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Le Figaro avec AFP, le 18/11/2023
Par LENA
Des étudiantes de l’école Imam Hatip défilent à l’occasion du 100e anniversaire de la République turque à Istanbul, le 29 octobre 2023. AFP / YASIN AKGUL
VU D’AILLEURS – Des imams ont été déployés dans près d’un millier d’établissements laïcs en Turquie, en dépit des protestations des parents et des enseignants. Selon les critiques, cela sonne le glas de l’école laïque.
Par Marcelina Szumer-Brysz (Gazeta Wyborcza)
A Izmir, la dernière rentrée scolaire n’a pas été des plus agréables. La pilule a été amère pour la plus laïque des provinces turques, qui défend depuis des années les valeurs laïques et que les conservateurs, dont le président Recep Tayyip Erdogan, ont qualifiée de gavur, « infidèle ».
À la suite d’un accord signé entre l’antenne provinciale du ministère de l’Éducation et le bureau du grand mufti, des imams ont été placés à plein temps dans 842 écoles primaires et secondaires locales, chargés de veiller au développement spirituel des élèves, de leur dispenser des conseils et des cours d’interprétation du Coran.
Intitulé « Sensible à mon environnement, je défends mes valeurs », ce projet prévoit même l’affectation d’imams dans d’autres établissements dans les années à venir. En quoi est-ce un problème ? Après tout, l’enseignement religieux est déjà pratiqué dans les écoles turques.
Pour Necati Kalafat de l’association de parents d’élèves VELI-DER : « Le problème, c’est justement qu’ils enseignent. Ces personnes appelées à être des conseillers scolaires, personne ne leur a demandé quelles sont leurs qualifications pédagogiques. Ces imams, placés dans les écoles, ne relèvent pas de l’autorité du ministère [de l’Éducation], à l’inverse des enseignants ».
Plusieurs juristes turcs prévoient de porter plainte contre la loi permettant la présence d’imams dans les écoles, car elle va à l’encontre du principe de laïcité entériné par la Constitution : « Il est clair que des matières religieuses seront enseignées directement aux élèves sous couvert de soi-disant conseils spirituels. C’est une faute grave ».
L’islam, que vous le vouliez ou pas
Ces dernières années ont vu de nombreux exemples de la mise à l’écart de la laïcité. On assiste notamment à une prolifération rapide des écoles Imam Hatip, c’est-à -dire des établissements à vocation religieuse où les élèves suivent, en sus du cursus ordinaire, des cours d’enseignement religieux approfondi. On leur apprend la vie du prophète, l’arabe et la théologie islamique. Ce n’est pas totalement une nouveauté dans le système éducatif turc ; des écoles analogues apparaissent dès la fin des années 20 au siècle dernier, censées remplacer les madrassas et préparer les clercs islamiques de la république au travail dans les mosquées. Lors des premières années de la république turque, ces écoles n’ont cependant pas fait recette et elles ont dû fermer leurs portes.
Les gouvernements suivants, plus conservateurs, les ont rouvertes, mais sur le marché du travail de nombreuses portes sont restées fermées aux diplômés de ces écoles. Ils ne pouvaient prétendre à une carrière militaire ni devenir fonctionnaires. Pour entrer à l’université, étant donné leur parcours antérieur, il leur fallait passer un examen pour attester leurs compétences.
En 2002, il y avait 60.000 étudiants dans les établissements d’enseignement religieux. Selon le dernier rapport de l’organisation d’appui des établissements Imam Hatip, ces derniers comptent aujourd’hui 500.000 étudiantsErdogan, diplômé lui-même d’une école Imam Hatip, a également passé cet examen. Et il est l’auteur de la véritable renaissance de ces institutions. Lorsque Erdogan a pris le pouvoir en 2002, il y avait 60.000 étudiants dans les établissements d’enseignement religieux. Selon le dernier rapport d’ONDER, l’organisation d’appui des établissements Imam Hatip, ces derniers comptent aujourd’hui 500.000 étudiants.
En Turquie, un lycéen sur dix fréquente une école religieuse, et des écoles religieuses du primaire et du secondaire ont également ouvert leurs portes. Si, pour nombre de parents musulmans, ces écoles sont un choix patent pour leurs enfants, ne serait-ce que parce que les filles et les garçons sont scolarisés dans des bâtiments séparés ou dans des classes sans mixité, tous les parents n’ont pas libre choix.
Il y a quelques années, des représentants du CHP, parti d’opposition, avaient déjà tiré la sonnette d’alarme affirmant que le gouvernement obligeait les parents à envoyer leurs enfants dans des écoles religieuses simplement parce qu’aucune autre école n’était construite. Les villages où les enfants prenaient autrefois un moyen de transport pour se rendre à l’école ont certes désormais des écoles sur place, mais ce sont des écoles religieuses. De plus, des lycées ordinaires ou spécialisés ne peuvent accueillir des élèves par manque de places, alors que des bancs restent vides dans les écoles religieuses.
Il est également arrivé à plusieurs reprises (notamment à Duzka et à Istanbul) qu’une école secondaire laïque soit purement et simplement convertie en école religieuse en cours d’année.
