« C’est merveilleux qu’il vienne ici » : en Turquie, le pape Léon XIV appelle à l’unité des chrétiens

Ouest-France, le 29/11/2025

Raphaël Boukandoura

REPORTAGE.

Le premier voyage pontifical à l’étranger, très politique, est placé sous le sceau du dialogue entre chrétiens et musulmans pour parvenir à la paix. Un message que Léon XIV a porté, samedi, lors d’une grande messe à Istanbul.

 
Le pape Léon XIV à la messe célébrée à la Volkswagen Arena lors de sa visite à Istanbul, en Turquie, le 29 novembre 2025. | ANADOLU VIA AFP

Dans le nord d’Istanbul, la grande salle de la  Volkswagen Arena  est plus habituée à recevoir des rencontres sportives ou des concerts de pop que des célébrations religieuses. C’est pourtant ici que s’est pressée, ce samedi 29 novembre, une foule de milliers de fidèles, chrétiens locaux, expatriés et touristes, pour une messe dirigée par le pape Léon XIV, point d’orgue de sa visite de quatre jours en Turquie avant son départ pour le Liban, ce dimanche.

Un message d’unité, de dialogue et de paix

Autour de l’anniversaire de ce moment fondateur et unificateur, le pape a véhiculé un message rassembleur, prônant le dialogue au sein du monde chrétien, en plaçant au cÅ“ur de sa visite le patriarche grec orthodoxe d’Istanbul, Bartholomée Ier, figure centrale du christianisme orthodoxe.  J’espère qu’ils vont tous les deux aller plus loin et que l’on va parvenir à unifier les dates de nos fêtes religieuses comme pâques , souhaite Laki Vingas, homme d’affaire et figure importante de la petite communauté grecque orthodoxe de Turquie, qui a pris place dans les gradins. L’homme, de rite orthodoxe mais dont la mère était catholique, se réjouit de l’événement :  C’est la première fois qu’une telle prière géante a lieu en Turquie lors d’une visite papale, ce qui montre que l’État et la société turque sont plus ouverts qu’avant  se félicite-t-il.

 C’est merveilleux qu’il vienne ici, qu’il nous accorde une telle importance à nous, chrétiens d’Orient, qui ne sommes pourtant plus qu’une poignée , applaudit également Irem Önder, une fidèle de rite chaldéen.

Laki Vingas, homme d’affaire et figure importante de la petite communauté grecque orthodoxe de Turquie, prend place dans la salle Volkswagen Arena. | RAPHAËL BOUKANDOURA

Tous n’ont pas pu accéder à la salle pouvant accueillir quelque 4 000 personnes, où Léon XIV – qui a le matin même visité la Mosquée bleue d’Istanbul – a pris place sur une estrade surplombée d’une grande croix blanche. Il était accompagné d’un chÅ“ur en syriaque et en arménien, langues des chrétiens de Turquie.

Certains ont pourtant fait la queue sous la pluie depuis le matin, en vain.  Â« Je ne me suis pas inscrite dans les temps, il y a trop de monde et de mesures de sécurité, je ne peux pas entrer Â», se désole Zaruhi Kiren, arménienne de 56 ans. Mais ce qui compte le plus c’est que l’on parvienne à la paix dans toute la région, c’est le message que j’attends du pape Â».

Dans l’après-midi, sous les dorures de l’église Saint-Georges, Bartholomée Ier et Pape Léon VI ont publié un texte commun insistant sur le dialogue et l’unité des chrétiens, tout en se disant  alarmés par la situation internationale actuelle . Une référence probable à la guerre au Proche-Orient mais aussi au conflit Ukrainien. La visite était d’ailleurs scrutée par Moscou qui s’inquiète du soutien apporté par Léon VI au patriarche Bartholomée Ier, alors que celui-ci, très écouté dans le monde orthodoxe, multiplie les prises de position critiques vis-à-vis de l’invasion de l’Ukraine et l’usage politique de la religion orthodoxe fait par Vladimir Poutine.

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