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Le Monde, le 15/07/2017
La Turquie profite de sa position géostratégique pour défendre ses intérêts, tout en restant un acteur majeur sur la scène internationale, décrypte le diplomate Pierre Vimont.
Diplomate, Pierre Vimont a dirigé les cabinets de plusieurs ministres français des affaires étrangères et fut ambassadeur à Washington de 2007 à 2010. Il a ensuite été nommé secrétaire général du Service européen pour l’action extérieure, à Bruxelles, au moment de sa création. Il est aujourd’hui chercheur associé au think tank Carnegie Europe, à Bruxelles.
Propos recueillis par Philippe Ricard (Bruxelles, envoyé spécial)
Quel est l’impact de la dérive Âautoritaire du président Erdogan sur les alliances et l’engagement diplomatique de la Turquie ?
Le coup d’Etat manqué du 15 juillet 2016 a amplifié le récit nationaliste du pouvoir. Cette tendance s’est encore accentuée au moment du référendum constitutionnel sur le renforcement des pouvoirs présidentiels. La Turquie, notamment depuis la Âseconde guerre mondiale, oscille entre l’ouverture au monde occidental et la tentation nationaliste.
La Turquie des militaires a adhéré au plan Marshall des Etats-Unis, à l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), et s’est rapprochée de l’Union européenne (UE) pour sortir le pays de l’autarcie. Parallèlement, la Turquie a eu la volonté de jouer un rôle dans la région, à l’instar de l’Egypte, de l’Arabie saoudite ou de l’Iran. Il a d’abord tenté d’être l’ami de tous. Puis, Erdogan s’est positionné en défenseur des musulmans sunnites.
Par la suite, les relations se sont dégradées avec tous les acteurs régionaux. La Turquie cultive désormais une approche plus solitaire, essayant de profiter de sa position géostratégique pour défendre ses seuls intérêts nationaux. Le nationalisme permet dès lors au régime de trouver une forme de Âcohérence diplomatique afin de surmonter les paradoxes et les contradictions de ses différents engagements. Tandis que le pays s’interroge sur ses alliances, cela permet d’offrir une synthèse entre le recours à la Âreligion et la proximité avec l’Occident.
Le réflexe nationaliste ne contribue-t-il pas à isoler Ankara ?
Cette synthèse nationaliste n’est pas facile à saisir pour les Occidentaux, surtout quand elle s’accompagne d’une forte répression et d’une insistance toujours plus grande sur la religion. Le président turc a multiplié les déclarations outrancières à l’encontre de l’Europe et de l’Allemagne. Sa rhétorique a contribué à accroître l’éloignement avec l’UE, alors que l’accord signé au printemps 2016 sur les migrants avait au contraire amorcé une forme de relance.
Quant aux Etats-Unis et à la Russie, ils cherchent à ménager la Turquie afin qu’elle joue son rôle dans l’apaisement du conflit syrien tout en cultivant chacun certaines arrière-pensées : Moscou entend enfoncer un coin dans l’Alliance atlantique, tandis que Washington est conscient de l’importance géostratégique d’un pays « maître des Âdétroits », comme disait de Gaulle. Perdre l’allié turc serait préjudiciable pour tous.
La Turquie est-elle toujours un membre fiable au sein de l’OTAN ?
A ce jour, Erdogan ne menace pas de quitter l’OTAN. La Turquie en reste un membre actif, qui joue pleinement son rôle. Il existe cependant un certain nombre de contentieux qu’il va falloir trancher, comme la question de l’équipement de l’armée turque, avec le choix de commander des missiles ÂS-400 russes. Si la Turquie devait continuer à créer des difficultés concernant les bases qu’elle a ouvertes à l’OTAN, cela poserait aussi un vrai problème.
Mais il faut bien voir que le rapprochement entre la Turquie et les Occidentaux passe, depuis la seconde guerre mondiale, par l’OTAN, en particulier pour les militaires. En 1962, lors de la crise des missiles à Cuba, ils n’avaient pas du tout apprécié que les Américains retirent leurs missiles (nucléaires) de leur territoire pour faire un geste d’apaisement envers Khrouchtchev. Ce fut le premier accroc dans la confiance envers les Etats-Unis.
Pourquoi la Turquie, membre de l’OTAN, s’est-elle rapprochée Âdes Russes en Syrie ?
La Turquie est devenue un acteur majeur sur le terrain syrien, en particulier dans la mise en place de zones de désescalade et pour tenter de sceller un cessez-le-feu durable dans le cadre des négociations d’Astana. Cependant, les puissances qui parrainent le processus d’Astana, la Russie, l’Iran et la Turquie, poursuivent des objectifs différents : Moscou espère surtout sortir du conflit, tandis que Téhéran cherche à étendre son Âinfluence pour construire un croissant chiite, avec l’Irak, le nord de la Syrie et le Hezbollah libanais. Ces pays n’ont donc pas beaucoup de raisons de travailler en commun, sauf pour tenter de réduire les combats.
