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Ca M’interesse, 24/12/2023
par Erwan Papon
Premier président de la République turque en 1923, Mustafa Kemal, dit Atatürk, a fait de son pays une démocratie laïque et occidentalisée. © WIKIMEDIA COMMONS
Alors qu’Erdogan a été réélu président en mai 2023, le pays va fêter le centenaire de sa République, façonnée par Mustafa Kemal Atatürk, le 29 octobre. Rencontre avec Hamit Bozarslan, historien et politologue.
Hamit Bozarslan, historien et politologue, est enseignant à l’EHESS. Spécialiste de la Turquie contemporaine et de la question kurde, il est l’auteur d’Histoire de la Turquie : de l’Empire ottoman à nos jours (éd. Tallandier).
Ça M’intéresse Histoire : Quelle est la situation de l’Empire ottoman, ancêtre de la Turquie, à la fin de la Première Guerre mondiale ?
Il sort d’une série de conflits qui ont commencé en 1912 avec les guerres balkaniques. L’empire s’est ensuite engagé aux côtés de l’Allemagne en octobre 1914, sans aucune provocation de la part des alliés. Cette période est également marquée par le génocide des Arméniens, qui a débuté en avril 1915, mais aussi par l’extermination d’autres communautés chrétiennes, dont les Assyriens. En 1918, le pays se trouve donc face à un bouleversement total, aussi bien démographique, économique que géographique. L’empire est exsangue et le sultan signe le Traité de Sèvres, le mettant sous tutelle occidentale. Un mouvement de résistance est mené notamment par Mustafa Kemal, partisan de l’indépendance turque. Il fait partie du groupe Union et Progrès, une formation politique nationaliste. Talaat Pacha, le principal architecte du génocide arménien, y participe également. Ces mouvements vont finir par mener à la dissolution de l’Empire, au sortir de la guerre d’indépendance, en 1922 et à la création de la Turquie, dont la République est proclamée le 29 octobre 1923.
Ça M’intéresse Histoire : La République turque est intimement liée à Mustafa Kemal Atatürk, son président de 1923 jusqu’à sa mort en 1938. Quelle était sa doctrine politique ?
Le kémalisme se situe dans la continuité de l’unionisme. Son idéologie est toujours basée sur un nationalisme et un turquisme extrêmes. Atatürk [son surnom, qui signifie « père des Turcs », ndlr] assume totalement l’héritage du génocide en ayant un discours anti-Arméniens extrêmement radical jusqu’à la fin de sa vie. Dans les années 1930, le pays va entrer dans ce que l’on peut appeler « le vrai kémalisme » : une volonté de modernité associée à un profond antilibéralisme. Ainsi, Atatürk et les cadres du parti vont considérer la Turquie comme le troisième pôle d’un monde antidémocratique et antilibéral à venir [il n’y a qu’un parti unique durant les années Kemal, ndlr], les deux autres étant l’Italie de Mussolini et l’Union soviétique. C’est également à partir de 1930 que les « six flèches » sont adoptées et inscrites dans la constitution. Elles symbolisent les six principes majeurs du kémalisme : laïcité, populisme, nationalisme, républicanisme, étatisme et révolutionnarisme.
Ça M’intéresse Histoire : Pourquoi Kemal a-t-il autant Å“uvré pour la laïcité ?
Il s’agit en quelque sorte d’une « laïcité à la turque ». Elle n’est pas du tout considérée comme l’équidistance de l’État par rapport aux confessions, comme c’est le cas de la laïcité française depuis la IIIe République par exemple. La « version turque » régit le mode d’organisation de l’espace religieux, dans une société que l’on a pris soin d’islamiser au préalable, par le biais du génocide arménien et de l’expulsion de communautés chrétiennes, grecques notamment.
Ça M’intéresse Histoire : Sous sa présidence, les droits des femmes progressent : elles obtiennent le droit de vote dès 1934.
Ces avancées vont de pair avec une volonté générale de modernisation de la société et de montée en puissance de la nation. La polygamie est interdite alors que le mariage civil est autorisé [et le divorce civil remplace la répudiation, ndlr]. Les femmes deviennent alors les sujets de l’État et non plus de la religion. Pour cela, elles reçoivent une éducation. Et elles obtiennent effectivement le droit de vote, ainsi que le droit de se présenter à des élections. Mais pour Mustafa Kemal, les citoyennes doivent se soumettre aux exigences et aux impératifs de la nation : le rôle principal des femmes reste donc celui de mère.
Ça M’intéresse Histoire : Comment la Turquie est-elle passée de Kemal à ErdoÄŸan ?
Atatürk pensait qu’en imposant l’Islam comme une frontière ethnique (en islamisant sa société, mais dans le même temps en imposant la laïcité), il pouvait le domestiquer. Ce qu’il a fait : les mosquées dépendaient de l’État, les imams et les muftis étaient fonctionnaires. Mais, à terme, une telle domestication n’était pas en adéquation avec la société. Dans les années 60, une étude a été menée par un sociologue dans les provinces turques à propos du dirigeant que la population attendait à la tête du pays. Jusqu’à 90% des réponses décrivaient un homme à poigne résistant à l’Occident, protégeant la nation et ses valeurs, donc l’Islam, ainsi que l’autorité au sein de la famille…en somme, tout ce que représente Recep Tayyip ErdoÄŸan.
Ça M’intéresse Histoire : Les Turcs étaient donc favorables à un pouvoir conservateur ?
Depuis les années 1950 et donc la fin de la première génération d’élite kémaliste, l’électorat turc a toujours voté conservateur voire ultra-conservateur, sans discontinuité ou presque. A hauteur, chaque fois, de 60 à 70% des voix. La gauche radicale n’a jamais réussi à être autre chose qu’une gauche révolutionnaire. Quant à celle se présentant comme « social-démocrate », qui revendique son passé kémaliste, elle a systématiquement escamoté les « questions qui fâchent » notamment sur l’égalité entre les Kurdes et les Turcs ou sur la reconnaissance du passé unioniste de la Turquie. Elle n’a donc jamais pu s’imposer comme une alternative véritablement démocratique.
Ça M’intéresse Histoire : Que reste-t-il de Kemal aujourd’hui ?
Ce qu’il subsiste de la figure d’Atatürk, c’est une image. On observe une sorte de sacralisation de sa personne mais qui ne renvoie plus à aucun contenu sur le plan politique. D’ailleurs, beaucoup de kemalistes actuels ne se retrouvent pas dans ses grandes idées, à savoir l’interdiction du libéralisme, un parti-État ou encore un nationalisme exclusif.
Chronologie
1922 Le sultanat est aboli : Mehmed VI est destitué. C’est la fin de l’Empire ottoman après 623 ans d’existence.
1923 Signature du traité de Lausanne, annulant le traité de Sèvres. Il définit les frontières actuelles de la Turquie.
1923 Le 29 octobre, la république est proclamée. Mustafa Kemal en devient le premier président.
1938 Mort de Mustafa Kemal. Son successeur Ismet Inönü autorise la création d’autres partis politiques.
1950 Celâl Bayar, président de la République, et Adnan Menderes, Premier ministre, mènent une politique très autoritaire et réintègrent l’islam dans la vie publique.
1971 Coup d’État militaire menant à une décennie d’instabilité politique et économique.
2014 Recep Tayyip Erdogan, Premier ministre depuis 2003, devient président de la République.
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