Conférence-diaporama
Conférence : "Panorama des civilisations anatoliennes"
Certaines des civilisations qui se sont développées sur le sol de l'Asie mineure sont très anciennes et leur histoire est mêlée de légende. Il en est ainsi de Troie, de Midas, de Crésus, Saint Paul, de Millet, Ephèse, Antioche, Césarée, Byzance….
Deux détroits aisément franchissables séparent la Turquie de l'Europe, faisant de celle-ci un pont entre Orient et Occident. Ce rôle de carrefour s'affirme au long de son histoire comme en témoigne la variété des peuples qui y ont leurs racines, Hittites d'Anatolie, Grecs des côtes ioniennes, Arméniens à l'est ou en Cilicie, Kurdes des montagnes du Sud-Est, Lazes de la mer noire, Arabes de la proche Syrie, ou de ceux qui l'ont choisie pour patrie lors de conquêtes ou de migrations, tribus Turkmènes originaires d'Asie Centrale, conquérants Seldjoukides ou Ottomans…
Nous essaieront de suivre leurs traces en découvrant les oeuvres les plus importantes que chacun a apportées au patrimoine de la péninsule : cités antiques, théâtres, temples ou stades grecs et romains, églises de Constantinople, fresques byzantines de Cappadoce, caravansérails, ponts, médressas et mausolées seldjoukides, mosquées et palais ottomans…
Conférence : "Art et histoire de Byzance"
Au début du IVème siècle l'empire romain s'étend sur un territoire démesuré, de l'Ecosse au Nord à l'Afrique méditerranéenne, de l'Espagne à l'ouest à la Mésopotamie. Constantin 1er ressent le besoin de transférer la capitale sur le site de l'antique Byzance, passage obligé entre l'Europe et l'Asie mineure, pour mieux contrôler la frontière est de l'empire. En l'an 330, il inaugure, au cours de cérémonies d'inspirations païennes et chrétiennes mêlées, ce qui deviendra pour un millénaire la reine des villes : Constantinople.
Structure romaine de l'Etat, héritage culturel grec reculant pas à pas devant la foi chrétienne (qu'est-ce qu'Athènes auprès de Jérusalem ?) sont les traits dominants de l'histoire byzantine. Sainte Sophie, la "grande église" en est un symbole, testament des connaissances scientifiques grecques en matière de géométrie et de forces statiques, mises au service de la Gloire Divine. Le pensée philosophique grecque, encore présente à Alexandrie, Antioche,… ne manque pas de s'interroger sur la nature du Christ, divine ou humaine. Naissent ainsi les hérésies ariennes, nestoriennes,… qui, de concile en concile, obligent l'Eglise à préciser son credo.
Le nombre et la taille imposante des édifices, leurs décors imagés parfois conservés témoignent de la vitalité de l'expression artistique qui vit un premier âge d'or sous le règne de Justinien. Plus tard, dès que l'empire, réduit à sa partie orientale, recule devant l'expansion arabe et la nouvelle foi conquérante, la crise iconoclaste détruit la plus grande partie des oeuvres d'art imagées, mosaïques, icônes, fresques…
L'empire reprend vigueur à partir du milieu du IXème siècle, sous la dynastie macédonienne et le rétablissement des images redonne un nouvel élan à l'art religieux. Les grandes basiliques font place à des églises de taille plus modeste, construites sur le modèle original du plan en croix grecque. A partir du XIème siècle, l'apparition des Turcs en Anatolie, le passage de plusieurs croisades sur les terres byzantines, le comportement de plus en plus opportuniste des Latins après le schisme de 1054, qui ira jusqu'au sac de Constantinople par les croisés en 1204, réduisent le territoire de Byzance à l'enceinte de ses murailles. Après un dernier chant du cygne dans le domaine de l'art sous les Paléologues, Constantinople tombe aux mains des Ottomans en 1453.
C'est l'histoire événementielle, religieuse et artistique de cette période que nous nous efforcerons de faire revivre, illustrée de diapositives des monuments ou objets d'art qui nous sont parvenus. Notre périple nous conduira en Syrie (Resafa, Qasr ibn Wardan, Saint Siméon), en Italie (Ravenne, Venise, Sicile), en Grèce (Salonique, Arta, Mistra, Saint luc de Phocide, île de Chios…) et en Turquie (Ephèse, Antioche, Myre, côte méditerranéenne…) où nous nous attarderons sur les cités impériales de Constantinople, Nicée et Trébizonde.
Conférence : "La Cappadoce"
La Cappadoce est une province d'Asie Mineure étonnante à plusieurs titres. Ses paysages ont été façonnés par les volcans des monts Argée et Hassan qui y ont déversé leurs cendres puis par l'érosion qui a découpé les tufs volcaniques et créé des paysages d'une variété et d'une fantaisie sans cesse renouvelées : cônes, cheminées de fées, draperies, formes animales… Très tôt le monachisme y a vu une terre d'accueil; ermites et anachorètes ont creusé ici et là cellules, églises, monastères…
Les pères de l'Eglise, Basile de Césarée, Grégoire de Naziance,… ont défini les règles de la vie monarchique; des martyrs comme le vigneron saint Hiéron ont été vénérés dans la région.
