Il s’agit de la première hausse du taux directeur depuis mars 2024, justifiée par la banque centrale par les « risques » qui pèsent sur le processus de désinflation liés aux « potentiels effets du protectionnisme croissant dans le commerce mondial ».
L’institution avait baissé ce taux de 50% à 42,5% entre décembre et mars.
« La politique monétaire stricte sera maintenue jusqu’à ce que la stabilité des prix soit atteinte par une baisse durable de l’inflation », a indiqué la banque centrale jeudi dans un communiqué.
L’inflation, qui avait culminé à 85% fin 2022, a été ramenée en mars à 38,1%, son plus bas niveau depuis décembre 2021, selon les chiffres officiels.
Mais en avril, « l’inflation mensuelle des biens de base devrait légèrement accélérer en raison des récents développements sur les marchés financiers », a mis en garde l’institution, en référence à la réaction des Bourses mondiales face à l’instauration des nouveaux droits de douane américains.
Les autorités visent une inflation à 24% fin 2025, mais cet objectif pourrait aussi être mis en péril par le climat d’incertitude né de l’arrestation le 19 mars du maire d’Istanbul Ekrem Imamoglu pour « corruption », une accusation qu’il rejette.
La détention provisoire du maire d’opposition a déclenché une contestation inédite en Turquie depuis 2013, et renforcé la pression sur l’économie turque.
Outre des appels au boycott contre des entreprises proches du pouvoir, la vague de protestation a engendré une importante chute de la Bourse d’Istanbul, qui a perdu plus de 13% depuis sa clôture le 18 mars.
La livre turque a également perdu plus de 4% face au dollar depuis le 19 mars, malgré 50 milliards de dollars injectés par la banque centrale turque pour limiter les dégâts.
« Les conditions de liquidité continueront d’être étroitement surveillées », a indiqué l’institution.




