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Le Monde, le 26/11/2021
TRIBUNE
Alain Blondy
Historien
L’un des frères Barberousse, après avoir chassé les Espagnols d’Alger, prit la décision de se déclarer vassal du sultan ottoman en 1520, avec l’accord des oulémas et des notables algérois, précise l’historien Alain Blondy, qui répond à une précédente tribune au « Monde » de l’historien M’hamed Oualdi.
Il est à craindre que l’historien M’hamed Oualdi soit victime, sans doute sans s’en rendre compte, du discours pseudo-historique que l’Algérie officielle rabâche depuis 1962 à ses étudiants comme à son opinion publique (« Emmanuel Macron se trompe lorsqu’il assimile à une colonisation l’ancienne tutelle ottomane sur l’Algérie », Le Monde du 29 octobre).
Si l’on peut être d’accord avec lui qu’il ne convient pas d’assimiler la République laïque de Turquie, voulue et créée par Mustafa Kemal Atatürk (1881-1938), à l’Empire ottoman, vaste ensemble multiethnique soumis à un grand seigneur issu de la tribu turque des Osmanlis, on ne peut que s’étonner qu’un historien puisse prétendre que les Ottomans sont accourus à l’appel des élites algéroises. C’est aller vite en besogne.
Après l’expansion éclair en Syrie puis en Egypte où le sultan du Caire se démit du califat au profit de celui de Constantinople (1517), des marins, principalement grecs convertis à l’islam, se lancèrent dans une seconde expansion, cette fois par mer. Quatre frères, d’une famille originaire de Mytilène, qui passèrent à la postérité sous le nom des frères Barberousse, s’installèrent d’abord à Jijel (1514), puis chassèrent les Espagnols d’Alger (1516).
Domination jamais acculturante
L’aîné qui s’y était proclamé sultan ayant péri dans un combat avec les troupes de Charles Quint (1518), son frère Kheireddine fut proclamé généralissime (beylerbey) par ses troupes. Il trouva face à lui l’opposition d’une partie des tribus de l’intérieur. Il comprit alors que la menace de l’impérialisme mercantiliste espagnol serait toujours suspendue sur un Maghreb émietté politiquement en tribus, en sultanats expirants ou mort-nés, en confédérations d’oligarchies marchandes se soupçonnant mutuellement.
Il jugea donc que seule une autorité suffisamment constituée pouvait conjurer le péril castillan et la coalition plus ou moins centrifuge des villes et des groupes qui s’étaient soumis temporairement à son frère. Avec l’accord des oulémas et des notables algérois, il prit alors la décision de se déclarer vassal du sultan. Ce fut ainsi qu’Alger devint un eyalet (province) ottoman en 1520.
Pendant trois cent dix ans, le pouvoir appartint à une caste militaire ottomane, celle des janissaires, qui détint autant le pouvoir politique que l’essentiel du pouvoir économique, créant ainsi une tradition très enracinée à Alger. Cette domination aristocratique ne se voulut jamais acculturante, puisque à aucun moment l’élite ottomane n’envisagea de se mêler aux autochtones, Berbères arabisés des campagnes ou Maures des villes issus de multiples croisements ethniques depuis le tréfonds de l’Antiquité.
Interdits de port d’armes, interdits même du port des moustaches, appelés uniquement sidi pour les plus éminents d’entre eux quand le moindre Ottoman était appelé effendi, ils constituèrent une seconde catégorie de croyants, parfois moins bien traités que certains chrétiens ou certains juifs. Les enfants que des Ottomans purent avoir avec des femmes indigènes ne furent jamais que des Kouloughlis, des fils de serviteurs de la Porte.
Invincible milice
Pendant trois cent dix ans, la régence d’Alger appartint ainsi à un petit groupe de janissaires et de raïs ottomans qui vivaient de l’impôt, qu’ils levaient sur les habitants des villes et des campagnes, mais surtout de leur importante activité corsaire dans toute la Méditerranée. Cette économie de prédation et de mise en esclavage leur valut des guerres successives de la part des puissances européennes. Mais Alger sut longtemps jouer sur les rivalités de ces dernières pour pouvoir se surnommer « l’Invincible milice ».
Il fallut attendre l’époque des Lumières et l’affirmation du primat de la liberté, autant des individus que des biens, pour que le congrès européen d’Aix-la-Chapelle (1818) décide l’éradication de la course ottomane. Le 14 juin 1830, les troupes françaises débarquèrent et prirent la ville le 5 juillet. Immédiatement le dey fut déporté à Naples et les 2 500 janissaires de la régence embarqués pour Smyrne. Trois siècles de domination ottomane sur les populations maures, berbères et juives d’Alger et de son arrière-pays venaient de prendre fin.
Nul ne sait ce que Charles X, renversé par les Trois Glorieuses, aurait fait de sa conquête. Mais Louis-Philippe, puis Napoléon III, soucieux de leur armée, se lancèrent dans la colonisation d’une région qui n’avait jamais eu d’unité. Ce fut alors que la régence d’Alger devint l’Algérie, comme le rappelait Ferhat Abbas en 1936 : « La France n’a pas colonisé l’Algérie, elle l’a fondée. »
Alain Blondy est professeur émérite à la Sorbonne, spécialiste de l’histoire du monde méditerranéen à l’époque moderne (XVIe-début XIXe siècle). Il est l’auteur, notamment, de « Pirates, corsaires et flibustiers » (Perrin, 416 pages, 23 euros).
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