L'étude des églises rupestres, entreprise avec minutie au début du siècle par le père Guillaume de Jerphanion, délicate quant aux datations, progresse chaque année. Influences Constantinopolitaines et traditions locales se mêlent dans les décors imagés. Ceux-ci fournissent une grande quantité de documents qui font souvent défaut dans les autres régions de l'empire byzantin. Certaines fresques attestent que les moines jouissaient encore d'une assez grande liberté sous l'administration turque seldjoukide.
Nous parcourrons la région, ses vallées aux flancs percés d'habitations troglodytes, ses plateaux qui cachent des villes souterraines, refuges pouvant accueillir plusieurs milliers de personnes et nous nous arrêterons sur les fresques pré-iconoclastes (VIè et VIIè siècles), archaïques (IXè et Xè siècles) des chapelles troglodites de Zelve, kizil tchoukour, les beaux décors des églises à colonnes du vallon de Göreme et ceux du canyon d'Ihlara, qui semblent parfois en marge de l'art byzantin traditionnel.
Conférence : "Le monde turc : Karakhanides, Seljoukides d'Iran : Kirghizie, Iran et Turkménistan"
Des confins de la Chine au coeur des Balkans, près de 140 millions de personnes parlent une langue turque.
Originaires d'Asie centrale, bousculés par leurs turbulents voisins mongols de Gengiz Han ou de Tamerlan, l' histoire des tribus et peuples turcs est celle d'une migration vers l'ouest soumise aux aléas de nombreux conflits ou bénéficiant de périodes plus sereines propices au développement des arts.
Nomades de tradition, chamanistes de religion, les Kirghizes portent encore certains traits ancestraux, vivent dans des yourtes, sont d'habiles cavaliers, boivent du lait de jument…
Au contact des brillants foyers de civilisation perse, arabe, byzantine, les turks se sont créés des royaumes et empires où leur génie a pu s'épanouir. Les Karakhanides ont marqué Boukhara et Uzgen de leur sceau.
Le mariage de la vitalité turque et de la culture iranienne ont permis l'éclosion des grands Seldjoukides d'Iran, qui ont donné à l'architecture religieuse un élan nouveau. Les mosquées s'enrichissent d'Iwan, les medressa veillent à la préservation du dogme sunnite face aux tentatives des Fatimides d'Egypte ou des Ismaéliens d'Alamut d'imposer le Chiisme . Des minarets d'une hardiesse incroyable se lancent à l'assaut des cieux. Et l'on redécouvre l'art de la céramique de parement qui avait disparu depuis la Perse antique. Les monuments d'Ispahan, Nayin, Ardestan nous permettent de suivre ces évolutions.
La défaite du Sultan Sandjar face aux Chinois sonne le glas des Seldjoukides d'Iran. Les vestiges de Merv et Konya-Ourgentch au Turkménistan sont les derniers témoins de l'art seldjoukide d'Iran avant que les hordes mongoles de Gengiz-khan ne dévastent ces territoires. Conférence illustrée de 300 diapositives
Conférence : "Les turcs en Anatolie"
Seldjoukides de Rum et premiers Ottomans
A l'aube du millénaire, des tribus turkmènes, abandonnant leur berceau du massif de l'Altaï et les steppes d'Asie Centrale entament un périple vers l'Ouest, L'Iran, la Mésopotamie et l'Anatolie. Au contact des civilisations perses et arabes, ces rudes guerriers, entrés nombreux comme mercenaires dans les armées du Calife abbasside ou de l'Empereur de Byzance, s'islamisent et développent une culture originale et brillante : en quelques décennies, ils deviennent maîtres du Moyen-Orient et fondent les empires des Grands Seldjoukides d'Iran et le Sultanat de Roum.
Erzurum, Konya, Diyarbakir, Sivas, Kayseri, Nigde… nombreuses sont les villes anatoliennes à avoir conservé de cette époque mosquées et médressa aux portails richement décorés de stalactites. Ponts et caravansérails attestent la vitalité du commerce d'alors.
