Syrie. Trois morts dans une attaque de drone attribuée à la Turquie, selon les forces kurdes
Ouest-France avec AFP, le 10/11/2021
Une attaque au drone a tué trois Syriens kurdes dans le nord-est du pays, ce mercredi 10 novembre. Les forces kurdes accusent la Turquie d’avoir tenté d’éliminer un responsable des Forces démocratiques syriennes.
Les forces kurdes ont accusé ce mercredi 10 novembre la Turquie d’avoir tué trois civils dans une attaque de drone. Celle-ci aurait visé une voiture dans la ville de Qamichli, sous leur contrôle, dans le nord-est de la Syrie.
Trois Kurdes d’une même famille
Dans un communiqué, l’administration kurde du nord et de l’est de la Syrie a affirmé que « l’État turc a visé, au moyen d’un drone » une voiture à Qamichli mardi, « tuant trois personnes d’une même famille, dont un homme de 82 ans ».
Nuri Mahmoud, un porte-parole des forces kurdes, a précisé que les victimes étaient Youssef Kello, une figure de la lutte nationale kurde, et ses deux petits-fils.
« Cette agression qui a eu lieu au vu et au su de la coalition internationale et de la Syrie constitue un grave développement », a ajouté le communiqué qui a appelé les parties impliquées en Syrie à empêcher toute escalade.
L’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), basé au Royaume-Uni et qui a un vaste réseau de sources en Syrie, a précisé que l’attaque visait un responsable des FDS qui n’était pas dans la voiture, ajoutant que son grand-père, un de ses frères et une troisième personne ont été tués.
Réactions indignées
En milieu de journée, des centaines d’habitants de Qamichli ont manifesté contre la Turquie, brandissant des drapeaux des forces kurdes. Le président Recep Tayyip « Erdogan est un terroriste », scandaient les manifestants, dont un grand nombre de femmes.
« Le monde ferme les yeux » face aux attaques de la Turquie, a dénoncé un protestataire, Sarem Ahmed.
À la faveur du conflit syrien déclenché en 2011, les Kurdes ont renforcé leur autonomie en installant leur propre administration dans le nord et le nord-est.
L’armée turque est déployée pour sa part depuis 2016 dans le nord de la Syrie et a lancé, avec l’aide de supplétifs syriens, trois opérations d’envergure ces dernières années dirigées notamment contre les forces kurdes.
Ankara considère les Unités de protection du peuple (YPG), principale milice kurde en Syrie, comme une émanation du parti des rebelles kurdes turcs, le PKK, qu’elle a classé comme « terroriste ».
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