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France 24, le 20/07/2023
Texte par : Elie SAIKALI
Recep Tayyip Erdogan a conclu une visite de trois jours dans le Golfe, mercredi. En Arabie saoudite, au Qatar et aux Émirats arabes unis, le président turc a conclu une série d’accords commerciaux et signé un rapprochement avec ces pétromonarchies avec lesquelles il a eu des rapports tendus pendant des années, sur fond de crise économique en Turquie.
Le prince héritier d’Arabie saoudite Mohammed ben Salmane (droite) rencontre le président turc Recep Tayyip Erdogan, à Jeddah, en Arabie saoudite, le 17 juillet 2023. © Saudi press agency, via Reuters
Sourires, accolades et signature de gros contrats : après trois jours dans la péninsule arabique, la hache de guerre semble être enterrée entre la Turquie et les pétromonarchies. Les années de brouille et de conflits ne sont plus d’actualité, la realpolitik l’a emporté. Poussé par les nécessités d’une économie, Recep Tayyip Erdogan a fait le choix de la réconciliation avec ses ennemis arabes d’hier.
Les objectifs affichés de cette tournée pour le président turc : renforcer les liens commerciaux avec les pays du Golfe, et surtout attirer les investissements en Turquie. L’économie turque est en effet en crise, et l’inflation continue d’être élevée, bien qu’elle ait ralenti en juin à 38,2 % sur un an, son plus bas niveau en dix-huit mois, selon les données officielles publiées début juillet. Ankara lutte aussi contre la dévaluation de sa monnaie par rapport au dollar.
L’une des étapes de cette tournée était particulièrement attendue. L’Arabie saoudite, et plus exactement Jeddah, sur les bords de la mer Rouge. Le président Erdogan y a rencontré le prince héritier Mohammed ben Salmane – surnommé MBS –, dirigeant de facto du royaume wahhabite. Une séquence importante dans le contexte d’un rapprochement turco-saoudien initié il y a plusieurs mois. Un rapprochement loin d’être acquis, intervenant après une période de fortes tensions entre les deux pays.
Les contentieux entre les deux États portent sur le soutien du président Erdogan aux Frères musulmans – honnis et considérés comme une organisation terroriste par Riyad –, la course au leadership du monde sunnite, et aussi des positions divergentes sur, par exemple, les conflits en Libye et en Syrie.
Mais le dossier le plus brûlant reste sans conteste l’assassinat tragique du journaliste saoudien Jamal Khashoggi au consulat saoudien d’Istanbul, le 2 octobre 2018. Ce dernier travaillait au Washington Post et était critique du pouvoir saoudien. Recep Tayyip Erdogan avait alors fustigé la responsabilité des Saoudiens, et celle du prince héritier avait été pointée du doigt par des experts des Nations unies et de la CIA. L’Arabie saoudite a cependant toujours nié avoir commandité le meurtre de Jamal Khashoggi.
Rapprochement avec l’Arabie saoudite
L’année 2022 aura été celle de l’apaisement et du rapprochement entre la Turquie et son rival régional saoudien. Fin avril, le président Erdogan s’était rendu en Arabie saoudite, et y avait rencontré le prince héritier MBS. Quelque trois semaines auparavant, la justice turque avait renvoyé le dossier concernant Jamal Khashoggi à l’Arabie saoudite. En juin, Mohammed ben Salmane s’était rendu à Ankara.
Le rapprochement turco-saoudien s’est aussi traduit au niveau économique, avec notamment un dépôt, en mars 2023 – deux mois avant les élections présidentielle et législatives turques – de cinq milliards de dollars à la banque centrale turque afin d’aider l’économie du pays. Rappelons que quelques semaines auparavant, la Turquie et la Syrie avaient été frappées par un séisme meurtrier qui a fait plus de 50 000 victimes dans les deux pays, dont la majorité en Turquie.
« Il y a de la part d’Erdogan le souhait d’un rapprochement » avec l’Arabie saoudite « essentiellement pour des raisons économiques », explique David Rigoulet-Roze, rédacteur en chef de la revue « Orients Stratégiques », et chercheur associé à l’Institut des relations internationales et stratégiques (Iris). Il avance que le président turc veut « conforter sa réélection par une amélioration de la situation économique » rappelant que « le succès de l’AKP s’était fondé sur la croissance économique de la Turquie durant la décennie 2000-2010 et la constitution d’une classe moyenne musulmane. »
Pour le spécialiste, le rapprochement entre la Turquie et l’Arabie saoudite « clôt une séquence très turbulente depuis les débuts des printemps arabes car la Turquie a été un soutien à la mouvance des Frères musulmans, un cauchemar de l’Arabie saoudite et plus encore des Émirats arabes unis ».
« Erdogan prend acte du fait que cette séquence de soutien à la mouvance ‘frériste’ à la faveur des printemps arabes s’achève. Sans reniement explicite, il éprouve le besoin de renouer des liens, notamment économiques, avec ces partenaires régionaux que sont les pétro-monarchies du Golfe », explique David Rigoulet-Roze.
