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Le Journal du Dimanche, le 26/05/2023
Camille Sellier
Le second tour de l’élection présidentielle turque, opposant Recep Tayyip Erdogan et Kemal Kiliçdaroglu se déroulera dimanche. Afin de s’assurer une nouvelle victoire, le président sortant mise sur la polarisation de la société.
Après deux décennies à la tête de la Turquie, Recep Tayyip Erdogan est sorti, le 14 mai dernier, en tête du premier tour de son troisième scrutin présidentiel, à rebours des prédictions. Si, contrairement à 2014 et 2018, il n’a pas emporté la bataille dès le premier tour, le « Reis » aborde le second, prévu dimanche, en position de force après avoir recueilli 49,5 % des voix contre 45 % pour son principal rival, le social-démocrate Kemal Kiliçdaroglu.
Malgré de nombreuses critiques sur l’état de l’économie mais aussi sur la gestion du séisme qui a frappé la Turquie au mois de février, le chef de l’État continue d’incarner une figure de « stabilité » dans le pays. « Devant les enjeux économiques et géopolitiques, et devant les conséquences du séisme, Erdogan a réussi à prouver aux yeux d’une bonne partie de l’électorat, qu’il était l’homme de la situation et que lui seul pouvait relever ces défis et accompagner la Turquie dans son développement », résume Didier Billion, directeur adjoint de l’Institut de relations internationales et stratégiques (Iris).
La polarisation de la société
L’homme politique n’a eu cesse au cours de sa campagne électorale d’insister sur la « grandeur de la Turquie », en invoquant comme argument le rôle diplomatique qu’à jouer le pays « dans le cadre de la guerre en Ukraine, notamment avec l’ouverture de couloirs céréaliers qui ont permis de relancer l’exportation des céréales ukrainiennes », explique Jean Marcou, professeur à Sciences Po Grenoble et chercheur associé à l’Institut français d’études anatoliennes d’Istanbul.
Malgré une politique étrangère affirmée en direction de l’Orient et de l’Asie centrale, quitte à se brouiller avec les occidentaux, ses efforts de médiation entre Kiev et Moscou, lui ont permis de se replacer au centre du jeu diplomatique.
Discours identitaire, rhétorique nationaliste… Le musulman dévot, chantre des valeurs familiales, a aussi placé au coeur de sa stratégie électorale la polarisation de la société turque. Une posture qui n’est pas nouvelle. Depuis l’arrivée au pouvoir de son parti, l’AKP, en 2002, Erdogan se positionne comme l’homme conservateur du peuple face à une élite urbaine et laïque.
Erdogan a créé et instrumentalisé cette polarisation de la société turque
Didier Billion, directeur adjoint de l’Institut de relations internationales et stratégiques
Pour Didier Billion, deux grandes phases se distinguent dans l’exercice du pouvoir d’Erdogan depuis 20 ans. « Les dix premières sont sur le joug d’une démocratisation du pays, et sous le sceau d’une volonté de faire cohabiter et coexister les différentes composantes de la Turquie », souligne le directeur adjoint de l’Institut de relations internationales et stratégiques (Iris). Puis à partir de 2010, la volonté de polarisation se dessine. « Ça s’est approfondi et aggravé avec la tentative de coup d’État de 2016, où un pas en avant a été franchi », poursuit l’auteur de La Turquie, un partenaire incontournable (Éditions Eyrolles).
Après la tentative de putsch, des dizaines de milliers d’arrestations ont lieu dans le pays, des fonctionnaires sont limogés et des journalistes mis en prison. Puis en 2017, un référendum présidentialise le régime, et élargi considérablement les pouvoirs de l’autocrate. Depuis une dizaine d’années, c’est Erdogan, lui-même, qui a « crée et instrumentalisé cette polarisation de la société turque », assure Didier Billion.
Le chef de l’État a accentué cette polarisation, en opposant « les Turcs contre les Kurdes, les sunnites contre les alévis, les laïcs contre les religieux ». « Erdogan a compris depuis de nombreuses années que pour gagner les élections, il fallait surfer sur ce que pense la majorité sociologique, conservatrice, convaincue de valeurs traditionnelles et religieuses, complète le spécialiste. En utilisant cette majorité, il s’est assuré de nombreux succès électoraux et cette fois-ci encore ». Il est capable de « rassembler une partie de l’électorat mais en clivant sciemment la société ».
Une rhétorique agressive et provocatrice
L’autre ressort de cette stratégie de la division est dirigé à l’encontre de l’opposition incarnée par Kemal Kiliçdaroglu, à la tête d’une coalition de six partis politiques. Au cours de la campagne électorale, le président sortant s’est ainsi présenté comme le représentant de la « Turquie unie » face à « une alliance qui n’est pas capable de gouverner », affirme Jean Marcou.
« C’est presque « nous et eux » », ajoute Didier Billion. Les autres sont soit des incapables, soit des dangers pour la Turquie. Tous ses rivaux sont coupables de soutenir Kiliçdaroglu. » Erdogan a ainsi beaucoup insisté sur une opposition « hétéroclite » et selon lui « divisée » alors que son alliance avec le parti d’action nationaliste existe, elle, « depuis de nombreuses années ».
Face à la menace de l’opposition, le président sortant a eu recours à une rhétorique « très belliqueuse, très agressive et très provocatrice » pendant la campagne, analyse le directeur adjoint de l’Institut de relations internationales et stratégiques (Iris). Les attaques se sont multipliées contre ses adversaires.
Erdogan dispose d’une machine électorale totalement rodée
Didier Billion, directeur adjoint de l’Institut de relations internationales et stratégiques
Jeudi, Kemal Kiliçdaroglu, a porté plainte contre le chef de l’État après la diffusion d’un montage vidéo l’associant aux combattants du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), organisation qualifiée de terroriste par Ankara et ses alliés occidentaux. Ce court clip diffusé lors d’un grand meeting du « Reis », le 7 mai à Istanbul, montrait Kiliçdaroglu avançant « main dans la main avec le PKK ». Le président turc a reconnu publiquement lundi qu’il s’agissait d’un montage, mais a ensuite répété une nouvelle fois que son rival « s’est allié à l’organisation terroriste PKK ». Une affirmation infondée.
À travers cette « agressivité permanente », Erdogan souhaite aussi incarner « l’homme fort » qui doit défendre « une Turquie assaillit de partout », précise Didier Billion. « De son point de vue, il y a beaucoup de forces occultes à la Turquie, qui voudraient l’affaiblir et lui seul est capable de résister à ces agressions ».
Mais outre sa rhétorique violente, Erdogan dispose aussi « d’une machine électorale totalement rodée, et d’une efficacité extraordinaire », souligne le directeur adjoint de l’Institut de relations internationales et stratégiques (Iris). Ainsi, les nombreuses municipalités dirigées par l’AKP sont mises au service du candidat. « Erdogan a tout de même investi l’appareil d’État, tout cela compte », complète le spécialiste de la Turquie. Cela crée une dynamique que l’opposition du mal à contrer. »
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