Turquie. Selon un reportage de RT, l’Etat islamique creuse des tranchées et pose des mines le long de la frontière turco-syrienne, sous les yeux des autorités turques. Contrairement à la volonté affichée par Erdogan de lutter contre l’organisation terroriste, les habitants locaux estiment que sa priorité serait de laisser pourrir la situation pour faire tomber le président Bachar al-Assad.
A quelques centaines de mètres, de l’autre côté de la frontière, un bâtiment sur lequel flotte le drapeau noir de l’Etat islamique. Depuis plusieurs mois, l’organisation terroriste, qui contrôle 98 kilomètres de frontière syrienne, fortifie sa position en creusant des tranchées et en posant des bombes. Sous les yeux des soldats d’Ankara, qui ferment les yeux. Cette situation a été révélée par un reportage de RT, qui a envoyé une correspondante dans la ville de Kargamış. La journaliste explique avoir vu « des véhicules bouger juste de l’autre côté de la clôture [au-delà de la frontière] et entendu les djihadistes faire des annonces par les haut-parleurs disant ‘Dieu aide Daech dans son combat’ « . Selon un habitant de la ville, les soldats de l’Etat islamique ont vraiment travaillé sous les yeux des autorités turques : « Nous pouvions facilement les voir faire. C’est très proche de la frontière, à environ 50 mètres. Si vous pouvez voir les tranchées d’ici aujourd’hui, vous auriez dû les voir en chantier avec tout leur équipement » explique-t-il à la journaliste.
Les déclarations d’Erdogan promettant qu’il lutte fermement contre l’EI ne sont donc pas vérifiées sur le terrain : « Quand Daech a lancé des roquettes et que des fonctionnaires de haut rang venaient constater les dégâts, nous leur demandions : “Pourquoi ne faites-vous rien ?“, ils répondaient que l’ordre qui vient d’en haut consiste seulement à entreprendre des mesures de sécurité pour les soldats » continue l’habitant. Selon lui, le gouvernement turc n’est pas le seul à mentir sur la fermeté contre l’Etat islamique : il aurait vu plusieurs fois des avions de la coalition passer dans le ciel, sans rien entreprendre pour arrêter les djihadistes. Depuis quelques mois, Ankara est de plus en plus souvent accusé de laisser prospérer l’Etat islamique en Syrie pour faire chuter le président Bachar al-Assad.
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