Côté saoudien, le chercheur estime que le rapprochement avec la Turquie permet aussi à Mohammed ben Salmane « snobé par les Occidentaux » après le meurtre de Jamal Khashoggi « de montrer qu’il développe une diplomatie performative, en se rapprochant notamment de celui qui l’avait voué aux gémonies ».
Vente de drones turcs, « l’autonomisation » de Riyad
Durant sa visite à Jeddah, lundi 17 juillet 2023, Recep Tayyip Erdogan a, entre autres, obtenu la signature de contrats de vente de drones turcs à l’Arabie saoudite. Ni le nom des drones ni le montant des accords signés n’ont été donnés.
Sur Twitter, le ministre saoudien de la Défense, Khaled ben Salmane, a indiqué que « deux contrats d’acquisition ont été signés » entre le ministère saoudien de la défense et la société BaykarTech en vertu desquels l’Arabie saoudite « acquerra des drones, dans le but d’améliorer l’état de préparation des forces armées du Royaume et de renforcer ses capacités de défense et de fabrication ».
Dans un autre tweet, le PDG de BaykarTech, Haluk Bayraktar, évoque le « plus gros contrat d’exportation dans le domaine de la défense et de l’aviation de l’histoire de la République de Turquie ». Précisons que BaykarTech est l’entreprise qui fabrique le drone Bayraktar TB2, fleuron de l’industrie militaire turque.
Concernant les drones que les Saoudiens s’apprêtent à acquérir, « il s’agirait des TB2 Bayraktar », indique David Rigoulet-Roze. Il rappelle que « le TB2 Bayraktar a fait une sorte de ‘show of force’ en Ukraine, puisqu’il a été acheté massivement par les Ukrainiens et a été très efficace au début de la guerre ». Pour lui, le fait que l’Arabie saoudite fasse l’acquisition de drones turcs, « c’est aussi le signe de la part de MBS d’une forme d’autonomisation par rapport à ses fournisseurs militaires historiques, en l’occurrence, les États-Unis ».
Le Qatar, meilleur allié arabe d’Ankara
Deuxième étape de la tournée du président turc dans le Golfe : le Qatar. Le président Erdogan a été reçu à Doha par l’émir Tamim beh Hamad al-Thani. Le Qatar est l’un des grands alliés arabes de la Turquie depuis plusieurs années. C’est par exemple dans ce petit État gazier qu’avait été ouverte la première base militaire permanente de la Turquie à l’extérieur de ses frontières, en 2014. La Turquie avait aussi soutenu l’émirat face au blocus mis en place par l’Arabie saoudite et d’autres États arabes dès juin 2017. Un épisode que l’on a appelé la « crise du Golfe ».
Image illustrant sans doute la proximité entre les deux dirigeants, le journal turc conservateur Yeni Safak a relayé une scène montrant l’émir Tamim beh Hamad al-Thani remettre au président Erdogan le ballon de la finale de la Coupe du monde qui s’est disputée au Qatar l’année dernière. Sachant certainement que le président turc est un admirateur de football, qui rêvait de devenir footballeur professionnel durant sa jeunesse.
Aux Émirats, des accords à plus de 50 milliards de dollars
Enfin, dernière étape de la tournée du président turc : les Émirats arabes unis, autre puissance régionale avec qui la Turquie a été en froid pendant bien des années. Tout comme avec Riyad, un rapprochement entre Ankara et Abou Dhabi était en cours depuis plusieurs mois. Il a cependant démarré avant celui effectué avec l’Arabie saoudite, en 2021.
« Quand il était venu à Ankara le 24 novembre 2021, Mohammed ben Zayed (alors prince héritier d’Abou Dhabi, ndlr) avait annoncé près de 10 milliards d’investissements, ce qui ne pouvait que contenter Erdogan. Mais la contrepartie, c’était qu’Erdogan revoie son soutien pro-actif à l’islam politique, donc le soutien aux Frères musulmans, principal sujet de contentieux. Erdogan s’était ensuite rendu à Abou Dhabi le 22 février 2022. », rappelle David Rigoulet-Roze.
Mercredi 19 juillet, après avoir été reçu par Mohammed ben Zayed – surnommé MBZ, et devenu président émirati – les deux pays ont signé une série d’accords et protocoles d’un montant estimé à plus de 50 milliards de dollars, selon l’agence de presse officielle émiratie WAM.
Pour David Rigoulet-Roze, le rapprochement émirati avec la Turquie a avant tout un but régional. « Du point de vue de MBZ, il s’agit de favoriser ‘un environnement de développement’ selon les termes d’Anwar Gargash, le conseiller diplomatique de MBZ, visant à assurer la stabilité et la prospérité dans la région ».
Un objectif que partagerait désormais la Turquie. Au niveau régional, « il y a des opportunités économiques attendues » de la part du président Erdogan, mais aussi une « forme de stabilisation est recherchée », affirme le chercheur.
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