Une vie spirituelle active, représentée par les ordres mystiques des derviches tourneurs ou des disciples d'Hadji Bektach donne de l'Islam un visage moins sévère; tandis que le personnage de Nasrettin Hodja, héros de fables anodines, incarne le bon sens populaire. Le passage tumultueux des croisades et les invasions mongoles affaiblissent l'empire Seldjoukide qui se désagrège en une multitude de petites féodalités guerroyant les unes contre les autres. Début XIVe, l'un des plus petits de ces émirats, celui d'Osman s'agrandit au détriment des autres principautés turques en Asie Mineure et en amputant ce qui reste des territoires byzantins dans les balkans. La défaite du Sultan Bajazet la Foudre devant Tamerlan ne fera que retarder la réalisation de ce qui était l'ambition ultime de tout souverain musulman : la prise de Constantinople. A Bursa (Brousse) et Edirne (Andrinople) naît l'architecture ottomane dont le génie n'aura plus pour seul souci la richesse du décor (Mausolée vert, Mosquée verte Bursa), mais la recherche de l'unité de l'espace intérieur (plan en T, accroissement de la dimension des coupoles).
Conférence : "Le monde turc entre mongols et persans : Timourides, ouzbeks et séfévides"
Ouzbekistan et Iran. Samarcande, Boukhara, Ispahan et Khiva. Boukhara, Samarcande sont des cités deux fois millénaires, déjà visitées par Alexandre le grand. Samarcande fut embellie par Timour qui en fit sa capitale. Il y fit élever des monuments à la démesure de son orgueil, comme le tombeau de Gour-Emir qui abrite sa dépouille ou la mosquée de Bibi Hanim . La nécropole de Shah i zinda abrite les sépultures des proches du conquérant, membres de sa famille ou fidèles compagnons.
La place du Registan, entourée de trois imposants medressa, vint compléter la richesse de la ville, sous l'impulsion d'Ulug beg, le grand astronome qui y installa sa première medressa .
Boukhara connut plusieurs périodes de prospérité, sous les Samanides au Xème siècle dont un mausolée a été miraculeusement conservé, puis lorsque le Khan ouzbek Cheibani décide d'en faire sa capitale au XVIème siècle. Cette ville aux 360 mosquées a gardé une activité religieuse, économique et culturelle importantes. Khiva, ville plus récente montre la magnificence dont aimait s'entourer les khan de ce petit émirat. La fine technique de mosaïques de céramiques utilisée sous Tamerlan se retrouve en divers points de son empire : ainsi à Yazd en Iran, à la mosquée du vendredi. Et c’est d’Ispahan, pourtant impitoyablement saccagée par Tamerlan, que Shah Abbas au fera XVIIème siècle la digne héritière de l’art de Samarcande.
Conférence : "Le monde turc : Istanbul, sultans et poètes"
En deux siècles et demi, d'Osman, fondateur de la dynastie à Soliman, l'état ottoman est passé sans revers notable d'un petit émirat anatolien à un empire démesuré, plus vaste encore que l'empire romain d'Orient dont il a repris la capitale, Constantinople. De par cette conquête, il jouit dans le monde musulman d'un immense prestige, officialisé par l'appropriation du titre de Calife que le Sultan Selim rapporte de sa campagne en Egypte. L'Europe chrétienne redoute cet ennemi apparemment invincible qui a planté son campement jusque sous les murailles de Vienne et qu'elle n'ose pas attaquer de front.
François 1er, le roi très chrétien, voit en Soliman le Magnifique un allié objectif contre leur ennemi commun, l'empereur d'Espagne Charles Quint, et noue avec le Sultan des relations et alliances dénoncées avec vigueur par la Chrétienté. La France sera le premier pays à bénéficier des capitulations, privilèges commerciaux accordés par la Porte à certaines puissances étrangères.
A partir de Mehmet le conquérant, chaque Sultan prend à coeur d'affirmer sa puissance et louer la grandeur divine en faisant bâtir une grande mosquée dans la capitale Istanbul. Chaque campagne victorieuse voit les meilleurs artistes et maitres artisans des pays conquis déplacés à la capitale et mis au service du dessein impérial.
L'architecture classique ottomane est le produit du génie de l'architecte impérial Sinan qui eut le bonheur de disposer de ressources pratiquement illimitées pour exprimer son talent.
Ses oeuvres se lisent comme une chronique des dignitaires de la cour :
– gloire du Padishah à la Süleymaniye
– fortune et dévotion de sa fille Mihrimah qui finance deux grandes mosquées et du grand vizir Rüstem Pacha dont l'oratoire est un jardin paré des admirables faïences d'Iznik.
– complots dont les chuchotements habitent encore les bains de Roxelane, la belle intrigante,
– tragédies dynastiques à la mosquée des Princes, innovations dans les mosquées de Sokollu Mehmet Pacha, grand vizir de trois Sultans successifs.
Mais ni Soliman ni Istanbul ne verront le plus beau chef d'oeuvre de l'architecture ottomane, la Selimiye d'Edirne, construite par Sinan à plus de 80 ans.
Le palais de Topkapi n'a pas cette majesté architecturale. Son charme reste caché dans le décor des faïences et de fresques qui tapissent le dédale du harem ou les kiosques des jardins.
Ce charme exercera encore sa magie sue les peintres et écrivains occidentaux comme Pierre Loti, alors que l'empire agonisant ne sera plus que l'homme malade de l'Europe.