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Le Monde, le 15/10/2015
Par Alain Frachon
C’est l’histoire d’un naufrage, lent mais sûr, et très largement provoqué par le capitaine. Au commencement était le meilleur. Quand Recep Tayyip Erdogan devient, pour la première fois, chef de gouvernement, en mars 2003, il réforme la Turquie – dans le bon sens. A la tête du parti islamo-conservateur AKP, majoritaire à la Chambre des députés, il se rapproche de l’Europe.
Il desserre la tutelle de l’armée sur le pouvoir. L’AKP favorise la liberté d’expression. Le Parti de la justice et du développement joue l’apaisement. Il donne la parole à une classe moyenne religieuse par conservatisme social, qui s’estimait brimée. Il s’attache une partie de l’électorat kurde, très conservateur lui aussi, améliorant le sort d’une minorité qui représente près de 15 % des quelque 78 millions de Turcs.
L’AKP a la sagesse de poursuivre la politique économique mise en Å“uvre par Kemal Dervis. Ministre des finances dans le précédent gouvernement, alors dominé par le parti social-démocrate (CHP), Dervis a libéralisé l’économie. Inflation stabilisée, croissance forte, punch entrepreneurial agressif, la Turquie est sur le chemin de ses  » dix glorieuses « . Le pays n’a pas d’ennemi à ses frontières. Il frappe à la porte de l’Union européenne. Il rayonne d’une diplomatie prudente et soutenue par le dynamisme conquérant des entreprises turques, notamment dans la construction. L’AKP, c’est les BTP plus la mosquée.
A Paris, Erdogan se présente comme l’équivalent d’un démocrate-chrétien italien des années 1960 : beaucoup y croient (dont l’auteur de ces lignes). Bientôt vingtième produit intérieur brut mondial, deuxième plus forte armée de l’OTAN, la Turquie passe pour un pôle de stabilité dans une zone stratégique clé – à la frontière de l’UE et du Proche-Orient. A Washington, on salue le  » modèle turc « .
En guerre sur plusieurs fronts
Octobre 2015, changement de décor. Sur fond d’instabilité politique, de ralentissement économique, le pays semble au bord de la guerre civile. La violence est dans la rue, comme au pire moment des années 1990. A deux reprises, des rassemblements pacifiques du Parti démocratique des peuples (HDP), une formation kurde modérée, sont la cible d’attentats sanglants – le dernier en date, samedi 10 octobre à Ankara, a fait une centaine de morts. La paternité de ces massacres est attribuée à des cellules de l’Etat islamique (EI).
Le gouvernement est en guerre sur plusieurs fronts, à l’intérieur et à l’extérieur. Une trêve et des négociations avec les autonomistes kurdes armés de Turquie, le PKK, ont été rompues. L’aviation d’Ankara bombarde les bases arrière du PKK en Irak, et l’armée boucle une partie du sud-est et de l’est de la Turquie. Couvre-feu, barrages, attentats : d’un côté et de l’autre, les morts se comptent par dizaines. Mais l’artillerie turque pilonne aussi les Kurdes de Syrie, dont le parti, le PYD, est une filiale du PKK. En Syrie, la Turquie est membre de la coalition contre l’EI mais elle ne jure que par la chute de Bachar Al-Assad. Tout cela fait beaucoup d’ennemis à la fois pour un seul pays : PKK, PYD, EI, régime de Damas.
Les origines de cette spirale dans le chaos sont à chercher dans deux directions : la dérive autoritaire d’Erdogan et la manière dont il a embarqué la Turquie dans la guerre syro-syrienne. Les deux pathologies sont liées. La première n’a cessé de s’accentuer au fil des ans. Depuis le début des années 2010, le chef de l’AKP s’est attaché à défaire ce qu’il avait accompli : élargissement des libertés, séparation des pouvoirs, ouverture vers les Kurdes. Il révèle sa vraie nature, celle d’un autocrate.
En 2014, à l’issue de trois mandats de premier ministre, il est élu président. Il veut rester aux commandes dix ans de plus. Il lui faut passer d’un régime parlementaire à un régime présidentiel, mais le changement de Constitution requiert une majorité qualifiée à l’Assemblée. Las, le 7 juin 2015, l’AKP a, pour la première fois depuis 2002, perdu les législatives, même si, avec 41 % des suffrages, il reste le premier parti. Qu’à cela ne tienne, on refait voter – élections prévues pour ce 1er novembre. Pour mobiliser l’électorat, notamment nationaliste, on entretient une stratégie de la tension, autour de la question kurde.
Elle revient au premier plan avec les choix d’Erdogan dans l’affaire syrienne. Avec une frontière commune de plus de 700 kilomètres, la Turquie est en première ligne – et accueille plus de deux millions de réfugiés. La priorité d’Ankara est de faire tomber Bachar Al-Assad et de voir une majorité sunnite au pouvoir à Damas. Tentation néo-ottomane, Erdogan se rêve volontiers en parrain du monde sunnite. En Syrie, la Turquie n’hésite pas à soutenir des groupes islamistes. Elle veut bien lutter contre l’EI, mais sans renforcer ceux qui, sur le terrain, se battent contre les djihadistes : les Kurdes syriens du PYD, filiale du PKK turc. Ceux-là menacent de contrôler une vaste zone le long de la frontière, et Ankara ne veut pas de ce mini  » Etat  » kurde syrien.
Alors que les négociations ouvertes en 2013 avec le PKK capotent – torts partagés –, le gouvernement d’Ankara reste passif durant la bataille de la ville syrienne kurde de Kobané, en bordure de la Turquie. Plutôt laisser l’EI l’emporter que d’aider une succursale du PKK. Mais cette attitude va coûter ses propres voix kurdes à l’AKP aux élections de juin – des électeurs se reportent sur le parti kurde modéré HDP, lequel empoche aussi des suffrages à gauche et au centre, dans cette fraction de la population qui a participé aux manifestations de la place Gezi, à Istanbul. Vengeurs, les militants de l’AKP mettent à sac les permanences du parti kurde.
Il n’est pas sûr que le scrutin de novembre permette d’enrayer cette marche turque en eaux troubles.
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