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Blast-info.fr, le 14/11/2023
Caroline Brenière
Crédits photo/illustration : Morgane Sabouret
Magnitude 7,8 sur l’échelle de Richter, plus de 50.000 victimes. Les séismes dévastateurs de février en Turquie et Syrie comptent parmi les plus meurtriers du XXIème siècle. Neuf mois après la catastrophe, les défis restent immenses : le gouvernement turc a décompté près de 2,6 millions de bâtiments détruits. Blast a cherché à comprendre comment vivent aujourd’hui les millions de personnes qui ont perdu leurs proches, leurs foyers, leurs villes.
A Hatay, aujourd’hui encore, les pelleteuses déblaient, enveloppant la province historique d’un fin nuage de poussière qui fait disparaître l’horizon. Les débris ne sont pas emmenés loin, certaines décharges se trouvent quasiment dans les villes. Pour Onur Naci, médecin et membre de l’Association turque des médecins, c’est « le gros problème » : « la poussière, que l’on sent dans nos poumons, est partout. Le nombre de patients atteints de maladies pulmonaires, d’asthme, de bronchites, grimpe en flèche ». L’air est devenu irrespirable, concentré en matières dangereuses contenues dans les gravats, notamment d’amiante, que la Turquie n’a interdit que tardivement, en 2013, mais aussi de plomb et de métaux lourds dont du mercure que l’on trouve dans les équipements électroniques et l’électroménager.
Le système de santé en péril
L’air n’est pas le seul élément pollué. « On voit une hausse des maladies de peau, comme la gale et l’impétigo, à cause de l’eau contaminée », explique Onur Naci. Les habitants de la région d’Hatay n’ont pas toujours accès à l’eau potable et propre, et les hôpitaux manquent de travailleurs pour les soigner. En 9 mois, 300 médecins ont quitté la région, faute d’infrastructure, de matériel et de logements décents, selon Onur Naci. Ceux qui restent ont souvent installé leurs familles dans des villes alentours, et font le trajet chaque jour, résistant à l’épuisement, pour s’occuper de leurs patients. Ils ne sont plus en capacité de suivre les maladies chroniques, elles aussi en hausse, ou de faire de la médecine préventive.
Les médecins d’Hatay s’inquiètent aussi de la dégradation de la santé mentale des habitants, notamment des adolescents qui, coincés dans des containers en métal, n’ont plus de lieu où se retrouver entre eux et fuir le temps d’un après-midi la noirceur de la ville. La vie familiale en proximité forcée ajoute au stress et au traumatisme, pour les parents autant que pour leurs enfants, qui pour la majorité ont tout de même pu retourner à l’école. Les médecins déplorent une hausse de l’alcoolisme, de l’utilisation de drogues et de pensées suicidaires, que les quatre seuls psychiatres de l’hôpital principal d’Hatay ne peuvent pas gérer à eux seuls.
C’est un marathon, pas une course
En fin de compte, dans la province d’Hatay, le temps de la guérison n’a pas commencé. « Retrouver une vie normale après un tel séisme, c’est un marathon, pas une course », « il y a encore beaucoup de traumatisme, beaucoup de peur et de panique, la population est toujours en deuil », confie Jessie Thomson, responsable de la délégation de la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR) en Turquie.
Alors, pour pallier les manques dans les hôpitaux et pour venir spécialement en aide aux femmes et aux enfants, la Croix rouge a mis en place, avec les organisations et communauté locales, un programme psycho-social et des consultations individuelles. Car comme dans toutes les situations d’urgence humanitaire, les femmes sont parmi les plus vulnérables. Celles qui ont perdu leurs époux sont forcées, en plus de l’organisation du foyer et de l’éducation des enfants, de garder ou trouver un emploi pour subvenir aux besoins de la famille. Mais comment maintenir une indépendance financière alors que la vie a été effacée de ces paysages urbains, de ces quartiers où cafés, magasins de thé et boutiques en tous genres ont été réduits en poussière ?
