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Le Monde, le 28/07/2017
Par Marie Jégo (Istanbul, correspondante)
Le gouvernement islamo-conservateur a dévoilé, mi-juillet, le nouveau programme scolaire. Exit Darwin ou Atatürk et sa laïcité, remplacés par le putsch raté de juillet 2016 et des cours de religion.
M le magazine du Monde
Atatürk, le fondateur de la Turquie moderne et laïque, n’en reviendrait pas. À partir de la rentrée scolaire, en septembre, le concept de « djihad » sera enseigné dans la plupart des écoles du pays, selon le nouveau programme conçu par le gouvernement islamo-conservateur et rendu public mardi 18 juillet. Il n’est pas question d’apprendre la guerre sainte mais plutôt « le bon djihad », celui qui exalte « l’amour de la patrie », s’est empressé de préciser Ismet Yilmaz, le ministre de l’éducation nationale. « Le djihad existe dans notre religion et il est du devoir du ministère de l’éducation de veiller à ce que ce concept soit enseigné de façon juste et appropriée », a-t-il insisté.
La fin de « l’eurocentrisme »
Une révolution copernicienne à l’envers que ce nouveau cursus. Exit ainsi la théorie de l’évolution de Charles Darwin. Elle disparaît des manuels, faute de « pertinence », et parce qu’elle dépasse « le niveau de compréhension des élèves », a souligné M. Yilmaz, soucieux de « corriger ce qui a été mal perçu ». Pour le reste, Atatürk perd son leadership dans les manuels au profit du putsch raté du 15 juillet 2016, qui, dorénavant, sera enseigné aux lycéens. La responsabilité des gülenistes (les adeptes du prédicateur Fethullah Gülen, accusé par Ankara d’avoir ourdi le coup d’État) et des « forces obscures » (les Occidentaux, sans les nommer) y sera soulignée. C’est la fin de la « vision eurocentrée dispensée, par exemple, dans les cours d’histoire », a déclaré Alpaslan Durmus, le chef du Conseil de l’éducation, le 18 juillet.
Depuis l’accession au pouvoir de son Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur) en 2002, Recep Tayyip Erdogan s’est efforcé de jeter aux oubliettes les principes de Mustafa Kemal, dit Atatürk, qui défendait un encadrement de la religion tout en privilégiant l’orientation pro-occidentale du pays. Dorénavant, le kémalisme est décrit par le camp islamo-conservateur comme une « trahison », voire un « accident de l’Histoire ». Une vision qui s’est accentuée depuis le coup d’État manqué, à la suite duquel le président Erdogan avait annoncé la couleur : « Nous allons reconstruire l’État à partir de zéro. »
Énoncé dans la Constitution, le principe de laïcité cher à Atatürk – en réalité un contrôle renforcé du politique sur le religieux – n’a plus aucune réalité. Depuis que l’AKP est aux manettes, la Direction des affaires religieuses (Diyanet) a pris une importance considérable, son budget a quadruplé et le nombre de ses fonctionnaires (128 697) dépasse aujourd’hui celui du ministère de l’intérieur. Elle possède sa propre chaîne de télévision, ainsi qu’un numéro vert pour des conseils sur l’observance de la norme islamique au quotidien.
Ces dernières années, Erdogan a ouvert grand les portes de l’espace public à l’islam, allant jusqu’à permettre aux femmes de porter le foulard, y compris dans l’armée. Mal vu à l’époque kémaliste, le port du foulard a été libéralisé dès l’arrivée au pouvoir des islamo-conservateurs. Il est admis dans la fonction publique et à l’université. En 2015, le gouvernement a franchi un pas de plus en autorisant les petites filles à le porter sur les bancs de l’école dès l’âge de 10 ans.
Lycées laïques convertis en écoles pour imams
Le système éducatif a été mis sens dessus dessous. Sous la houlette du président, ancien élève d’un imam hatip (lycée destiné à former les imams) et voué par sa famille à devenir un hafiz (celui qui récite le Coran par cœur), le nombre d’écoles religieuses et coraniques a considérablement augmenté. On ne compte plus les lycées laïques transformés en écoles pour imams. Depuis peu, la plupart des établissements scolaires doivent être dotés d’un local réservé à la prière. Les cours de morale et de religion à l’école publique – rendus obligatoires par les militaires après le putsch de 1980 – ont été renforcés. Porteurs d’une unique vision, celle de l’islam sunnite, ils sont imposés aux élèves de confession alévie (un courant de l’islam non sunnite professé par environ 18 millions de Turcs), au grand dam des parents, opposés à cet enseignement. Seuls les élèves juifs et chrétiens ont droit à des dispenses.
La Turquie a beau être musulmane à 98 %, cette irruption de l’islam sunnite dans l’espace public n’est pas sans inquiéter une large partie de la population turque occidentalisée. Ses représentants craignent que l’émergence de la « nouvelle Turquie » d’Erdogan ne fasse qu’exacerber les divisions déjà existantes au sein de la société – laïques contre religieux, alevis contre sunnites, Kurdes contre Turcs.
« Le pays est multiconfessionnel. Le nier, c’est jouer avec le feu », estime Adil (son prénom a été modifié), un père de famille stambouliote. L’enseignement du djihad à l’école publique ne l’enchante guère. De confession sunnite, Adil réprouve les visées du gouvernement islamo-conservateur. « Il nous ramène à une vision obscurantiste sortie tout droit du VIIe siècle. Moi, je me demande comment nos enfants vont pouvoir rester connectés au monde. La Turquie a davantage besoin d’ingénieurs, de chercheurs, de scientifiques que de jeunes qui ânonnent le Coran. »
En juin, son fils Deniz, 13 ans, a dû passer un examen sur « La vie de Mahomet », un QCM en dix pages qu’il a raté. Adil est allé voir la directrice de l’école. « Je lui ai dit que je n’ai pas mis mon fils à l’école publique pour ça ! Si je voulais qu’il connaisse par cœur la vie du Prophète, je l’aurais inscrit dans une école religieuse. Moi, je veux qu’il fasse des maths, de la physique, des langues étrangères. Je me fiche pas mal de la vie du Prophète ! », se désole ce parent d’élève qui exerce en tant que médecin à Ümraniye, un quartier de la rive asiatique d’Istanbul.
Adil n’est pas au bout de ses surprises. Récemment, à deux pas de chez lui, une avenue a pris le nom d’Abdullah Azzam, un des fondateurs d’Al-Qaida. Cet hommage au théoricien du djihad international a été voulu par Hasan Can, le maire islamo-conservateur de ce quartier périphérique et populaire d’Istanbul. « Les maires AKP ne savent plus quoi faire pour se faire bien voir du chef. A quand la prose d’Al-Qaida enseignée dans les écoles ? » dénonce Adil. Le Parti républicain du peuple (CHP, opposition kémaliste), qui ferraille contre l’introduction du djihad à l’école, s’est dit révolté par cette initiative. Sezgin Tanrikulu, député du Parti au Parlement, a bien réclamé « l’ouverture d’une enquête pour apologie d’une organisation terroriste », mais sa requête est restée sans réponse.
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