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Le Point, le 11/04/2025
TRIBUNE par Max-Valentin Robert*.
Avec l’emprisonnement de son rival pour l’élection de 2028, le président turc Recep Tayyip Erdogan donne à son régime un tour autocratique.
L’arrestation d’Ekrem Imamoglu, le 19 mars dernier, a marqué une nouvelle étape dans l’affirmation autoritaire du régime erdoganien. À la tête de la municipalité métropolitaine d’Istanbul depuis 2019, et réélu confortablement à l’issue des élections locales du 31 mars 2024, il était pressenti pour affronter Recep Tayyip Erdogan durant la présidentielle de 2028 en Turquie.
Fort de son autorité au sein du principal parti d’opposition – le CHP (Parti républicain du Peuple : centre gauche kémaliste et social-démocrate) –, le maire d’Istanbul était pressenti pour être un rival sérieux face au président sortant, d’autant plus dans un climat alliant insatisfaction économique, mécontentement politique, et éloignement des jeunes générations d’avec les valeurs portées par la formation actuellement au pouvoir – l’AKP (Parti de la justice et du développement : droite islamo-conservatrice).
Un tournant autocratique assumé
Ne pouvant assumer un tel risque pour son maintien au pouvoir, Recep Tayyip Erdogan a choisi d’étouffer la menace dans l’Å“uf, en incarcérant son principal opposant pour motif de corruption. S’en est suivie une vague d’arrestations contre plusieurs élus locaux du CHP, mais également à l’encontre des citoyens turcs ayant choisi de se mobiliser contre ce tournant autocratique : à titre d’exemple, Amnesty International estime que plus de 1 133 manifestants ont été arrêtés du 19 au 24 mars.
Le secteur des médias a également été particulièrement touché par la répression, comme l’illustre l’incarcération de nombreux journalistes et les sanctions à l’encontre de chaînes de télévision couvrant les événements en cours.
Cette arrestation du maire d’Istanbul marque un tournant dans l’autocratisation du régime erdoganien. Certes, l’emprisonnement de figures d’opposition constitue un phénomène routinier depuis maintenant plusieurs années en Turquie : en témoignent les incarcérations respectives des ex-leaders pro-kurdes Selahattin Demirtas et Figen Yuksekdag, de l’homme d’affaires Osman Kavala et, plus récemment, du dirigeant nationaliste Umit Ozdag.
Toutefois, en optant pour une telle stratégie face à un opposant populaire, le régime erdoganien entreprend d’asseoir son pouvoir, quitte à ne plus ménager l’opinion publique. De surcroît, en s’attaquant à l’une des figures majeures du principal parti d’opposition, le pouvoir turc montre qu’il ne redoute pas de s’attaquer à un symbole historiquement chargé, le CHP ayant été la formation de Mustafa Kemal Ataturk (1881-1938), le fondateur de la République de Turquie.
Par le passé, le cas turc était fréquemment mentionné, dans les travaux en science politique, comme étant un exemple archétypal de régime hybride. En effet, si le régime erdoganien était caractérisé par une pratique autoritaire du pouvoir, celui-ci s’appuyait sur une légitimation par les urnes, et donc par un processus électoral relativement régulier.
Or, en cherchant à remodeler l’opposition à sa guise, en voulant créer de toutes pièces une « opposition à sa majesté », Recep Tayyip Erdogan entend désormais placer le jeu électoral sous contrôle, en vidant la compétition interpartisane de sa substance. Si un tel dessein venait à s’affirmer, si un tel projet venait à aboutir, la Turquie actuelle s’éloignerait de la famille des régimes hybrides pour entrer dans la catégorie des pures autocraties – à l’instar de ce que nous observons depuis maintenant plus de deux décennies dans la Russie de Vladimir Poutine, où les supposés partis d’opposition (comme le Parti communiste de la Fédération de Russie) ne jouent qu’un rôle de figurant dans un rituel électoral sous contrôle, et dont la seule fonction consiste à asseoir la domination du régime sur la population russe.
Un contexte international favorable aux forces autoritaires
Si le régime erdoganien s’est lancé dans un tel processus, quitte à s’aliéner une fraction importante de la société turque (et pas seulement celle actuellement mobilisée dans la rue), c’est en raison d’un contexte international favorisant actuellement les forces autoritaires. De même qu’il a existé, par le passé, des vagues de démocratisation (dont celle ayant marqué les anciens pays du bloc de l’Est, à la fin des années 1980), certaines périodes historiques peuvent être caractérisées par des dynamiques de regain autoritaire.
Or, nous sommes entrés dans une telle période : la réélection de Donald Trump ouvre incontestablement une fenêtre d’opportunité pour tous les dirigeants manifestant des aspirations autocratiques. L’indifférence de l’Amérique trumpiste envers l’évolution autoritaire de nombreux régimes, de même que son approbation tacite de leurs tendances impérialistes, ne devrait étonner personne : difficile de se faire le porte-étendard des valeurs démocratiques lorsque, sur la scène politique intérieure, on se livre à une diabolisation permanente des opposants, à une intimidation des médias et à une remise en cause des procédures permettant l’alternance politique.
Sans compter une certaine fascination envers « la force pour la force » dans le discours du nouveau pouvoir américain. Si le retour aux affaires de Trump a été vécu comme un coup de massue à Kiev et à Taïwan, il a clairement été reçu comme un feu vert à Ankara.
*Max-Valentin Robert, docteur en science politique et spécialiste de la Turquie, est chercheur à l’Université catholique de Lille (ESPOL).
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