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Le Journal du Dimanche, le 26/04/2023
Mathilde Durand
Kemal Kiliçdaroglu, du parti social-démocrate CHP, a confirmé mercredi soir appartenir à la minorité alévie, une communauté régulièrement ciblée. Il est l’opposant principal de Recep Tayyip Erdogan pour l’élection présidentielle du 14 mai prochain.
Kemal Kiliçdaroglu, en mars 2023. Reuters / © REUTERS/Cagla Gurdogan
Les faits. Le candidat à la présidentielle turque Kemal Kiliçdaroglu a révélé sur une vidéo mercredi soir appartenir à la minorité alévie. « Je pense qu’il est temps d’évoquer avec vous un sujet très particulier, très sensible […]. Je suis Alévi, je suis un musulman sincère », a-t-il déclaré dans son message publié sur Twitter. Par cette déclaration, l’homme de 74 ans, à la tête du CHP, le Parti républicain du peuple fondé par Mustafa Kemal Atatürk surnommé le père de la Turquie moderne, brise un tabou dans le pays, où cette communauté religieuse est régulièrement attaquée et discriminée.
Alevi. pic.twitter.com/C9Pd1ZaKoN
— Kemal Kılıçdaroğlu (@kilicdarogluk) April 19, 2023
Qui sont les Alévis ? La communauté alévie, dont les origines remontent au Moyen-Âge, n’est pas sunnite. C’est une branche de l’Islam dite « hétérodoxe » qui revendique une tradition originelle et universelle de l’Islam. Elle s’inspire du chiisme mais emprunte également au chamanisme et à d’autres courants théologiques. Les Alévis suivent des rites et des règles différents que ceux de l’Islam orthodoxe : ils ne prient pas cinq fois par jour, ne jeûnent pas durant le ramadan et n’effectuent pas de pèlerinage à la Mecque. Leurs lieux de cultes sont des cemevi, dans lesquels la mixité est autorisée.
Les Alévis sont une communauté très importante en Turquie : elle représenterait entre 15 et 25 millions de personnes, soit le quart de la population. Cette communauté reste régulièrement discriminée, et a même été victime de massacres dans le passé, car jugée hérétique par certains sunnites rigoristes. Certaines des attaques meurtrières subies sont récentes, à l’instar de celles de 1993 à Sivas, où une trentaine d’intellectuels alévis furent assassinés. En août dernier, des dégradations de lieux de culte dans la capitale avaient ému, entraînant, fait rare, une visite officielle de Recep Tayyip Erdogan dans un cemevi. Ces derniers ne sont pas reconnus comme lieux de culte par le pouvoir, et donc ne sont pas financés.
Qui est Kemal Kiliçdaroglu ? Économiste de formation et ancien haut fonctionnaire, il est sur la scène politique depuis vingt ans, mais c’est la première fois qu’il participe cependant à la course à la présidentielle. Depuis son arrivée à la tête de la formation sociale-démocrate du CHP, il a ouvert le parti à d’autres groupes tels que les conservateurs, mais aussi les Kurdes. En 2017, après la tentative de coup d’État de 2016 qui a plongé le pays dans un climat sécuritaire répressif, il a marché 420 kilomètres entre Ankara et Istanbul pour dénoncer l’incarcération d’un député de son parti. Il s’est également mis en scène, en avril 2022, dans son appartement plongé dans le noir : son courant ayant été coupé après qu’il a eu refusé de payer ses factures d’électricité, dont les tarifs ont fortement augmenté. « Ceci est mon combat pour vos droits. Les riches sont devenus plus riches et les pauvres plus pauvres ! », déclarait-il. Il est également en première ligne des critiques contre le gouvernement après le tremblement de terre meurtrier de février. Il a notamment dénoncé la lenteur des secours, l’incompétence et la corruption à la tête du pouvoir en place.
Une difficulté dans sa campagne ? Dans la même vidéo, Kemal Kiliçdaroglu promis de mettre fin aux discriminations et « aux disputes confessionnelles qui ont fait souffrir le pays ». Le leader du CHP est à la tête de l’Alliance de la Nation pour cette élection, une coalition qui regroupe six partis sociaux-démocrates, nationalistes et islamistes, opposés au pouvoir de Recep Tayyip Erdogan. Il a également reçu le soutien implicite du HDP, parti proKurde dans le viseur du pouvoir et qui n’a pas présenté de candidat.
Avant cette révélation, les observateurs estimaient déjà qu’il serait difficile pour Kemal Kiliçdaroglu d’être élu en raison de son lieu de naissance : la région de Dersim, dans l’Est du pays, rebaptisée Tunceli et historiquement rebelle, à majorité kurde et alévie. Il souffre aussi d’un autre handicap dans sa campagne : un manque de charisme par rapport à Recep Tayyip Erdogan.
Une prise de parole pourtant saluée. Plusieurs figures politiques ont réagi positivement au message de Kemal Kiliçdaroglu. « Il est possible de vivre sur ces terres sans discriminations, dans l’égalité, la fraternité et la paix », a déclaré Selahattin Demirtas, ancien coprésident du HDP, prokurde et incarcéré. « Nous pouvons mettre fin ensemble à cet ordre véreux en choisissant l’éthique, la justice et la sincérité au lieu de la polarisation et de la politique identitaire », a publié sur Twitter le parti islamiste de La Félicité, fondé par l’ex-mentor du président Erdogan passé à l’opposition, Necmettin Erbakan.
Le ministre de l’Intérieur a, a contrario, accusé le candidat de « se victimiser ». « Ce n’est pas nous qui disons qu’un Alévi ne peut être élu […]. Ce n’est pas un problème pour nous. Nous avons dépassé tout cela », a affirmé Suleyman Soylu. Pourtant, Recep Tayyip Erdogan, défenseur de l’Islam sunnite, a eu plusieurs fois des mots durs à l’encontre de cette communauté, leur reprochant notamment d’inventer une nouvelle religion ou d’être « dominants » parmi les juges du pays. Il s’est également plusieurs fois moqué de Kemal Kiliçdaroglu. « Ceux qui ne connaissent pas la direction de la prière marchent avec leurs chaussures sur le tapis de prière. Vous allez leur montrer la bonne direction le 14 mai », avait-il lancé à l’occasion d’un meeting politique à Istanbul, rappelant un incident où le leader d’opposition avait marché par inadvertance sur un tapis de prière alors qu’il n’avait pas retiré ses chaussures.
Pourquoi c’est important. Une telle prise de parole pourrait avoir un impact sur le vote du 14 mai prochain. Comment vont réagir les électeurs sunnites conservateurs ? Dans moins d’un mois, près de 60 millions d’électeurs turcs devront choisir leur président et leurs 600 députés. Pour la présidentielle, le résultat devrait se jouer entre Recep Tayyip Erdogan et Kemal Kiliçdaroglu, qui pourrait ainsi devenir le premier président alévi de l’histoire du pays.
Erdogan, au pouvoir depuis 20 ans, semble en mauvaise posture. Il a déjà essuyé des revers : en 2019, le CHP a emporté les mairies d’Istanbul et d’Ankara. Les sondages placent pour l’instant Kiliçdaroglu en tête, avec 54,6 % des voix au second tour, rapporte le quotidien turc Cumhuriyet, cité par Courrier International. Le président turc, régulièrement accusé de dérives autoritaires, est contesté, notamment depuis le séisme meurtrier, mais aussi en raison d’une situation économique très difficile.
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