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Samim Akgönül : « En Turquie, Erdogan légitime une frange d’islamistes radicalisés »

Marianne, le 03/07/2025

Par Martin Bot

 


Le président turc Recep Tayyip Erdogan a désigné un dessin soupçonné de caricaturer Mahomet comme “une provocation ignoble d’individus immoraux sans aucunes valeurs”.
2025 Anadolu

 

Un caricaturiste de la revue satirique LeMan a été arrêté par la justice en Turquie lundi 30 juin. Il est accusé d’avoir caricaturé le prophète Mahomet. Pour Samim Akgönül, directeur du Département d’Études turques de l’Université de Strasbourg, cette attaque du « petit frère turc » de Charlie Hebdo n’est pas tant le signe d’un recul de la laïcité, conçue différemment en Turquie qu’en France, qu’un coup porté à la liberté d’expression.

Avec l’arrestation de quatre collaborateurs de la revue LeMan, la tradition satirique turque subit un nouveau revers. Déjà en 2017, l’hebdomadaire Gırgır a dû fermer ses portes, sur demande de la justice. La publication d’une caricature de Moïse avait suscité une vague de protestations sur les réseaux sociaux, puis conduit à la condamnation du titre pour « dénigrement des valeurs religieuses ». Une situation qui pourrait se répéter pour LeMan. Marianne a interrogé l’historien et politologue spécialiste de la Turquie Samim Akgönül pour donner un aperçu de l’état actuel de la laïcité et de la liberté de la presse en Turquie.

 

Marianne : Que représente la revue satirique LeMan en Turquie ?

Samim Akgönül : Avec la France, la Turquie est l’une des nations avec la plus longue tradition de journaux satiriques. C’est une institution. Quant à LeMan c’est un monument de la presse turque, qui existe depuis 1985. Ça a toujours été une revue de gauche, qui défend les classes ouvrières, la cause des femmes et des LGBT, et aussi très engagé dans la défense de la cause palestinienne. Il y a des textes, mais c’est surtout très visuel, avec beaucoup de caricatures. Son existence est la preuve que tout en Turquie n’est pas passé sous le rouleau compresseur du régime. Mais il faut comprendre que leur démarche est inverse de celle de Charlie Hebdo, qui défend son droit à se montrer blasphématoire, là où LeMan fait très attention, et persiste dans l’opposition grâce à un calcul très subtil de ce qu’il est possible de dire ou non.

Malgré ces précautions, le dessinateur Dogan Pehlevan est accusé d’avoir caricaturé le prophète. Quel risque cela fait-il peser sur les principes de la République turque ?

Les arrestations des collaborateurs de LeMan portent un coup dur à la possibilité de dire ce qu’on veut. Il s’agit davantage d’une attaque contre la liberté d’expression, et de la presse, que contre les principes de la laïcité, dont l’acception n’est pas la même en Turquie qu’en France. La liberté d’expression est bel et bien en danger. On observe aussi l’apparition de nouveaux tabous, toute critique du président ou de la religion est évitée. Les questions LGBT aussi, par exemple, sont sensibles. L’enjeu est de savoir si nous demeurons dans une société libérale, dans laquelle plusieurs types de manière de vivre sont possibles, et où règne la liberté religieuse et de conscience, de croire ou de ne pas croire.

 

Concrètement, le dessinateur est accusé de blasphème ?

Il n’existe pas à proprement parler de loi punissant le blasphème. Mais l’article 216/3 du Code pénal turc punit le « dénigrement des valeurs religieuses auxquelles s’identifie une partie de la population ». Dans les faits, elle est utilisée pour défendre les croyances des musulmans sunnites. La question du blasphème ne se posait pas avant. Le père des revues satiriques turques, Gırgır [fermé par la justice en 2017 pour une caricature de Moïse], publiait des choses plus dures vis-à-vis de la religion. En fait, la question ne se pose que maintenant que le régime brime les principes libéraux et oblige à l’autocensure.

 

L’affaire pose des questions sur la place de la laïcité en Turquie ?

