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Le Monde, le 19/02/2025
Par Nicolas Bourcier (Istanbul, correspondant)
Ankara a annoncé l’arrestation de près de 300 personnes, accusées d’être « membres présumés d’organisations terroristes », visant notamment le Parti des travailleurs du Kurdistan, alors que des négociations sont en cours avec le mouvement kurde.
La police turque a procédé, entre vendredi 14 et mardi 18 février, à une vague d’arrestations d’élus et de personnalités proches de l’opposition d’une ampleur inédite depuis celle qui avait précédé l’élection présidentielle de 2013, remportée au deuxième tour par le président Recep Tayyip Erdogan. Ces opérations relancent les inquiétudes sur une dérive autoritaire du régime dans un contexte social et économique de plus en plus dégradé. Près de 300 personnes, toutes accusées d’être « membres présumés d’organisations terroristes », ont été appréhendées, a annoncé le ministre de l’intérieur, Ali Yerlikaya, visant nommément le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), le principal ennemi de l’Etat depuis quarante ans, dans son communiqué.
Encore mardi soir, la présidente du parti prokurde DEM (Parti de l’égalité des peuples et de la démocratie) de la province d’Igdir, dans l’est du pays, Alya Akkus, a été embarquée par les forces de l’ordre et acheminée par avion à Istanbul dans le cadre d’une enquête menée par le parquet général de la mégapole. Selon un bilan provisoire du ministère de l’intérieur, les « suspects » ont été arrêtés dans 51 des 81 provinces du pays, dont celles d’Istanbul, Ankara et dans des régions à majorité kurde de l’est du pays. Les médias ont rapporté que figuraient parmi les personnes arrêtées des membres de petits partis de gauche, un artiste et au moins trois journalistes.
Ces nouvelles arrestations s’ajoutent aux nombreuses autres qui ont eu lieu ces derniers mois. La suspension et la condamnation à trois ans de prison, le 11 février, d’Abdullah Zeydan, maire de Van et membre du DEM, accusé lui aussi de « terrorisme », a entraîné l’arrestation en une journée de 127 de ses partisans. L’édile est le onzième maire à être ainsi destitué depuis les élections municipales de mars, marquées par une débâcle du parti du chef de l’Etat. Neuf sont issus du DEM, deux du Parti républicain du peuple, le CHP, principale formation de l’opposition.
« Climat de peur »
Le 14 février, le parquet d’Istanbul a ouvert une enquête contre Ömer Aras, haut dirigeant bancaire et responsable de la TÜSIAD, le patronat turc. Accusé d’avoir tenté d’influer sur des procédures judiciaires et de propager de la désinformation, il avait critiqué la destitution des élus d’opposition et dénoncé les poursuites visant le maire d’Istanbul, Ekrem Imamoglu, figure de l’opposition et potentiel candidat à la présidence. Visé par plusieurs enquêtes, dont deux viennent d’être ajoutées coup sur coup, celui-ci risque l’inéligibilité et des dizaines d’années de prison.
La liste des personnalités poursuivies par les autorités est longue. Le CHP dénonce « un climat de peur ». Et son président, Özgür Özel, accuse M. Erdogan de « poursuivre la tradition putschiste ». « Pas un jour ne passe, s’inquiète de son côté le DEM, sans une nouvelle répression. »
Cette vaste offensive, policière et judiciaire, s’inscrit dans une tradition tenace – la Turquie détient depuis des années le record mondial d’inculpations pour terrorisme – mais aussi dans un contexte particulier. Depuis octobre 2024, le gouvernement turc mène des pourparlers avec Abdullah Öcalan, le dirigeant du PKK, emprisonné depuis plus de vingt-cinq ans sur l’île-prison d’Imrali, en mer de Marmara. Ce « processus de paix », comme l’appelle Ankara, a été promu par Devlet Bahçeli, partenaire ultranationaliste de la coalition gouvernementale, opposant historique et même obsessionnel à toute concession envers les Kurdes.
Un dialogue ambigu
Le chef de file d’extrême droite a évoqué la possibilité d’une liberté conditionnelle d’Abdullah Öcalan si celui-ci renonce à la violence et démantèle son organisation. Depuis, « Apo », comme le surnomment ses partisans, est en discussion avec des officiels turcs et des membres du DEM qui ont été autorisés à lui rendre visite à deux reprises. Il aurait, selon les dirigeants du parti prokurde, rédigé ces derniers jours une feuille de route pour mettre fin à l’insurrection. Elle serait parvenue aux cadres du PKK en Irak, en Syrie et en Europe.
« Erdogan mène une guerre depuis la fin brutale des derniers pourparlers de paix en 2015 non seulement contre le PKK, mais aussi contre les édiles du parti prokurde, explique Gönül Tol, du Middle East Institute, un groupe de réflexion à Washington. Cela lui a permis de consolider son pouvoir avec les ultranationalistes. Mais, aujourd’hui, le chef de l’Etat a un problème. D’après la Constitution, il ne pourra pas se représenter en 2028. Il a donc deux options : soit le Parlement convoque des élections anticipées, soit les législateurs élaborent une nouvelle Constitution. Or il n’a pas les voix suffisantes, ni pour l’un ni pour l’autre. Il espère donc que si “Apo” appelle à la fin du PKK, il aura suffisamment de votes au Parlement, avec une partie des élus prokurdes, pour se maintenir au pouvoir. »
Le moment peut paraître confus, abonde Mehmet Altan, professeur d’économie à Istanbul et journaliste. « Le gouvernement turc accentue la pression sur les mouvements et sympathisants prokurdes et en même temps, il poursuit le dialogue. Il joue, comme à son habitude, sur deux tableaux. Son objectif, avec la multiplication des arrestations et des destitutions, est de montrer qu’il n’a pas changé sa politique de fermeté envers le parti prokurde, afin de ne pas s’aliéner sa base nationaliste, qui pourrait être ulcérée par une quelconque faveur accordée à Öcalan. »
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