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20 Minutes avec AFP, le 07/04/2021
DIPLOMATIE La présidente de la Commission européenne n’avait pas de siège pour elle, contrairement à Recep Tayyip Erdogan, le président turc, et Charles Michel, le président du Conseil européen
Un faux pas protocolaire a laissé mardi la présidente de la Commission européenne, l’Allemande Ursula von der Leyen, en retrait sur un divan lors de la réunion des présidents des institutions de l’UE avec le président turc Recep Tayyip Erdogan à Ankara. La scène, qui a été filmée, a déclenché une controverse à Bruxelles. « Ehm », murmure l’ancienne ministre allemande de la Défense, apparemment désemparée sur cette vidéo, et semblant ne pas savoir où s’installer alors que le président du Conseil européen Charles Michel et le président turc se calent dans les deux fauteuils préparés pour la réunion.
Ursula von der Leyen prend ensuite place sur un canapé, en retrait des deux hommes, face au ministre turc des affaires étrangères, dont la fonction lui est inférieure dans la hiérarchie protocolaire. Cette rebuffade intervient à un moment diplomatique délicat, alors que l’UE et la Turquie cherchent à renouer leurs relations après une année de tensions. Les Européens ne cachent pas leurs inquiétudes face aux violations des droits fondamentaux en Turquie et notamment la décision du président Erdogan de quitter la convention d’Istanbul sur la prévention de la violence contre les femmes et les enfants.
Charles Michel étonnamment silencieux
À l’issue de la rencontre, Ursula von der Leyen n’a pas mâché ses mots lors de la conférence de presse. « Je suis profondément inquiète du fait que la Turquie se soit retirée de la Convention d’Istanbul, a-t-elle lancé. Il s’agit de protéger les femmes, et de protéger les enfants contre la violence, et c’est clairement le mauvais signal en ce moment. Les questions relatives aux droits humains ne sont pas négociables. »
L’affront fait à la première femme à occuper l’un des deux plus hauts postes de l’UE a suscité la colère de plusieurs élus européens à Bruxelles. « D’abord, ils se retirent de la Convention d’Istanbul et maintenant ils laissent la présidente de la Commission européenne sans siège lors d’une visite officielle. C’est honteux. #WomensRights », s’est insurgée la présidente du groupe socialiste au Parlement européen, l’Espagnole Iratxe Garcia Perez, dans un message sur son compte Twitter.
L’expression d’Ursula von der Leyen « « Ehm » est le nouveau terme pour « ce n’est pas comme ça que la relation UE-Turquie devrait être menée » », a commenté l’eurodéputé allemand Sergei Lagodinsky. Charles Michel n’a pas été épargné par les critiques. L’eurodéputée libérale néerlandaise Sophie in ‘t Veld s’est demandée pourquoi le président du Conseil était resté « silencieux » alors que sa collègue se retrouvait sans siège.
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