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Libération, le 08/09/2022
Reportage par Anne-Sophie Faivre Le Cadre, envoyée spéciale à Antalya (Turquie)publié le 8 septembre
Le pays, qui n’a pas adopté de sanctions contre Moscou, a vu la communauté russe augmenter depuis le début du conflit. Un mouvement encouragé par le pouvoir qui y voit une aubaine économique, mais qui entraîne une explosion des prix de l’immobilier.
A gauche : un jeune couple de Russes récemment mariés faisant une séance photo pour leur lune de miel à Antalya. A droite : Davut Ahmetoglu, agent immobilier dans le quartier de Liman. Selon lui un acheteur russe sur cinq mentionne explicitement son désir d’obtenir un passeport turc. (Su Cassiano/Libération)
Des enseignes en cyrillique, une plage de sable et des loyers tutoyant les sommets : bienvenue dans le quartier de Liman, au cœur de la ville d’Antalya. Ce qui n’était encore récemment qu’un quartier résidentiel est désormais surnommé «Little Russia», en référence à la population grandissante de ressortissants russes venus en Turquie fuir les sanctions et l’autoritarisme du régime de Moscou. Si beaucoup n’ont fait que passer par la Turquie avant de partir s’installer ailleurs, notamment dans les pays baltes ou en Géorgie, plusieurs milliers ont décidé de s’installer pour de bon.
«Tout a changé pour nous depuis le début de la guerre», se souvient l’agent immobilier Davut Ahmetoglu, dont la devanture de l’agence est remplie d’annonces en russe, et le bureau parsemé de drapeaux européens. «On a vu débarquer des personnes qui achetaient quatre, cinq appartements d’un coup, parfois même sans les visiter. Parfois, ils les louent à d’autres Russes. Parfois, ils les laissent vides. Quand on leur demande pourquoi, ils répondent “on ne sait jamais”.»
Selon les autorités turques, 20 000 citoyens russes ont fui leur pays dans les semaines ayant suivi le début de la guerre, pour trouver refuge en Turquie. A Antalya, une communauté russe composée majoritairement de personnes issues de la classe moyenne attirées par la triple promesse d’un contexte économique plus favorable, d’un climat plus doux et d’un moindre autoritarisme s’était déjà constituée depuis quelques années. D’après les données de l’Institut statistique turc, les ventes de logements à des acheteurs non turcs ont bondi de 55 % en février. Celles aux acheteurs russes ont augmenté de 96 %, celles aux Ukrainiens de 85 %.
L’appétit des Russes pour l’immobilier entraîne une hausse dramatique des loyers de cette station balnéaire autrefois relativement abordable pour les familles turques. Une situation qui s’ajoute à l’inflation galopante qui ronge le pays – et que les derniers chiffres de l’Institut des statistiques turc évaluent à 80,26 %. «On ne se sent plus vraiment chez nous», grince Murat, professeur de sport que la crise contraint à se muer en chauffeur de taxi tous les soirs. «Avant, les loyers, ici, c’était 3000, 4 000 livres turques [entre 166 et 221 euros, ndlr]. Maintenant, il n’y a rien à moins de 10 000 livres par mois. Alors tous les Turcs sont partis», dit-il en désignant le quartier de Liman.
Aubaine encouragée par le pouvoir
Si l’achat d’appartements en Turquie permet d’échapper aux sanctions occidentales mettant à mal les finances des Russes de la classe moyenne, c’est également un moyen rapide d’obtenir la nationalité turque. Un investissement immobilier supérieur ou égal à 400 000 dollars permet en effet d’obtenir le passeport en trois à cinq mois – un montant qui s’élevait à 250 000 dollars jusqu’en avril. Il a été revu à la hausse quelques semaines après le début de l’invasion russe en raison de protestations de l’opposition, qui accusait le gouvernement de brader la nationalité turque. Selon l’agent immobilier Davut Ahmetoglu, un acheteur sur cinq mentionne explicitement son désir de se voir octroyer un passeport turc pour obtenir une seconde nationalité moins encombrante.
Cette situation, bénéfique à une économie turque exsangue, est largement encouragée par le pouvoir, d’autant plus que les investissements russes dans le pays ne se limitent pas au secteur immobilier. Dès le mois d’avril, le ministre des Affaires étrangères, Mevlüt Cavusoglu, détonnait dans le concert des sanctions européennes en invitant les entreprises russes à s’installer sur le sol turc. «Si des oligarques veulent faire des affaires en Turquie, c’est bien sûr possible. Si c’est conforme à nos lois et aux lois internationales, je l’envisagerai», déclarait-il en marge d’un voyage en Amérique latine.
Un laxisme réglementaire prompt à occasionner des frictions diplomatiques. «L’Europe a adopté des sanctions, les Etats-Unis aussi, et d’autres alliés et partenaires, mais d’autres n’ont pas adopté de politique de sanctions, par exemple la Turquie, a relevé lundi la ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna, à la veille d’une visite de deux jours en Turquie. Il est important que ces pays ne servent pas de plateforme de contournement des sanctions.»
Une guerre qu’ils n’ont pas choisie
Cette déclaration fait écho à une lettre envoyée fin août aux autorités turques par le secrétaire adjoint au Trésor américain, Wally Adeyemo, afin de les avertir du risque possible de sanctions si des entreprises établissaient des relations avec des entités et des personnes russes visées par des mesures occidentales. Dans le viseur des autorités américaines, deux décisions controversées, prises par le président Erdogan début août, à la faveur d’une rencontre avec Vladimir Poutine dans la station balnéaire russe de Sotchi, au bord de la mer Noire. La première concernait l’accord donné par Erdogan pour payer en roubles ses importations de gaz russe – dont la Turquie est lourdement dépendante, car il constitue 45 % de ses achats en matière de gaz naturel.
Plus controversée encore, la seconde mesure concerne l’utilisation du système de carte de paiement russe Mir. Ce dernier permet aux Russes en Turquie de régler par carte bancaire, alors que Visa et Mastercard ont suspendu leurs opérations pour toutes les banques russes. Selon Erdogan, les cartes Mir auraient pour seul but d’aider les touristes russes à payer leurs achats et leurs hôtels. Les diplomates occidentaux craignent qu’elles puissent également être utilisées pour contourner les sanctions pesant sur les citoyens russes.
Ballottés par les errements d’une guerre qu’ils n’ont pas choisie, les Russes tentent, loin des dissensions géopolitiques et économiques qui grondent dans leur pays d’accueil, de reconstruire leur vie. «On a tout laissé derrière nous», raconte une famille rencontrée dans l’un des restaurants russes de Liman. Attablés devant un bortsch au goût doux-amer de l’exil, un couple et leurs deux enfants d’une dizaine d’années racontent leur nouvelle vie. «Ici, c’est chez nous maintenant. On prend des cours de turc, on tente de s’intégrer», raconte la mère, Moscovite aux yeux fatigués d’angoisse. Elle ne s’attendait pas, à 40 ans, à devoir tout recommencer, à des milliers de kilomètres de sa ville de naissance, dans un pays dont elle ne parle pas la langue. «On est horrifiés de voir ce qu’il se passe en Ukraine. Mais quelque part, nous aussi, on est des victimes.»
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