Bastonnades au nom d’Allah
De nombreux parents ne veulent pas dans les écoles de religieux inexpérimentés qui, de plus, ne relèvent pas du ministère de l’Education, notamment parce que les médias d’opposition font très fréquemment état de divers abus commis dans les écoles religieuses, les écoles coraniques ou encore les établissements d’enseignement gérés par des associations confessionnelles.
La semaine dernière, le directeur adjoint d’une école religieuse de Kirklareli a roué de coups un enseignant pour avoir soulevé un rideau séparant les élèves garçons et filles dans un couloir de l’établissement. Les enfants sont également victimes de violences, notamment sexuelles. Récemment, trois membres d’une confrérie religieuse dirigeant un internat dans le quartier d’Umraniye à Istanbul ont été condamnés pour avoir abusé sexuellement de plus d’une dizaine d’élèves. Un imam à Bartin a abusé sexuellement de trois écolières et un imam d’Afyon a violenté deux élèves âgés de sept et neuf ans.
À l’internat Karaman, un membre d’une importante fondation islamique a abusé de dix enfants. En juin, près de Sanliurfa, un garçon de 12 ans a été trouvé sans vie, pendu à un câble électrique. Il avait été envoyé par ses parents dans une madrassa administrée par une organisation religieuse inaugurée en grande pompe par les autorités locales. Pour Mehmet Yetim, journaliste, ce n’était pas un suicide. Il souligne notamment que la disparition de cet enfant n’a pas été signalée immédiatement et, de plus, il aurait été difficile à un enfant de 12 ans de réaliser et de suspendre le nÅ“ud coulant lui-même. Les amis de l’enfant, interrogés, ont témoigné avoir été roués à coups de bâtons ou de poings, et avoir subi toutes sortes de punitions. À la suite de cette tragédie, la madrassa a été fermée et l’un des imams a été arrêté. Le procès est en cours, mais des cas analogues n’aboutissent pas toujours devant les tribunaux.
Un article exhaustif des journalistes du journal Ahval énumérant les affaires d’abus de ces dernières années concluait que les cas d’abus signalés dans les écoles religieuses sont souvent passés sous silence. Dans plusieurs cas, des procès ont eu lieu dans le secret et il a été interdit aux médias de les relater. Dans le cas de l’enfant de 12 ans, le tribunal a également bloqué l’accès à certains documents et messages sur Twitter (aujourd’hui X).
Deux poids, deux mesures pour le clergé
Pour de nombreux hommes politiques et journalistes de l’opposition, confier l’enseignement religieux à des associations religieuses ou à des fondations ne relevant pas de l’autorité d’un ministère ne peut que révéler des pathologies.
Selon eux, il existe en Turquie des centaines de madrassas dirigées par des organisations religieuses et des personnes dénuées de toute formation pédagogique. « Dans le cadre de contrats signés avec des institutions religieuses, l’éducation religieuse a été confiée à des personnes non qualifiées et inexpérimentées. Cette politique a entraîné une augmentation des crimes sexuels dans ces institutions », déclarait dans un communiqué le syndicat de l’éducation et des sciences.
Ces déclarations n’ont amené aucun changement. De plus, dans le quartier d’Umraniye à Istanbul, un tiers des élèves inscrits n’assistent à aucun cours. Ils ne se présentent dans l’établissement qu’au moment des examens après avoir passé leur année scolaire dans des centres dits « éducatifs » gérés par des sectes religieuses. Ces informations ont été révélées par M. Kadir Torus, président de la branche syndicale des enseignants. Selon lui, la situation serait analogue dans bien d’autres établissements Imam Hatip où, avec l’assentiment de la direction et du ministère de l’Éducation, les enseignants falsifient les registres scolaires pour que les enfants absents réussissent leur année.
Pardonnez-lui ses perversions, c’est un ancien élève de l’école Imam Hatip
Gülsen, chanteuse turque
Le ministère de l’éducation a d’abord obligé les parents d’élèves à inscrire leurs enfants dans des écoles Imam Hatip et maintenant, il « fait passer en douce » les élèves de ces écoles directement dans des sectes religieuses, déclarait M. Torus aux journalistes du journal « Duvar » en annonçant des poursuites en justice contre le ministère de l’Éducation.
Cette procédure sera-t-elle plus opérante que de tenter de poursuivre le ministère des Affaires religieuses (Diyanet) ? Ou un imam bien précis ? Globalement, tant les supérieurs religieux que les juges font preuve d’extrême bienveillance à leur égard. Dans de nombreuses affaires, les sentences rendues par un magistrat « civil » sont rejetées.
Par exemple, Murata Gündogdu, l’imam qui, à la veille de l’élection présidentielle, avait appelé à prendre les armes contre l’opposition, a réintégré ses fonctions. Ni Idris Bozkurt du ministère des Affaires religieuses qui affirme que les femmes portant des pantalons moulants sont des impies et ne devraient pas se montrer en public, ni encore l’imam Halil Konakci, qui proclame que « les femmes qui ne se couvrent pas ressemblent à de la viande à l’étal d’un boucher », n’ont aucunement été tenus responsables de leurs propos.
Gülsen, la célèbre chanteuse turque, a été condamnée à dix mois d’assignation à résidence pour « incitation à la haine » après s’être moquée d’un collègue l’an dernier sur scène en disant : « Pardonnez-lui ses perversions, c’est un ancien élève de l’école Imam Hatip ».
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