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Marianne, le 23/04/2023
Par Alain Léauthier
Alors que les élections générales turques approchent, Recep Tayyip Erdogan s’ingénie à attiser le feu dans les régions kurdes. Pour raviver le sentiment nationaliste de ses concitoyens ? Dans un pays meurtri par les séismes de février et empêtré dans une situation économique tragique, jouer cette carte pourrait ne pas suffire. Explications.
Il a un petit nom, TCG Anadolu, et il fait la fierté de ses parents, le ministère turc de la Défense et Ismail Demir, le responsable des industries turques de la défense. Sans parler de celui « sans lequel rien ne serait possible » comme il se dit lors des inaugurations, en l’occurrence Recep Tayyip Erdogan, candidat à sa réélection lors du scrutin présidentiel du 14 mai. Le 10 avril, il s’est déplacé en personne pour la cérémonie de réception de ce navire d’assaut amphibie qui devait à l’origine accueillir des F-35B américains à décollage court et atterrissage vertical.
Donald Trump ayant décidé d’en priver les Turcs pour les punir d’avoir acheté aux Russes leur système de défense antiaérien S-400, le TCG Anadolu a muté en navire porte-drones, le premier de cette dimension dans le monde. Il devrait être assez Ârapidement équipé du TB3, version navale du drone tactique TB2, produit par la firme Baykar de Selçuk Bayraktar, gendre d’Erdogan et patron du programme de drones turc. Et, plus tard, d’un modèle de combat actuellement testé sous le patronyme de Kizilelma.
Ennemis dans le viseur
En attendant ces livraisons prometteuses, les drones armés, dont la Turquie s’est fait une spécialité, ne chôment pas, notamment les TB2 déjà mentionnés et utilisés massivement contre les rebelles kurdes du PKK ou ceux des forces kurdes syriennes, les YPG (Unités de protection du peuple). Ce n’est pas nouveau depuis que le régime d’Erdogan a décidé de régler la question kurde par la force brute, sans tenir compte le moins du monde des frontières, que ce soit celles de la Syrie ou de l’Irak. Ainsi, le 7 avril, malgré le démenti du ministère de la Défense d’Ankara, ce sont très vraisemblablement des drones turcs qui ont frappé l’aéroport international de Souleymanieh, dans le nord-est de l’Irak, une des deux villes importantes de la zone autonome dirigée par le gouvernement régional du Kurdistan (GRK).
Qui visaient-ils ce jour-là ? Sans trop de doute, un convoi dans lequel se trouvait Mazloum Abdi, commandant en chef des Forces démocratiques syriennes (FDS), la coalition politico-militaire dominée par les Kurdes. Celle-là même qui a mené le combat victorieux contre Daesh en Syrie, soutenue à l’époque par la coalition internationale antidjihadiste. Depuis que les États-Unis se sont massivement désengagés de la région, la constante menace turque s’est renforcée, et Mazloum Abdi hésite à quitter son refuge du Rojava, l’embryonnaire État kurde désormais baptisé Administration autonome du nord et de l’est de la Syrie (AANES).
Depuis longtemps, la tête de cet ancien très haut cadre du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan), proche d’Abdullah Öcalan (l’ancien leader de l’organisation, incarcéré, lui, depuis plus de deux décennies), est mise à prix par Ankara. À quelques semaines d’une élection relativement incertaine, l’élimination physique de Mazloum Abdi aurait permis à Erdogan de se présenter comme le seul véritable garant de la grande Turquie néo-ottomane face à ses ennemis, de l’intérieur comme de l’extérieur. Préparée probablement avec le concours efficace des puissants services turcs de renseignements (MIT), l’opération, si elle avait atteint sa cible, aurait peut-être coûté la vie au chef kurde, mais aussi aux trois militaires américains qui l’accompagnaient. Un risque qui n’a pas l’air d’effrayer outre mesure les responsables turcs.
Pas peur des Américains
Nuri Mahmoud, porte-parole des YPG, n’est guère surpris : « Plusieurs de nos officiers ont déjà été tués de cette manière au Rojava » Âcommentait-il alors qu’il se trouvait de passage à Paris le 11 avril. « La présence de soldats américains ne les arrête pas. En novembre 2022, des frappes turques ont visé une base américaine à Tall Tamer [nord-est de la Syrie], et plusieurs de nos camarades sont morts. » Nuri Mahmoud n’a pas caché les raisons de la présence de Mazloum Abdi sur le territoire irakien : « Notre commandant en chef se trouvait à Souleymanieh pour une visite de travail, qui comprenait des entretiens avec nos partenaires dans le cadre de la coopération antiterroriste. »
Même de moindre ampleur que par le passé, celle-ci se poursuit, mais connaît des hauts et des bas, notamment en fonction des rapports de force entre les diverses branches de l’entité kurde. Depuis la fin du règne de Saddam Hussein, deux grandes « familles » politiques se partagent le Kurdistan irakien autonome, le PDK du clan Barzani, à Erbil, la « capitale », et l’UPK du clan Talabani (du nom de feu Jalal Talabani, premier président kurde d’Irak en 2005), à Souleymanieh.
L’art de la division
Par le passé, leur profonde rivalité a débouché sur une guerre civile et fait plusieurs milliers de morts. Erdogan et ses plus proches fidèles dans l’appareil d’État turc savent comment jouer de ces oppositions, mettant alternativement la pression sur les uns ou les autres. Pour conserver la relative bonne santé économique de son territoire, malgré une manne pétrolière très amputée, les autorités d’Erbil ont dû composer. En conséquence, leurs liens avec les Kurdes syriens des YPG ou avec le PKK – lequel a fait du Kurdistan irakien sa base arrière – ne sont pas toujours faciles.
Dans ce contexte, un rapprochement entre les YPG/FDS et l’UPK contrarie les manÅ“uvres d’Ankara pour diviser toutes les factions et conduire sa politique territoriale expansionniste avec un minimum de résistance. Une défaite d’ÂErdogan le 14 mai modifierait-elle considérablement cette architecture ? Quand on lui pose la question, Nuri Mahmoud affiche un petit sourire embarrassé. Il sait que la « mentalité nationaliste et raciste d’Erdogan à l’égard des Kurdes » s’étend bien au-delà des seuls rangs de l’AKP et de ses électeurs.
Elle trouve partout de forts échos, y compris au sein de la coalition électorale « Alliance de la nation », dirigée par Kemal Kiliçdaroglu, le président du Parti républicain du peuple (CHP, la formation kémaliste.) « Il n’y aura peut-être pas de changements majeurs, mais tout vaut mieux qu’Erdogan » conclut-il, sachant très bien que, pour l’heure, et aussi longtemps que durera son règne, personne n’envisage sérieusement de s’opposer à l’homme fort de la région.
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