L’Iran continue de soutenir Assad, que la Turquie espérait faire tomber. La Turquie entend continuer à contenir les Kurdes pour éviter de voir l’émergence d’un territoire autonome dans le nord de la Syrie. Elle est un peu seule dans ce domaine. Les Américains et les Russes s’appuient au contraire sur ces forces pour lutter contre l’organisation Etat islamique (EI) ou les rebelles.
La menace de création d’une zone kurde, redoutée par Ankara, est-elle réelle ?
Non, si on observe la situation de façon réaliste et avec du recul. Cette hypothèse est peu probable dans le nord de la Syrie, la Turquie ne l’acceptera pas. Elle l’est tout aussi peu en Iran, très opposé à voir l’émergence d’une entité kurde, à la différence de l’Irak où celle-ci est reconnue comme telle, avec une grande autonomie. Mais, même en Irak, le gouvernement de Bagdad n’est pas prêt à Âaccorder l’indépendance à la région kurde. Pas grand monde n’est partisan d’une modification du tracé des frontières et du démantèlement de l’Etat syrien. Les Américains non plus ne veulent pas en entendre parler. Même s’ils sont heureux de pouvoir s’appuyer sur les Kurdes pour en finir avec l’EI, ils n’ont pas d’idée de la solution qui permettra de trouver une issue politique au conflit.
Le départ de Barack Obama et l’arrivée de Donald Trump ont-ils réchauffé les relations entre la Turquie et les Etats-Unis ?
Quand Trump est arrivé au pouvoir, les trois hommes forts de la région, Erdogan, le roi Salman d’Arabie saoudite et le maréchal Al-Sissi en Egypte, ont vu en lui le partenaire idéal. Mais, depuis, l’Arabie saoudite et l’Egypte ont été les grands bénéficiaires de sa politique, au détriment de la Turquie, marginalisée. Trump donne clairement le sentiment de privilégier le camp arabe, même si les Etats-Unis font tout pour limiter les dommages vis-à -vis de leur allié turc, pour au moins trois raisons : celui-ci dispose d’une vraie capacité de nuisance dans la région ; c’est un allié au sein de l’OTAN, courtisé par la Russie ; et le pays peut nourrir des idées de rapprochement avec l’Iran, comme le montre le soutien apporté au Qatar ces derniers jours face aux sanctions mises en place par l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis.
L’imam Fethullah Gülen, accusé d’avoir organisé le coup d’Etat raté, peut-il être expulsé des Etats-Unis vers la Turquie, qui le réclame ?
La question est de savoir si les Etats-Unis voudront donner ce genre de gages. Je ne crois pas qu’ils céderont sur cette question, car l’expulsion de Gülen nécessiterait des Âdécisions judiciaires délicates aux Etats-Unis et constituerait une menace pour sa vie.
Le référendum remporté de justesse par Erdogan l’incite-t-il à mesurer ses propos ?
Le président turc reste droit dans ses bottes sur le plan intérieur. Il ne cède rien. C’est plus le contexte international qui a changé. Les premiers choix isolationnistes et pro-arabes de Trump incitent le président turc à la prudence. Il adapte son discours à cette réalité, d’autant plus que les Européens font preuve de fermeté avec lui.
Les déclarations les plus outrancières Âd’Erdogan ont de surcroît correspondu à une période de faiblesse de son partenaire européen, au moment du Brexit ou de l’élection de Trump. Elles s’estompent avec le regain d’optimisme en Europe, avec le reflux des mouvements populistes.
Le blocage des négociations d’adhésion avec l’UE est-il définitif ?
Rien ne laisse présager que ces discussions seront relancées, même si personne n’ose assumer une éventuelle rupture d’un côté comme de l’autre. Une large minorité de Turcs ont encore envie de l’UE. Les autorités tiennent beaucoup, par exemple, à la libéralisation des visas : ce serait de fait un accord très important pour Erdogan, même s’il est désormais difficilement acceptable pour les Européens. On a reculé sur cette question en raison des mesures d’exception prise dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, après le putsch manqué.
Les négociations d’adhésion sont au point mort, mais certains aspects des relations entre l’UE et la Turquie peuvent en revanche être confortés, en particulier au sujet de l’Union douanière. Les Turcs demandent ainsi à être associés aux discussions quand l’UE négocie des accords de libre-échange avec des pays tiers. A ce stade, ils sont liés par ces accords, sans participer à leur Âconception. On pourrait aussi élargir l’union douanière aux produits agricoles et aux services. Encore faut-il que les Européens, qui se sont sentis insultés ces derniers temps, jouent le jeu, alors que ces perspectives risquent de susciter des oppositions dans certaines capitales.
La menace d’Erdogan de suspendre Âl’accord migratoire signé au Âprintemps 2016 est-elle plausible ?
Ce compromis a été beaucoup critiqué mais le résultat est là . Il a permis de réduire fortement les passages de réfugiés entre les côtes turques et la Grèce. Sa suspension est une menace en l’air. D’abord en raison de l’importance de l’aide financière versée aux Turcs, en deux temps : 3 milliards d’euros d’ici à fin 2017, puis 3 milliards supplémentaires si tout se passe bien. Ensuite, parce que l’effet du contrôle aux frontières dissuade les arrivées vers la Turquie.
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