
Un Syrien vivant en Turquie porte ses affaires au poste frontière de Cilvegozu à Reyhanli, le 12 décembre 2024, rentrant dans son pays suite à l’éviction du président syrien. Photo d’archives AFP/YASIN AKGUL.
Un tribunal turc a condamné en mai quatre gendarmes à une double peine de prison à perpétuité pour avoir torturé à mort en mars 2023 deux Syriens entrés illégalement en Turquie, a appris vendredi l’AFP.
Sept autres militaires ont écopé de peines allant jusqu’à sept ans et demi de réclusion pour « destruction et dissimulation de preuves » et « blessures intentionnelles », selon une copie du verdict consultée par l’AFP, confirmant une information de la chaîne de télévision turque Now.
Les autorités turques avaient ouvert une enquête dès la nuit des faits, procédant dans la foulée à plusieurs arrestations.
Selon l’acte d’accusation, les gendarmes, postés à la frontière turco-syrienne dans la province d’Hatay (sud), avaient pris pour cible un groupe de neuf Syriens, dont huit venaient d’entrer clandestinement en Turquie en franchissant un mur frontalier.
Deux d’entre eux, Abdulsettar Elhaccar, 19 ans au moment des faits, et Abdurrezzak Kastal, dont l’âge n’a pas été communiqué, avaient succombé à des actes de torture.
Selon les autopsies des victimes et les témoignages recueillis par la justice turque, les membres du groupe, retenus plusieurs heures par les gendarmes, ont été battus à l’aide notamment de barres de fer et forcés à boire de l’essence. Les survivants, renvoyés en Syrie, avaient dû être hospitalisés, certains blessés grièvement.
L’ONG Human Rights Watch (HRW) avait alors exhorté les autorités turques à mettre fin à « l’impunité » régnant selon elle à la frontière turco-syrienne, affirmant que « des centaines de morts et de blessés » y avaient été recensés ces dernières années.
Des millions de Syriens ont fui vers la Turquie depuis 2011 en raison de la guerre dans leur pays, poussant les autorités turques à construire un long mur à sa frontière sud.
Près de 2,7 millions d’entre eux vivent toujours sur le sol turc, selon les autorités qui ont indiqué début juin que près de 275.000 Syriens avaient regagné leur pays depuis la Turquie depuis la chute de Bachar al-Assad en décembre.
â—Š