Réfugiés : Erdogan ironise sur Merkel et son possible Nobel de la paix

Le Point, le 16/10/2015

SOURCE AFP

« Certains disent qu’ils vont accepter 30 000 ou 40 000 réfugiés, et après on les présente comme des candidats au Nobel », a déclaré le président turc.

Angela Merkel faisait partie des favorites pour le prix Nobel de la paix pour sa politique d’accueil des migrants. Une nomination qui a bien fait rire le président turc Recep Tayyip Erdogan. Le chef d’État islamo-conservateur s’est largement moqué des Européens et de leurs mesures d’accueil des migrants en rappelant que son pays accueillait lui 2,2 millions de Syriens.

« Certains disent : On va accepter 30 000, 40 000 réfugiés et après, pour une raison qui m’échappe, on les présente comme des candidats au Nobel », a déclaré le président turc, qui n’a pas commenté le « plan d’action commun » annoncé plus tôt par Bruxelles.

Angela Merkel en Turquie

Après avoir affirmé que l’Allemagne ouvrirait ses portes aux 800 000 à un million de demandeurs d’asile attendus cette année, la chancelière Angela Merkel avait été présentée comme l’un des favoris au prix Nobel de la paix, finalement attribué au quartet tunisien pour le dialogue national. Elle est attendue dimanche en Turquie où elle doit s’entretenir avec Recep Tayyip Erdogan sur la plus grave crise de migrants à laquelle l’UE est confrontée depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.

La Turquie accueille « 2,5 millions de réfugiés », 2,2 millions de Syriens et 300 000 Irakiens, a rappelé Erdogan lors d’un discours à Istanbul. « Nous supportons tout le coût financier », a-t-il ajouté, affirmant que la Turquie avait dépensé huit milliards de dollars depuis le début de la crise syrienne, un chiffre bien supérieur à « l’aide internationale de 417 millions de dollars ».

Plan d’action commun

La Commission européenne a annoncé dans la nuit de jeudi à vendredi qu’elle avait conclu un « plan d’action commun » avec la Turquie pour endiguer les flux migratoires, à l’issue d’un sommet des chefs d’État à Bruxelles. Ce plan prévoit notamment, selon Bruxelles, de nouvelles discussions portant sur la candidature de la Turquie à l’UE, un accès facilité aux visas pour les citoyens turcs et une aide financière. En contrepartie, la Turquie accepterait d’accueillir davantage de réfugiés et de renforcer la surveillance des frontières et la lutte contre les réseaux de passeurs, a précisé la Commission.

Angela Merkel est attendue dimanche en Turquie, où elle doit notamment s’entretenir avec Recep Tayyip Erdogan de la plus grave crise de migrants à laquelle l’UE est confrontée depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.

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