Les habitants voient l’attention se porter ailleurs, ils ne voient pas la fin
En neuf mois, la Croix rouge en Turquie a distribué 10 millions d’articles de secours, notamment des kits de cuisine et de ménage, des kits d’hygiène et des articles pour bébés et plus de 425 millions de repas chauds. Plus de 500 000 personnes ont reçu une aide financière pour subvenir à leurs besoins les plus basiques. « C’est beaucoup, mais « l’ampleur des besoins est considérable et il est difficile de s’en rendre compte en dehors de la Turquie », admet Jessie Thomson. « Les habitants voient l’attention se porter ailleurs, ils ne voient pas la fin. Ils ont l’impression que le reste du monde ne ressent pas la même chose qu’eux », rapporte-elle. L’organisation a lancé après les séismes un appel de fonds de plus 415 millions d’euros. Aujourd’hui, ce fonds est confronté à un déficit de financement de 67%.
Une fois passé le temps de la réponse d’urgence, les ONG mettent en place différents programmes de reconstruction : des aides financières pour les agriculteurs et pour les petites et moyennes entreprises, pour leur apporter, au moyen terme, un certain niveau d’autonomie. Mais avec l’hiver qui s’installe dans la région, d’autres défis, plus pressants, émergent : il faut s’assurer que les près de 2 millions de personnes, qui, dans les seules provinces d’Hatay, Kahramanmaras et Adiyaman, vivent dans des containers provisoires, pourront passer l’hiver en toute sécurité.
Pour faire face à ces logements mal ou non isolés, le seul recours immédiat des organisations est la distribution de couvertures. Onur Naci s’inquiète de la capacité de résistance aux intempéries des containers : « Nous avons eu des accidents électriques à cause des infiltrations d’eau. Cet hiver, avec la pluie et le chauffage électrique, il y aura beaucoup d’accidents ». « Il faut isoler ces containers, s’assurer qu’ils ne vont pas s’envoler dans une bourrasque de pluie », explique Jessie Thomson. « Il faut voir ces habitations comme des logements à moyen terme », car certaines familles n’y passeront pas seulement cet hiver, mais le prochain également. A travers la province d’Hatay, les habitants sont dispersés dans 170 sites de containers.
La double tragédie des habitants d’Idlib
En Syrie, où le séisme a fait près de 6 000 morts, la situation est encore plus compliquée. La première fois que l’on doit joindre Ismail, trentenaire syrien membre des Casques blancs depuis dix ans, il ne peut pas décrocher son téléphone. « Les bombardements sont trop importants », écrit-il dans un texto. Des centres des Casques blancs, des hôpitaux, des écoles, des marchés, ont été ciblés par les frappes du régime de Bachar el-Assad, raconte Ismail. « Des écoles qu’on avait remises sur pied. »
Début octobre, le régime de Bachar al-Assad a lancé une nouvelle campagne de bombardements dans la province d’Idlib, dans le nord-ouest du pays, suite à une attaque lors d’une cérémonie militaire à Homs, qui a fait plus de 80 morts. L’enclave d’Idlib abrite quatre millions de personnes, dont environ la moitié ont fui les zones reprises par les forces du régime, avec le soutien militaire de Moscou et Téhéran.*
Dans ce pays meurtri depuis douze ans, les enjeux de la guerre restent en place malgré le désastre humanitaire. Aujourd’hui, Bachar el-Assad revendique la centralisation de l’aide internationale pour tenter d’acquérir la légitimité qui lui fait défaut. Mais dans cette région qui échappe au contrôle de Damas, les victimes ont été livrées à elles-mêmes. Dans les semaines qui avaient suivi le séisme, les Casques blancs avaient déploré le manque d’aide de la part de la communauté internationale et de l’ONU. Aujourd’hui, Ismail explique qu’ils se concentrent sur un objectif : s’assurer que les enfants puissent poursuivre leur scolarité.
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