On observe des développements très paradoxaux dans la société en Turquie. Malgré 30 ans d’islam politique, le cadre juridique ne s’appuie pas sur la religion. Le Code pénal est d’inspiration italienne, et le Code civil suisse est en vigueur. Ce n’est pas la charia. En revanche, sur le plan politique, c’est plus compliqué. Il faut bien comprendre que le concept de laïcité en Turquie renvoie plutôt à la liberté religieuse et de conscience, de croire ou de ne pas croire, mais il n’y a pas de séparation des religions et de l’État comme en France. En fait, la direction des Affaires religieuses, la Diyanet [rattachée au cabinet du Premier ministre, elle gère les lieux de culte], fait partie de l’appareil de l’État [elle est créée par Atatürk en 1924, sur des principes de laïcité et de neutralité]. Et de fait, depuis que les partisans de l’islam politique sont au pouvoir, la Diyanet est devenue un des services de l’État le plus puissant. La présence de la religion dans l’éducation, la santé ou les transports s’est renforcée.

 

Et du côté de la société ? Des dizaines de manifestants s’en sont pris aux locaux du magazine.

Si on prend le volet sociétal de la laïcité, on observe une légitimation par le pouvoir d’une frange qui vit de manière très religieuse, et qui devient de plus en plus visible dans l’espace public. Il faut dire que de l’autre côté du spectre, 20 % de la population vit de manière très séculière, encore plus qu’en France. On les trouve dans les grandes villes, ce sont les classes moyennes supérieures d’Ankara, d’Izmir ou d’Istanbul. Cette frange n’a pas disparu, malgré la légitimation de la frange religieuse. La Turquie n’est pas l’Iran ou le Pakistan. Ensuite, 60 % de la population constitue un grand bloc séculier, mais assez volage. Il est réceptif aux discours du pouvoir. Puisque le courant conservateur domine, ils deviennent moins acceptants.

Je dirais que l’année 1993 signe le premier déclenchement des comportements islamistes radicaux. Des intellectuels et poètes alévis [branche ésotérique de l’Islam] sont massacrés dans la ville de Sivas. Autre exemple, des islamistes ont essayé de s’en prendre à l’écrivain Aziz Nesin, qui a traduit Les Versets sataniques de Salman Rushdie. Mais dans le cas de LeMan, on observe que les forces de l’ordre ont contrôlé la rue et empêché tout lynchage. Disons que les dés ne sont pas jetés. La société oscille entre sécularité et rigorisme religieux.

 

L’hostilité à la laïcité vient donc à la fois d’en haut et d’en bas ?

Le pouvoir ne remet pas en cause l’article 2 de la Constitution « La République de Turquie est un État de droit démocratique, laïque et social », mais se le réapproprie. La laïcité est toujours respectée, mais elle est interprétée comme un devoir d’assurer la liberté religieuse, y compris les religiosités les plus radicales. C’est ainsi que les confréries religieuses, interdites en principe par Atatürk, réapparaissent depuis la fin des années 90. Cela légitime, au sein de la population, l’existence d’un discours anti-laïc, pour qui même la laïcité du gouvernement conservateur est débridée : ils veulent l’abolition de l’usure, ou s’emportent contre les femmes dénudées. Cette frange est parfois instrumentalisée par le régime pour faire peur à l’opposition, mais c’est une minorité qui reste sous contrôle.

 

Dans quelle mesure la politique de Recep Tayyip Erdogan est-elle responsable de cette transformation ?

Avec la transformation de Sainte Sophie en mosquée, la sortie de la convention d’Istanbul [contre la violence contre les femmes], ou sa campagne contre les LGBT, Erdogan pousse un agenda conservateur et favorable à l’islam. Le budget de la Diyanet a explosé, le personnel aussi, et son champ d’action s’est élargi. Le nombre d’écoles religieuses a augmenté pendant des années mais cela se stabilise. La stratégie de confessionnalisation de la société est en partie réussie, mais d’un autre côté, on observe une jeunesse de plus en plus sceptique vis-à-vis de l’appareil religieux, qu’ils perçoivent comme imposé par l’État.

Certains deviennent donc déistes par exemple. Ce qui fait que si l’islam est relégitimé auprès du centre mou, la frange anti-islam continue d’exister voire se radicalise. Mais pour nuancer, je pense que le parti d’Erdogan, l’AKP [Parti de la justice et du développement], est en phase de perdre le pouvoir. Il n’a pas une emprise sur l’entièreté de la société. Je garde espoir car les Turcs aiment voter, ils sont attachés à la démocratie représentative. Je crois à une alternance prochaine. Le régime actuel s’est affaibli à l’intérieur. En revanche, il faut reconnaître qu’à l’extérieur il est plus fort que jamais grâce au contexte international, que ce soit sur le dossier syrien, ukrainien ou palestinien.

 

 

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