suivis par l’opposition, pour à la fois décrédibiliser son parti et pour que les observateurs quittent les bureaux de vote, laissant ainsi la voie libre à la fraude électorale du parti présidentiel.
Pourquoi Tuncay Özkan aurait-il joué contre son propre camp ? Pour de l’argent. Selon des journalistes proches de Fethullah Gülen, le député aurait reçu 95 millions de dollars (88 millions d’euros) de la part de Recep Tayyip Erdoğan pour « vendre ces élections ». Une ex-salariée, un ancien compagnon de cellule, un inspecteur chargé de l’enquête de l’affaire Ergenekon, le repreneur güleniste de sa chaîne Kanaltürk… chaque jour, de graves allégations sont lancées contre lui.
De son côté, Tuncay Özkan, larmes aux yeux, crie son amour pour le CHP sur le plateau d’Habertürk TV. Le lendemain, sur Yurttaş TV, sans preuve non plus, il révèle des liens d’intérêt entre tous ses détracteurs. Pendant ce temps, le candidat et les cadres du CHP gardent le silence sur cette nébuleuse affaire. Un silence qui attise tous les fantasmes.
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