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Le Figaro, le 17/12/2025
Par Anne Cheyvialle
DÉCRYPTAGE – Depuis le pic de 2022, la hausse des prix a décéléré mais les ménages continuent de perdre du pouvoir d’achat. Signe d’une amélioration sur le front de l’inflation, la Banque centrale vient d’abaisser son taux directeur.
Deux ans et demi après le changement de pied du président Erdogan sur la politique monétaire, la Turquie a-t-elle réussi à dompter l’inflation ? Le dernier chiffre officiel donne 31,1 % en novembre, un niveau vertigineux au regard des jalons européens mais le plus faible depuis quatre ans. Une nette amélioration si l’on se réfère au point haut de 85,5 % enregistré en octobre 2022. La Banque centrale turque était à cette époque sous la pression des « Erdoganomics ». La stratégie de Recep Tayyip Erdogan s’apparentait à une fuite en avant, via le soutien à tout prix de la croissance par le crédit en maintenant des taux d’intérêt très bas malgré la spirale inflationniste et la chute de la livre. Un cocktail qui a mis l’économie en surchauffe : sur 2022 et 2023, la hausse du PIB a dépassé le rythme de 5 %, bien au-dessus du potentiel du pays. Le président défendait bec et ongles que cette politique hétérodoxe conduirait in fine à une baisse de l’inflation.
Après sa réélection, en mai 2023, le « Sultan » opère un virage radical. Il nomme un nouveau tandem pour rassurer les marchés, le ministre des Finances, Mehmet Simsek, toujours en poste aujourd’hui, et la gouverneur de la banque centrale, Hafize Gaye Erkan, une économiste de l’école de Chicago, passée par Goldman Sachs. Laquelle, dès sa première réunion, a propulsé le taux directeur de 8,5 % à 15 %. Confiante dans la décélération de l’inflation, la Banque centrale a depuis changé de gouverneur et de politique. Elle a effectué en fin de semaine dernière une nouvelle baisse de taux, de 39,5 % à 38 %. Il s’agit de la quatrième baisse consécutive. « Les indicateurs avancés du dernier trimestre montrent que le niveau de la demande continue de soutenir le processus de désinflation », a indiqué l’institut monétaire.
Virage radical
Malgré cette embellie, nombre d’économistes affichent un optimisme prudent, voire un certain scepticisme. Sylvain Bellefontaine, spécialiste risque pays à l’Agence française de développement (AFD), rappelle le soubresaut de mars 2025, suite à l’arrestation du maire d’Istanbul, Ekrem Imamogu, figure centrale de l’opposition, et d’autres édiles qui « a aussitôt entraîné des remous sur les marchés ». La livre s’est dépréciée, la Banque centrale a organisé une réunion exceptionnelle le 20 mars et resserré sa politique tout en intervenant massivement sur le marché des changes. « De nouveaux soubresauts politiques sont encore probables et des inquiétudes persistent sur une possible volte-face du président Erdogan en matière de politique économique. Mais en même temps cet épisode montre que la Banque centrale est réactive et que son indépendance s’est améliorée. » Le message, ajoute-t-il, est que la politique monétaire – qui reste restrictive avec des taux d’intérêt réels positifs – est calée sur un suivi très attentif des indicateurs, dont les anticipations d’inflation, « qui sont orientées à la baisse ». Avec toutefois de gros écarts entre la perception des marchés, celle des entreprises et celle des ménages.
« La désinflation n’est pas aussi rapide que prévu, à cause des prix alimentaires qui ont grimpé en septembre suite à de mauvaises récoltes et des pressions sur les prix des services », note Seltem Iyigün, économiste Moyen-Orient et Turquie pour Coface, citant aussi le transport, les loyers ou encore l’éducation.
Sur les marchés, les négociations sont tendues entre commerçants et clients, des produits banals comme la pastèque sont devenus des articles de luxe. Il y a une forme de ras-le-bol général
Deniz Unal, experte du Cepi
Le quotidien des Turcs, confrontés à un appauvrissement et à une hausse des inégalités, reste difficile. « Si l’inflation baisse, c’est juste un ralentissement de la hausse des prix, le niveau reste très élevé pour les ménages. Et la situation se détériore au fil des mois, une fois absorbée la hausse du salaire minimum actée en début d’année », souligne Deniz Unal, du Cepii. Le dernier rapport de l’Observatoire des inégalités montre que 80 % de la population est en difficulté. « Je l’ai constaté sur les marchés, les négociations sont tendues entre commerçants et clients, des produits banals comme la pastèque sont devenus des articles de luxe. Il y a une forme de ras-le-bol général », détaille l’experte du Cepii. À cela s’ajoute un effet pervers : la perte de pouvoir d’achat – les salaires augmentent moins vite que l’inflation – renforce la hausse des prix. Car les ménages achètent tout de suite, redoutant de nouvelles hausses, ce qui augmente la demande et fait encore grimper les prix.
Hausse du PIB
« Il y a un manque de confiance par rapport aux perspectives quand on sait que la cible irréaliste de la Banque centrale est à 5 %, note Deniz Unal. La Turquie est encore dans les dix pays du monde les plus inflationnistes, à côté d’États comme le Zimbabwe. » La moyenne de l’OCDE, le club des pays dits avancés, auquel appartient la Turquie, se situe à un taux moyen de 4 %, que le cas turc fait d’ailleurs grimper.
Sans compter que des doutes persistent sur la réalité des chiffres officiels de l’inflation, en raison des jeux de pondération des biens et services et du manque de transparence. Un groupe d’experts indépendants, le groupe Enag, qui calcule en se basant sur les prix sur internet, diverge toujours beaucoup de ces données officielles. Son évaluation sur novembre est de 57 %, contre 31 %.
En attendant, l’économie turque est sortie de la surchauffe avec une hausse du PIB au troisième trimestre de 3 % en glissement annuel. « La consommation reste le premier contributeur de la croissance, suivie de l’investissement », note Sylvain Bellefontaine. Les exportations, encore très tournées – à 48 % – vers l’Europe, ont pâti du ralentissement européen. En revanche, la Turquie est peu exposée aux droits de douane américains et diversifie ses marchés d’exportation, en Afrique et en Asie. « Ankara tire bien son épingle du jeu géopolitique. Les entreprises turques, performantes dans la défense ou le BTP, cherchent constamment de nouveaux marchés. Plusieurs, dont Aselsan, Tusas ou Baykar, sont entrées dans les cent premiers producteurs mondiaux », pointe l’économiste du Cepii. À l’inverse, les entreprises actives sur le marché intérieur, dont beaucoup étaient fragilisées par l’inflation et l’augmentation du coût de la main-d’œuvre, souffrent. « La situation des PME se détériore. On n’a pas de données sur les défaillances, mais nombre d’entreprises se placent en procédure de sauvegarde », précise l’économiste de Coface.
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