Pour le Royaume-Uni, ce contrat à 10 milliards d’euros est un moyen non seulement de sauver des milliers d’emplois dans le nord du pays, où sont produits les appareils, mais aussi de nouer un nouveau partenariat stratégique avec un autre poids lourd de l’Otan, résume le quotidien Hürriyet. Starmer n’a pas eu un mot pour les opposants turcs emprisonnés, notamment le maire d’Istanbul, Ekrem Imamoglu. La veille de la visite, pourtant, une nouvelle accusation d’“espionnage” au profit du Royaume-Uni était venue s’ajouter aux multiples chefs d’accusation dont il est la cible, souligne le quotidien Cumhuriyet.
“Une puissance devant laquelle on s’incline” ?
Le chancelier allemand est quant à lui allé jusqu’à déclarer qu’il “voyait la Turquie dans l’Union européenne” à terme, et que, dans un délai plus court, les Européens devaient développer un partenariat stratégique avec Ankara, indique le quotidien Sabah. Seul un journaliste allemand s’est risqué à une question sur les modalités d’adhésion à l’UE, dites “critères de Copenhague”, qui incluent un certain nombre d’exigences en matière de respect des droits humains. “Vous mentionnez les critères de Copenhague, mais nous avons les ‘critères d’Ankara’”, a rétorqué le président turc. Revenant brièvement sur l’affaire Ekrem Imamoglu, il a simplement avancé que “la justice faisait son travail”, rapporte le média en ligne Diken.
Middle East Eye affirme même que Berlin ferait aussi pression sur la Grèce pour qu’elle lève son veto à la participation de la Turquie au nouveau programme de défense européen Safe, dont le budget de 170 milliards de dollars excite les appétits des industriels turcs du secteur de la défense, en pleine expansion ces quinze dernières années. En plus d’un partenariat géopolitique, l’Allemagne cherche à obtenir d’Ankara qu’il accepte de reprendre les migrants turcs illégaux, notamment ceux déboutés du droit d’asile, alors que plus de 22 000 dossiers sont en attente en vue d’une expulsion vers la Turquie, précise le média.





