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Le Figaro avec AFP, le 05/07/2023
Par Elisabeth Pierson
Le président turc Recep Tayyip Erdogan et son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune à Ankara, le 16 mai 2022. ADEM ALTAN / AFP
Le drame survenu à Nanterre et les émeutes qui ont suivi sont symptômes des «discriminations» envers la population immigrée, estiment plusieurs régimes autocrates, qui se saisissent de cette occasion pour défier Paris.
«Tout ça, c’est l’arrogante perception de l’homme blanc». Parmi les diverses analyses autour des émeutes qui ont secoué la France après la mort de Nahel le 27 juin, celle d’Ankara est particulièrement acerbe. Pour le président turc Recep Tayyip Erdogan, les violences trouveraient leur origine dans «le racisme culturel» français qui «s’est transformé en racisme institutionnel». «Bien sûr», a concédé l’autocrate islamo-conservateur, «nous ne tolérons pas le pillage des magasins et les troubles urbains ne peuvent servir à réclamer justice», mais «il est clair que les autorités doivent aussi tirer les leçons de cette explosion sociale».
La veille, c’était au régime iranien, lui-même mis en cause pour les centaines de morts durant le mouvement de protestation contre les mollahs à l’automne, de dénoncer «les relations discriminatoires» entretenues par l’État français «avec la population immigrée». «Nous recommandons au gouvernement français et à la police de prêter attention aux demandes des manifestants tout en faisant preuve de retenue et en évitant toute violence», déclarait dimanche dans un tweet le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Nasser Kanani. Revanche au soutien d’Emmanuel Macron en faveur des contestataires iraniens, taxé d’«ingérence» par Téhéran ?
Trois jours plus tôt, Alger, par voie de communiqué de son ministère des Affaires étrangères, disait également s’inquiéter des «circonstances particulièrement troublantes et préoccupantes» de la mort du jeune homme de 17 ans, tué d’un tir policier lors d’un refus d’obtempérer. Et l’Algérie d’exhorter le gouvernement français à «assumer pleinement son devoir de protection» envers les Algériens de France, «soucieux de la quiétude et de la sécurité dont doivent bénéficier (ses) ressortissants sur leur terre d’accueil».
Ultra-protection de ses ressortissants
Ses ressortissants ? Le communiqué entretient l’ambiguïté sur la nationalité de Nahel. Né et élevé dans les Hauts-de-Seine, il est pourtant bien Français. Mais il n’est pas anodin que l’Algérie insiste sur les origines algériennes du jeune Nanterrois. «Au moment ou la crise est forte, ces propos sonnent comme un choix volontaire de saper les efforts que nous fournissons pour faire nation», tance Dominique Reynié, directeur général de la Fondation pour l’innovation politique. Le politologue y voit «une manœuvre grossière, qui cache mal l’intention de défier le pouvoir français et humilier sa population».
Récupération d’autant plus flagrante que le président Tebboune exhorte volontiers ses ressortissants à revendiquer leur nationalité algérienne face à l’État français. À l’instar de ce discours qui, selon le site marocain Le 360, circule largement au sein de la diaspora algérienne en France. Prononcé en commémoration des victimes du 17 octobre 1961 (lorsque près de 120 Algériens participant à une manifestation furent tués par la police française, ndlr), le président Tebboune mettait en garde les Algériens résidant dans l’Hexagone. «Ils complotent contre vous, les enfants de harkis (…) ils ont jeté vos frères dans la Seine le 17 octobre 1961. Aujourd’hui, ils veulent faire la même chose avec vous (…) L’Algérie ne vous lâchera pas et quiconque vous touche, je m’engage personnellement qu’il le paiera».
L’idée que les immigrés algériens demeurent sous protection d’Alger est en réalité «très ancienne et fortement ancrée», décrypte l’historien Pierre Vermeren, spécialiste du Maghreb. «Alger considère que ces immigrés ne perdent jamais leur nationalité d’origine, transmise par les parents, notamment par la culture islamique. Il se rappelle d’ailleurs régulièrement à leur bon souvenir en leur demandant par exemple des passeports nationaux quand ils reviennent au pays. Manière de dire : ‘Vous nous appartenez toujours’».
Volonté de déstabiliser ?
Plus encore qu’instrumentaliser le drame de Nanterre, l’Algérie aurait, selon les médias marocains, mobilisé des moyens pour jeter de l’huile sur le feu et déstabiliser la France. Le journal électronique Maghreb Intelligence – connu pour sa proximité avec les services spéciaux marocains – raconte notamment que de nombreux diplomates algériens ont participé à la marche blanche de Nahel jeudi dernier. Sans préciser ses sources, le journal affirme également que «des associations de banlieues proches de l’ambassade d’Algérie à Paris ou entretenant un lien direct avec des consulats algériens dans la région parisienne ont été également mobilisées pour prêter main-forte aux organisateurs de cette marche blanche».
En tout état de cause, la mort de Nahel a fait les choux gras de la presse algérienne. Le journal algérien arabophone El Khabar a pointé l’«entêtement» de la France «à ne pas admettre un passé colonial violent», et à «marginaliser des générations d’immigrés», quand le site Tout sur l’Algérie s’est indigné que certains médias français s’empressent «d’inventer» à Nahel «un casier judiciaire» sur la base de «suppositions» et de «préjugés».
Pour Dominique Reynié, le rôle des représentations algériennes dans le cadre des émeutes mériterait d’être approfondi à travers une commission d’enquête. «Alger a-t-il eu un rôle pacificateur, intriguant, ou incitatif dans les émeutes ? Il faut en avoir le cœur net. C’est un enjeu de sécurité nationale : moins on répond fermement, plus l’intrusion sera forte dans les affaires internes en France».
Quand Ankara emboîte le pas à Alger
Même écho du côté des médias turcs. Couvrant les événements en France, la chaîne de télévision publique TRT a rappelé régulièrement que le jeune Nahel «était Algérien». «C’est tout à fait conforme à la politique turque de grand frère religieux et politique», analyse Pierre Vermeren. En emboîtant le pas deux jours après Alger pour condamner les «discriminations» françaises, le président Erdogan montre une fois de plus sa «volonté très claire de supplanter l’influence française en Algérie, à l’heure où celle-ci recherche d’autres alliés que les Occidentaux».
À l’heure où le président algérien Tebboune affiche sa proximité avec Vladimir Poutine, ces réactions ont avant tout une dimension géopolitique, estime Laurent Chalard, docteur en géographie à l’université de Paris 4 – Sorbonne. «L’Iran est un allié inconditionnel de la Russie. L’Algérie s’en rapproche en prenant le contrepied de la France. Quant à la Turquie, pourtant officiellement dans l’Otan, elle a apporté un soutien quasi instantané à Poutine après la rébellion de Prigogine. C’est dans ce contexte d’opposition entre les États occidentaux et le reste du monde, exacerbé par le contexte de guerre en Ukraine, qu’il faut lire ces réactions», affirme le politologue.
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