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Libération, le 11/12/2021
par Mathieu Galtier, Envoyé spécial à Tripoli
Plusieurs entreprises turques se sont lancées dans des travaux de rénovation de la vieille ville, au nom de leur savoir-faire dans le secteur de la construction, du glorieux passé ottoman de la capitale… et du rapprochement opéré par Recep Tayyip Erdogan à la faveur de la guerre.
Sous les pavés de la médina de Tripoli, le Bosphore ? A l’intersection de la rue du café Dahman et de la rue des Fours, le contraste est saisissant : les petits pavés de granits de la première sont bien alignés et les espacements homogènes ; ceux de la seconde sont déchaussés, obligeant les piétons à des acrobaties pour ne pas risquer la foulure. Un détail pour les résidents locaux, une preuve du raid patrimonial orchestré par Ankara dans la vieille ville de Tripoli pour les géopolitologues. La rue du café Dahman a été réhabilitée par quatre ouvriers turcs, spécialisés dans la pose de ces pavés caractéristiques de l’époque ottomane en trois fois moins de temps que la rue des Fours, rénovée par la main-d’œuvre locale – autrement dit, des immigrés subsahariens et pakistanais.
Sciemment laissés à l’abandon par Muammar al-Kadhafi, réfractaire à l’architecture urbaine, et négligés par les autorités depuis la révolution de 2011, les 48 hectares de la vieille ville de Tripoli remontant à l’époque punique sont devenus un enjeu de soft power pour Recep Tayyip Erdogan. En Libye, le président turc a vu son prestige et son influence renforcés depuis la victoire des groupes armés qui défendaient le gouvernement d’union nationale, secourus par la Turquie, contre les troupes de Khalifa Haftar lors de la troisième bataille de Tripoli (avril 2019 – juin 2020). Plusieurs bases militaires libyennes sont désormais occupées par quelque 700 officiers turcs et entre 2 000 et 3 000 combattants syriens à la solde d’Ankara ont été déployés dans le pays. Erdogan a également obtenu la promesse de gros contrats pour ses sociétés. Il cherche maintenant à faire revivre le glorieux passé ottoman et notamment les vestiges laissés par l’amiral Dragut, surnommé l’«Epée dégainée de l’islam», pacha de Tripoli entre 1556 et 1565.
Entente très cordiale avec Erdogan
Trois des cinq membres du Bureau d’administration de la vieille ville de Tripoli, en charge de sa restauration, ont passé en novembre plus d’une semaine en Turquie, avec à la clé la promesse d’une réhabilitation de plusieurs sites. A condition que les travaux soient effectués par le groupe industriel Selant et ses partenaires spécialisés dans le secteur. En attendant cet éventuel accord, les représentants des sociétés turques sont déjà présents dans les ruelles de la médina. Visiblement agacés. En chemisette bleue, Saïd, ingénieur du consortium Belgin, secoue la tête de dépit en examinant la façade rénovée à la chaux de la prison du temps de Dragut, inaugurée il y a un peu plus d’un mois : «On m’a dit que c’était un Syrien qui a supervisé les travaux. C’est mal fait. Au niveau de la base des arches, ils n’ont pas conservé les ornements typiques de la période. Et puis, ils ont utilisé des machines pour le ravalement. Ils ont forcément détruit une partie des murs !»
Hadia Ali Gana, membre du Bureau d’administration de la vieille ville, encaisse sans broncher. Son organisation, créée en 2018 et rattachée au Premier ministre, a longtemps prêché dans le désert, du fait de la guerre. «Personne ne venait nous aider. On a fait avec les experts sous la main, comme avec cette histoire de petits pavés en granit. La technique est totalement inconnue ici», raconte l’artiste céramiste.
Après l’échec patent de la rue des Fours, la société libyenne de travaux publics Alwan a fini par débaucher en Turquie, en pleine pandémie, quatre ouvriers spécialisés. Ankara n’avait pas encore amorcé son offensive patrimoniale. Aujourd’hui, Saïd est à Tripoli pour faire la démonstration de son savoir-faire : sa société a été choisie pour refaire la place qui borde la vieille prison. Sélectionnée sans appel d’offres par la banque islamique d’Etat Jumhouria, qui finance le projet. Signe parmi d’autres de l’entente très cordiale qui règne entre Recep Tayyip Erdogan et le Premier ministre libyen, Abdelhamid Dbeibah. Ce dernier est originaire de la ville portuaire Misrata, à 200 kilomètres de Tripoli, dont une partie de la population descend des Turcs et qui commerce encore largement avec l’ancienne puissance tutélaire.
Au milieu d’un jeu diplomatico-patrimonial
A contrario, les entreprises européennes ne se bousculent pas pour rénover Tripoli, malgré les appels du pied des Libyens. L’un des trésors de la médina est l’arche de Marc-Aurèle, à l’entrée nord-est, érigé en 165. Le vestige antique subit tristement les assauts des pluies acides et du temps. Sa dernière restauration d’importance date de la période fasciste, quand la Libye était une colonie italienne. De nombreuses bâtisses tripolitaines datent de cette période. Est-ce la raison pour laquelle les Italiens ne se montrent guère enthousiastes à restaurer l’ensemble urbain, préférant se concentrer sur les sites archéologiques romains ? Britanniques et Français ont aussi été mis à contribution pour aider à mettre en valeur leur ancien consulat, des maisons typiques du style méditerranéen, mélange de savoir-faire nord africain et européen. Sans réelle avancée jusque-là . L’omniprésence turque pourrait changer la donne.
«Le club des cinq», comme se surnomment les administrateurs de la vieille ville, n’est pas dupe d’être au milieu d’un jeu diplomatico-patrimonial qui les dépasse. Ils tentent néanmoins de tirer profit la situation. Les 12 millions de dinars (2,3 millions d’euros) d’enveloppe octroyés par Abdelhamid Dbeibah ont servi non seulement à préserver l’héritage architectural, mais aussi à améliorer la vie des habitants, en amenant l’eau courante et les égouts. «La vie est incomparable depuis qu’on a l’eau au robinet. Avant, on utilisait une pompe mais l’eau était saumâtre. On tombait souvent malade. Et la pression n’était pas suffisante pour prendre des douches à partir du deuxième étage», rappelle Mousbah, habitant de la zone la plus pauvre, au sud de la vieille ville.
«Le but est de refaire de la vieille ville un lieu de vie, trait d’union entre la mer et la ville, et pas seulement un musée à ciel ouvert.»
— Hadia Ali Gana, membre du Bureau d’administration de la vieille ville
Ici, vivent de nombreux Tchadiens et Toubous, exilés depuis la guerre contre le Tchad dans les années 80. La prison de Dragut doit d’ailleurs héberger un centre pour les enfants défavorisés qui traînent toute la journée dans les rues ; mais aussi un mini-musée sur l’industrie locale et une galerie pour la collection d’un mécène libyen. «Le but est de refaire de la vieille ville un lieu de vie, trait d’union entre la mer et la ville, et pas seulement un musée à ciel ouvert, glisse Hadia Ali Gana. Alors, toute aide est la bienvenue, qu’importe son pays d’origine.»
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