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Ouest-France, le 15/09/2023
Julie KERMARREC avec l’AFP
Le 3 septembre dernier, la Turquie devenait championne d’Europe pour la première fois de son histoire, à Bruxelles, en dominant la Serbie (3-2) en finale de l’Eurovolley 2023. Malgré un succès populaire, les joueuses de l’équipe nationale ont été vivement critiquées par les ultraconservateurs.
L’équipe nationale féminine de Turquie est devenue championne d’Europe 2023, le 3 septembre, en battant la Serbie (3-2). | PHOTO : JOHN TYS / AFP
« Les Sultanes du filet » – surnom des joueuses de l’équipe nationale turque de volley – ont remporté, début septembre, leur premier titre majeur dans une grande compétition européenne, en battant la Serbie en finale de l’Eurovolley 2023 (3-2 : 25-27, 25-21, 22-25, 25-22, 15-13).
La sélection de l’Italien Giovanni Guidetti a également pris la tête du classement mondial après sa victoire, en juillet dernier, face à la Chine (3-1), lors du championnat du monde féminin de la FIVB, la Nations League.
Propulsée sur la scène médiatique par ses récents succès, l’équipe féminine de volley représente bien plus qu’un collectif, mais bien un modèle d’émancipation féminine. Pour l’historien Dogan Gürpinar, elle a fait « brièvement fusionner libération des femmes et fierté nationale ».
La victoire du public
La ferveur était réelle et authentique : les joueuses accueillies et acclamées par de nombreux supporters à l’aéroport d’Istanbul sont adulées, leurs matches regardés par des dizaines de millions de téléspectateurs, leurs tenues appréciées par la jeune génération.
La capitaine Eda Erdem a, d’ailleurs, dédié la victoire au public et à Mustafa Kemal Atatürk, ancien président turc qui a aidé les femmes à s’imposer dans la république : « À l’occasion du 100e anniversaire de notre république, nous avons d’abord remporté la Ligue des Nations, puis sommes devenus championnes d’Europe. Nous avons écrit une belle histoire. Je suis heureux, je suis fier ! Notre peuple nous soutient incroyablement, nous recevons de l’amour et du soutien de partout. »
Avec les félicitations du président Erdogan, sur son compte X, on aurait pu naïvement penser que la vague de joie couvre l’ensemble de la population. La réalité est tout autre, comme le rapporte le correspondant du journal Le Monde sur place, Nicolas Bouvier.
Un autre face-à-face s’est joué pendant cette compétition, entre la ferveur des soutiens rassemblés dans les rues dans la capitale turque et les propos, remarques et autres insultes à caractère sexiste et homophobe des partisans conservateurs du Parti de la justice et du développement (AKP).
Ebrar Karakurt principalement visée
Selon le chroniqueur Mehmet Yakup Yılmaz sur le portail T24, « cette victoire a permis aux personnes qui voient leur mode de vie menacé et qui désespèrent des partis d’opposition de pouvoir à nouveau crier haut et fort qu’elles existent ». Gürpinar s’accorde en affirmant que « les milieux (laïques) se tournent davantage vers la culture et le sport après leur défaite aux élections (en mai). »
Dans un pays où la perception conservatrice selon laquelle les sports sont conçus pour les hommes domine, cela dérange.
Principale cible des attaques : la joueuse star Ebrar Karakurt, l’une des cadres de l’équipe qui est aussi l’une des rares sportives turques ouvertement lesbienne, que la télévision d’État a refusé d’interviewer dans le cadre de la compétition.
L’attaquante de 1,96 m avait déjà été visée par la presse conservatrice. Yeni Akit, le quotidien islamo-conservateur et progouvernemental, dénonçait « son style de vie contraire aux valeurs de la société turque » jusqu’à demander, en vain, son renvoi de l’équipe.
La joueuse aux tempes rasées a également été clouée au pilori sur les réseaux sociaux pour avoir défendu les droits des LGBTQI + et après que celle-ci a posté sur Instagram une photo d’elle et de sa compagne. « Nous ne voulons pas de lesbiennes » (« lezbiyen istemiyoruz »), clamaient les internautes dans des messages ouvertement homophobes à chacun des matches de la sélection turque. Ihsan Senocak, prédicateur au plus d’un million d’abonnés, a tenu à la mettre en garde, rappelant que « le drapeau porte le sang de tous les martyrs » et qu’il n’a rien à faire « sur des personnes LGBT ».
Nouveaux terrains de lutte : « L’art et le sport ne font pas exception »
Des religieux ont prononcé des sermons appelant les fidèles à ne pas soutenir l’équipe, faisant écho aux propos du président Erdogan.
Sans condamner, le président turc, qui, dans la dernière ligne droite de la campagne présidentielle, avait ciblé presque quotidiennement les LGBTQI + qu’il qualifie de « pervers », a exhorté les Turcs à ne pas transformer « des domaines tels que la culture, les arts, le sport, qui devraient tous nous unir autour de nos valeurs communes, en outils de défaite et de désordre ».
