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Libération, le 05/07/2025
par Killian Cogan, correspondant à Istanbul
En l’espace de quinze ans, le pays est devenu l’une des destinations privilégiées des étudiants d’Afrique subsaharienne. Malgré les difficultés d’adaptation et le racisme, ceux-ci s’établissent souvent ensuite en acteurs des échanges entre Ankara et leurs pays d’origine.
Jusqu’alors, la Turquie n’évoquait pas grand-chose pour Reyhana. «Je savais que c’était un pays musulman, c’est à peu près tout», se rappelle-t-elle. Jamais la jeune Ivoirienne originaire de la ville d’Aboisso, à l’est d’Abidjan, n’avait songé à s’y rendre, ne serait-ce que pour des vacances. Mais, peu de temps après l’obtention de son baccalauréat il y a cinq ans de cela, elle a été contactée par les autorités locales qui, en guise de récompense pour sa réussite scolaire, lui ont proposé d’effectuer une licence en ingénierie biomédicale à Istanbul à l’aide d’une bourse octroyée dans le cadre d’un accord entre le ministère de la Santé et l’université en question. «C’est comme ça que je me suis retrouvée ici», glisse-t-elle.
A l’instar de Reyhana, les Africains sont toujours plus nombreux à venir étudier en Turquie. Alors que ses universités ne comptaient que 5 000 étudiants originaires d’Afrique subsaharienne en 2014, ils étaient près de 37 000 en 2024, selon le Conseil de l’enseignement supérieur turc, ce qui fait du pays d’Atatürk une destination estudiantine phare pour la région, bien qu’elle soit encore devancée par les destinations traditionnelles que sont la France, les Etats-Unis ou le Royaume-Uni.
Cette progression fulgurante reflète l’ouverture accrue de la Turquie au continent africain. Amorcée dans les années 1990 par le mouvement Gülen, tombé en disgrâce et purgé par l’Etat à la suite du putsch manqué de 2016, lequel avait établi un réseau d’écoles dans de nombreux pays d’Afrique, cette présence turque s’illustre aujourd’hui par l’important réseau diplomatique, les liaisons aériennes assurées par la compagnie aérienne Turkish Airlines, ou encore par la pénétration des entreprises turques sur les marchés africains.
Une stratégie d’influence au sein de laquelle l’éducation supérieure joue un rôle clé. Afin d’attirer des étudiants étrangers, la Turquie a introduit un programme de bourses dès 2012, puis allégé les procédures de candidature et facilité l’obtention des visas étudiants. «Cela fait que la Turquie se présente dès lors comme une alternative plus facile d’accès et moins onéreuse que les pays occidentaux», avance Elisa Domingues Dos Santos, doctorante à l’université catholique de Lille. Un certain nombre de ces étudiants subsahariens qui optent pour la Turquie y voient un tremplin vers l’Occident, espérant poursuivre leurs études ailleurs. Mais beaucoup de ces étudiants deviennent aussi des acteurs des échanges socio-économiques croissants entre la Turquie et le continent africain.
Interprétariat, import-export…
«Malgré les contraintes de la législation turque qui ne permet pas aux étudiants en licence de travailler, la plupart des étudiants africains commencent à travailler dès leur arrivée en Turquie, explique Issouf Binaté, enseignant-chercheur à l’université Alassane Ouattara de Bouaké, en Côte-d’Ivoire. Dès qu’ils arrivent à s’exprimer en turc, ils servent de guide pour les Africains de passage, pour le tourisme ou les affaires, ou font eux-mêmes de l’import-export.» A l’issue de leurs études, nombreux sont les étudiants africains qui officient pour le compte d’entreprises turques en tant que médiateurs avec leurs pays d’origine, ou avec l’Afrique subsaharienne de manière générale.
C’est le cas d’Antonio, un Togolais de 29 ans venu étudier l’économie agricole à Adana, dans le sud de la Turquie, il y a six ans de cela, à l’aide d’une bourse octroyée par l’Etat turc. En parallèle de ses études, il a d’abord officié dans le département export d’une compagnie produisant des pièces détachées pour les camions, et dont le principal marché était l’Afrique. Master en poche, il a par la suite été recruté par une autre compagnie spécialisée, cette fois-ci, dans les matériaux de stockage de l’eau. Il y est chargé, à nouveau, de l’export, en particulier dans les pays d’Afrique de l’Ouest. «Ce n’est pas donné de trouver des clients dans les pays africains, il faut savoir où chercher. Et pour ce qui est des relations avec les Africains, les Turcs ne savent pas tellement comment s’y prendre. C’est l’avantage que j’ai sur eux», raconte-t-il, lunettes fines en métal et chemise verte.
Les étudiants qui rentrent au pays ont quant à eux tendance à travailler pour les entreprises turques installées en Afrique, notamment dans les domaines du BTP, du textile ou de la décoration intérieure. «Ces sociétés ont besoin d’interprètes sur place. Or, les diplômés qui viennent de Turquie sont les mieux placés à cet égard», pointe Issouf Binaté.
Une expérience qui reste périlleuse
D’autres étudiants encore fournissent des prestations auprès de nouveaux arrivants, ou officient comme rabatteurs pour leurs universités ou pour des agences privées. «Cela fait qu’il est dans leur intérêt de véhiculer une image positive de leur expérience auprès de ceux restés au pays», souligne Issouf Binaté. Quand bien même cette expérience est souvent périlleuse, tant ces étudiants sont victimes d’escroqueries de la part des agences de recrutement, de difficultés économiques, ainsi qu’à une société homogène peu ouverte sur l’extérieur.
Chez les femmes en particulier, les cas de harcèlement sexuel et de racisme sont légion. En témoigne le meurtre de l’étudiante gabonaise, Jeannah Danys «Dina» Dinabongho Ibouanga, âgée de 17 ans, dont le corps a été retrouvé dans une rivière à Karabük, dans le nord de la Turquie, en mars 2023.
En mai, un jeune Camerounais a également été retrouvé mort dans des circonstances troubles à Balikesir, dans la région de Marmara. «C’est tragique, mais des histoires comme ça, il y en a aussi en France et aux Etats-Unis, argue Staline, 24 ans, un étudiant camerounais à l’université de Karabük, qui tente de survivre en prodiguant des «petits business» à des nouveaux arrivants en Turquie. «Après cette affaire, beaucoup d’étudiants que je devais accompagner ont changé d’avis et ont décidé de ne pas venir en Turquie», regrette-t-il. Et de confier qu’il cherche, lui-même, à troquer la Turquie pour des contrées plus propices.
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