Calomnie
Communiqué d'A TA TURQUIE
le 16 octobre 2006
Le jeudi 12 octobre 2006, l'Assemblée nationale française a adopté une proposition de loi du groupe socialiste visant à condamner la négation du " génocide arménien ". Quelques jours avant ce débat, certains milieux activistes arméniens ont choisi de mener une campagne diffamatoire à l'encontre de notre association, s'appuyant en cela sur un lien Internet établi par un intervenant sur le forum de discussion du site de l'association et aussi en raison d'un lien vers un autre site parmi les 400 de la rubrique liens.
C'est pourquoi nous voudrions rappeler les éléments suivants :
1) A TA TURQUIE est une association socio-culturelle française entièrement indépendante (de l'Etat français comme bien entendu de tout autre Etat étranger), animée d'un profond esprit laïc et républicain, qui n'a eu de cesse d'agir depuis 17 ans pour faciliter le dialogue et la compréhension entre les originaires de Turquie, dans leurs diversités humaines, religieuses ou philosophiques, et la société française. Cette action est reconnue par les autorités publiques et les collectivités locales pour son utilité, son sérieux et son efficacité.
2) A TA TURQUIE anime un site Internet de référence, comprenant des forums thématiques qui n'ont jamais fait l'objet d'aucune censure par l'association qui veille cependant à ce qu'il n'y ait pas de calomnies, d'injures, de propos racistes ou xénophobes… Des opinions diverses s'y expriment, et en particulier sur la question visée par nos " contradicteurs ", de la même façon que sur les sites de grands médias nationaux, comme France 2 ou Marianne, par exemple.
3) Cette campagne de diffamation vise clairement à porter préjudice à l'action, encore une fois utile, de l'association, mais comporte aussi implicitement des menaces qui peuvent légitimement inquiéter ses responsables et son personnel.
4) A TA TURQUIE a, sur les questions d'actualité concernant les relations entre les peuples de France et de Turquie, évidemment une sensibilité qui l'amène à exprimer un point de vue, dans le respect des institutions françaises et de la liberté d'expression :
– l'association est attentive à ce que la candidature de la Turquie en vue d'adhésion à l'Union européenne ne soit pas traitée de façon discriminatoire, en exigeant de ce pays le respect de critères particuliers qui ne sont pas demandés à d'autres pays candidats,
– l'association n'a pas compétence à qualifier les évènements survenus en Anatolie pendant la Première guerre mondiale, tout juste à présenter les faits de façon plus conformes à la réalité historique, lorsque des contrevérités manifestes sont dites et que celles-ci sont susceptibles de nuire à la compréhension entre les peuples. Les auteurs des déplacements massifs de population et des massacres ont été jugés. Certains ont été condamnés. D'autres ont été amnistiés ou ont fait l'objet de non-lieu. La qualification de génocide dans le droit international n'est apparue qu'ultérieurement et à ce jour, elle n'est pas utilisée par le droit international, sinon par le droit français, pour désigner les faits de 1915. Nous pensons que ce débat, s'il doit avoir lieu, doit être mené par des historiens, en toute objectivité scientifique, et en aucun cas ne devrait faire l'objet d'un débat parlementaire autour d'un projet de loi mémorielle (une de plus !) qui dirait le dogme et l'imposerait aux chercheurs et pédagogues.
5) L'association comprend et exprime sa solidarité avec les personnes pour qui ces crimes ont signifié la mort tragique de leurs ascendants, l'obligation de quitter une terre ancestrale, l'exil dans le monde entier, et en France, terre d'accueil, en particulier. Il en va de même vis-à-vis de toutes les victimes de cette période tragique où les puissances ont une lourde responsabilité dans leur stratégie de dépeçage de l' " Homme malade de l'Europe ". L'association exprime aussi son inquiétude à ce qui tendrait à faire des centaines de milliers de Français qui sont nés de familles originaires de Turquie des " enfants de bourreaux ". Ces " Franco-Turcs ", et en particulier les jeunes nés en France, sont profondément français tout en conservant des liens d'affection avec le pays de leurs parents ou grands-parents. Ces débats incessants les stigmatisent, nuisent à l'intégration, risquent de les jeter dans des appartenances communautaires et des conflits qu'ils n'auraient pas choisis. C'est ce qui préoccupe en premier lieu notre association dont l'action vise à l'intégration et à lutter contre toute forme de discrimination et de repli communautaire.
Le Conseil d'administration
de l'association A TA TURQUIE
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