Au même moment, Ebrar Karakurt partageait à ses plus de deux millions d’abonnés sur Instagram et X une photo la montrant bras grands ouverts face à une foule de supporteurs. « Voici comment j’embrasse tout le monde. Nous gagnerons en nous unissant, pas en nous divisant », écrivait-elle en légende.
« La polarisation de la société a atteint une telle ampleur que tout le monde trouve des prétextes pour s’écharper, et l’art et le sport ne font pas exception », analyse à l’AFP Ozer Sencar, fondateur et directeur de l’Institut de sondages MetroPOLL.
Il semblerait que le prochain terrain de lutte puisse être les Jeux olympiques de Paris 2024, pour lesquels Karakurt et ses coéquipières sont qualifiées et se préparent désormais.
« Les Sultanes du filet » – surnom des joueuses de l’équipe nationale turque de volley – ont remporté, début septembre, leur premier titre majeur dans une grande compétition européenne, en battant la Serbie en finale de l’Eurovolley 2023 (3-2 : 25-27, 25-21, 22-25, 25-22, 15-13).
La sélection de l’Italien Giovanni Guidetti a également pris la tête du classement mondial après sa victoire, en juillet dernier, face à la Chine (3-1), lors du championnat du monde féminin de la FIVB, la Nations League.
Propulsée sur la scène médiatique par ses récents succès, l’équipe féminine de volley représente bien plus qu’un collectif, mais bien un modèle d’émancipation féminine. Pour l’historien Dogan Gürpinar, elle a fait « brièvement fusionner libération des femmes et fierté nationale ».
La victoire du public
La ferveur était réelle et authentique : les joueuses accueillies et acclamées par de nombreux supporters à l’aéroport d’Istanbul sont adulées, leurs matches regardés par des dizaines de millions de téléspectateurs, leurs tenues appréciées par la jeune génération.
La capitaine Eda Erdem a, d’ailleurs, dédié la victoire au public et à Mustafa Kemal Atatürk, ancien président turc qui a aidé les femmes à s’imposer dans la république : « À l’occasion du 100e anniversaire de notre république, nous avons d’abord remporté la Ligue des Nations, puis sommes devenus championnes d’Europe. Nous avons écrit une belle histoire. Je suis heureux, je suis fier ! Notre peuple nous soutient incroyablement, nous recevons de l’amour et du soutien de partout. »
Avec les félicitations du président Erdogan, sur son compte X, on aurait pu naïvement penser que la vague de joie couvre l’ensemble de la population. La réalité est tout autre, comme le rapporte le correspondant du journal Le Monde sur place, Nicolas Bouvier.
Un autre face-à-face s’est joué pendant cette compétition, entre la ferveur des soutiens rassemblés dans les rues dans la capitale turque et les propos, remarques et autres insultes à caractère sexiste et homophobe des partisans conservateurs du Parti de la justice et du développement (AKP).
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Ebrar Karakurt principalement visée
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Dans un pays où la perception conservatrice selon laquelle les sports sont conçus pour les hommes domine, cela dérange.
Principale cible des attaques : la joueuse star Ebrar Karakurt, l’une des cadres de l’équipe qui est aussi l’une des rares sportives turques ouvertement lesbienne, que la télévision d’État a refusé d’interviewer dans le cadre de la compétition.
L’attaquante de 1,96 m avait déjà été visée par la presse conservatrice. Yeni Akit, le quotidien islamo-conservateur et progouvernemental, dénonçait « son style de vie contraire aux valeurs de la société turque » jusqu’à demander, en vain, son renvoi de l’équipe.
La joueuse aux tempes rasées a également été clouée au pilori sur les réseaux sociaux pour avoir défendu les droits des LGBTQI + et après que celle-ci a posté sur Instagram une photo d’elle et de sa compagne. « Nous ne voulons pas de lesbiennes » (« lezbiyen istemiyoruz »), clamaient les internautes dans des messages ouvertement homophobes à chacun des matches de la sélection turque. Ihsan Senocak, prédicateur au plus d’un million d’abonnés, a tenu à la mettre en garde, rappelant que « le drapeau porte le sang de tous les martyrs » et qu’il n’a rien à faire « sur des personnes LGBT ».
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Des religieux ont prononcé des sermons appelant les fidèles à ne pas soutenir l’équipe, faisant écho aux propos du président Erdogan.
Sans condamner, le président turc, qui, dans la dernière ligne droite de la campagne présidentielle, avait ciblé presque quotidiennement les LGBTQI + qu’il qualifie de « pervers », a exhorté les Turcs à ne pas transformer « des domaines tels que la culture, les arts, le sport, qui devraient tous nous unir autour de nos valeurs communes, en outils de défaite et de désordre ».
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Il semblerait que le prochain terrain de lutte puisse être les Jeux olympiques de Paris 2024, pour lesquels Karakurt et ses coéquipières sont qualifiées et se préparent désormais.
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