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Le Figaro, le 08/06/2018
Par Anne Andlauer, Istanbul
REPORTAGE – Lors des législatives et de la présidentielle anticipée, le président turc, qui inquiète par sa dérive autoritaire, risque de perdre le soutien d’une partie de ses électeurs.
Dans la chaleur moite d’un café de la rive asiatique d’Istanbul, où il ne commande rien à cause du jeûne de ramadan, Tolga se livre discrètement mais d’une voix résolue. Cet ingénieur de 38 ans, qui préfère taire son nom de famille, est le genre d’électeur qui donne des sueurs froides à Recep Tayyip Erdogan.
De 2002 à 2015, chaque fois qu’il est allé voter, Tolga a fait confiance à l’actuel président et à sa formation, le Parti de la justice et du développement (AKP). Il l’a soutenu avec conviction, longtemps, puis avec embarras ces dernières années. En avril 2017, lors du référendum sur le régime présidentiel, Tolga a voté non. Il a étudié le texte – dont l’entrée en vigueur est prévue au lendemain du scrutin du 24 juin – et la gêne qu’il ressentait s’est muée en désillusion.
« Avant, il agissait en tenant compte des opinions divergentes.
Maintenant, il ne s’intéresse plus qu’à ceux qui votent pour lui»
Tolga, ingénieur
«Je connaissais Recep Tayyip Erdogan comme un homme de projets, il est devenu un homme de pouvoir», soupire-t-il. Le jeune homme ponctue toutes ses phrases de «avant» et «maintenant». «Avant, il agissait en tenant compte des opinions divergentes. Maintenant, il ne s’intéresse plus qu’à ceux qui votent pour lui. Il a cette attitude du “moi, je sais mieux que tout le monde” qui le pousse à dénigrer toutes les formes de critiques. Il m’a beaucoup déçu.»
Même s’il hésite à en parler autour de lui, Tolga n’en doute pas: de plus en plus d’électeurs ressentent la même déception. Des Turcs qui, comme lui, voyaient en Recep Tayyip Erdogan un démocrate convaincu et suivent avec inquiétude sa dérive autoritaire. Des électeurs de centre droit qui votaient AKP sans lui être forcément fidèle et que l’état de l’économie – la principale inquiétude des électeurs selon tous les sondages – achève d’éloigner du parti d’Erdogan. Des Kurdes qui comptaient sur lui pour leur amener la paix et la prospérité et attendent toujours l’une et l’autre.
«Erdogan est sur la défensive. Il consacre toutes ses capacités politiques à perpétuer son pouvoir»
Kemal Can, journaliste spécialiste de la droite turque
Kemal Can, un journaliste expérimenté qui couvre la droite turque depuis trois décennies, constate que l’AKP «a perdu sa capacité à créer une histoire qui mobilise les électeurs». Il situe cette cassure à l’été 2013, au moment des protestations autour de la place Taksim et du parc Gezi. «Depuis, c’est très net: Erdogan est sur la défensive. Il consacre toutes ses capacités politiques à perpétuer son pouvoir, estime Kemal Can. C’est d’autant plus grave pour lui que sa popularité se dégrade dans les centres et chez les populations les plus dynamiques du pays: les grandes villes et les jeunes éduqués.»
«70 % des primo-votants ne votent pas pour Erdogan et son parti», souligne Murat Gezici, directeur d’un institut de sondages réputé. Le référendum de l’an dernier, qui instaure un régime où le chef de l’État concentre presque tous les pouvoirs, a donné le signal d’alarme. Recep Tayyip Erdogan ne l’a emporté que d’une courte tête au niveau national (51,4 %) et a subi une lourde défaite à Istanbul et à Ankara, les deux plus grandes villes turques, qui lui étaient acquises depuis près de vingt-cinq ans.
«Ces derniers mois, toutes les tactiques tentées par Erdogan pour inverser la tendance se sont soldées par un échec», avance le journaliste Kemal Can. L’alliance avec les ultranationalistes du MHP, les opérations militaires en Syrie, l’exacerbation calculée des tensions avec l’Occident… «Tout cela ne s’est pas traduit en voix supplémentaires alors que, dans le même temps, l’opposition a réussi pour la première fois à s’unir», ajoute-t-il.
«C’est la première fois que je vois autant de citoyens dire qu’ils vont voter pour nous alors qu’ils ne l’ont jamais fait»
Ayse Karabulut, membre dirigeante du Parti (islamiste) de la félicité
Les ultranationalistes du Bon Parti et les islamistes du Parti de la félicité (Saadet) ont formé une alliance incluant également les sociaux-démocrates du Parti républicain du peuple (CHP), premier parti d’opposition. Le Bon Parti et le Saadet pourraient séduire une partie des électeurs qu’Erdogan a déçus et que son alliance avec le MHP n’a pas convaincus. «C’est la première fois que je vois autant de citoyens dire qu’ils vont voter pour nous alors qu’ils ne l’ont jamais fait, raconte Ayse Karabulut, une membre dirigeante de la section féminine du parti islamiste. Souvent, ce sont des anciens électeurs de l’AKP qui s’inquiètent de la direction que prend le pays.»
Difficile de prédire l’importance numérique de ces électeurs déçus et le choix qu’ils feront dans l’isoloir, au moment de voter pour un chef de l’État et une liste de députés. «Aux élections égislatives, je soutiendrai l’alliance d’opposition», assure Tolga, l’ingénieur trentenaire. Pour la présidentielle, il hésite. «Malgré tout, je ressens encore une certaine reconnaissance et un certain attachement envers Erdogan. Si je décide de voter pour lui, ce sera sa dernière chance.»
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