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Le Monde, le 04/10/2018
Jamal Khashoggi, éditorialiste libéral un temps proche du pouvoir, n’a pas donné signe de vie depuis qu’il est entré, le 2 octobre, dans le consulat de Riyad en Turquie.
Un journaliste en délicatesse avec les autorités de son pays entre dans l’un de ses consulats à l’étranger et disparaît. Ce pourrait être le point de départ d’un film d’espionnage, mais c’est ce qui s’est passé mardi 2 octobre à Istanbul. Le célèbre éditorialiste saoudien Jamal Khashoggi, qui vit en exil aux Etats-Unis depuis un an de peur d’être arrêté pour ses écrits, a pénétré en fin de matinée dans la représentation du royaume sur le Bosphore. Il n’a pas donné signe de vie depuis.
Selon l’agence de presse saoudienne, ce journaliste de 59 ans, à la pointe de la dénonciation du virage très répressif pris par la monarchie sous l’impulsion du prince héritier Mohamed Ben Salman, a disparu après avoir quitté le consulat, où il était venu régler des formalités administratives en vue de se remarier. Le communiqué affirme que le personnel consulaire collabore avec les autorités turques pour faire la lumière sur cette affaire.
Mais selon ces dernières, qui ont examiné les enregistrements des caméras de surveillance installées autour du bâtiment, le dissident n’a pas quitté l’enceinte du consulat. Ankara prend cette affaire très au sérieux : le ministère turc des affaires étrangères a convoqué jeudi l’ambassadeur saoudien pour obtenir des explications. Les défenseurs de la liberté de la presse et des droits de l’homme en Arabie saoudite y voient la preuve que M. Khashoggi est retenu contre son gré, à l’intérieur du bâtiment.
Une carrière mouvementée
« Nous sommes certains que Jamal est détenu à l’intérieur, à moins que le consulat dispose d’un tunnel », a déclaré à l’Agence France presse l’un de ses amis, Turan Kislalçi, à la tête d’une association de journalistes turco-arabes. L’alerte a été donnée par la fiancée de M. Khashoggi, qui l’a accompagné jusqu’à la représentation saoudienne et s’est inquiétée de ne pas l’en voir ressortir. « Compte tenu de la propension des autorités saoudiennes à arrêter les journalistes critiques, le fait que M. Khashoggi n’ait pas quitté le consulat saoudien depuis qu’il y est entré constitue un motif d’inquiétude », a déclaré depuis New York le Comité pour la protection des journalistes.
Le compte Twitter Prisoners of Conscience, tenu par des opposants saoudiens à l’étranger, qui tient la chronique des arrestations et des procès de nature politique dans le royaume, parle pour sa part d’un « kidnapping ». « Ce régime dictatorial veut bâillonner toutes les voix dissidentes », s’indigne Yehya Al-Assiri, de l’organisation de défense des doits de l’homme Al-Qst.
Jamal Khashoggi, qui contribue depuis son exil aux pages d’opinions duWashington Post, a eu une carrière mouvementée, alternant coups d’éclat et périodes de disgrâce, avec un pied dans les cercles du pouvoir et l’autre en dehors. Il se fait connaître à la fin des années 1980 par une série d’articles sur Oussama Ben Laden. Le futur cerveau des attentats du 11 septembre 2001 est alors l’héritier d’une riche famille saoudienne, qui coordonne le djihad antisoviétique dans les montagnes d’Afghanistan, avec le parrainage discret de Riyad.
Articles sacrilèges /
Le jeune journaliste, proche à cette époque des idées du chef de guerre, l’accompagne à plusieurs reprises sur le terrain. Au début des années 1990, après que Ben Laden a rompu avec la famille royale saoudienne, coupable à ses yeux d’avoir souillé le sol de l’Arabie saoudite en y accueillant des troupes américaines, il tente une médiation. Mais ses efforts pour le faire renoncer à la violence échouent.
En 2003, M. Khashoggi prend la direction du quotidien Al-Watan. Mais il est limogé au bout de deux mois par le ministère de l’information, après la publication d’une série d’articles sacrilèges dénonçant l’emprise des religieux sur le royaume. Il rejoint à Washington l’ambassadeur du royaume, le prince Turki Al-Faiçal, ex-chef des services de renseignements saoudien, dont il devient le conseiller médiatique. Puis en 2007, il reprend les rênes d’Al-Watan, pendant trois ans, jusqu’à ce que des articles à la tonalité là encore trop libérale incitent le pouvoir à le débarquer.
En 2012, le milliardaire Walid Ben Talal, magnat des médias et de l’hôtellerie – qui allait faire partie, cinq ans plus tard, des princes arrêtés par Mohamed Ben Salman dans le cadre de la rafle du Ritz-Carlton – le charge de lancer une nouvelle chaîne panarabe, Al-Arab, basée sur l’archipel du Bahreïn. Mais une fois de plus, l’expérience tourne court. Quelques heures après avoir commencé à émettre, la chaîne est fermée. Le fait que son premier invité en plateau ait été un opposant chiite bahreïni a déplu en haut lieu.
Moderniser, embastiller
L’arrivée au pouvoir du roi Salman et de son fils Mohamed Ben Salman, en 2015, va rendre sa position intenable. En tant que partisan du refoulement de l’influence iranienne au Moyen-Orient, il applaudit initialement l’entrée en guerre du royaume contre les milices houthistes du Yémen, perçues par Riyad comme le cheval de Troie de Téhéran dans la péninsule arabique. « C’est le début d’un plan destiné à couper l’herbe sous le pied des Iraniens partout où nous le pouvons », clame-t-il dans les colonnes du Monde.
Mais lorsque débute la crise diplomatique avec le Qatar, à l’été 2017, sa sensibilité islamiste, notamment ses sympathies pour la confrérie des Frères musulmans – qui se doublent chez lui d’un attachement au pluralisme politique – le placent en porte-à -faux avec le nouveau pouvoir. Le petit émirat est mis en quarantaine par Riyad et Abou Dhabi, qui l’accusent non seulement de collusion avec l’Iran mais aussi avec la confrérie et toutes les factions islamistes dans la région.
Début septembre, le quotidien panarabe à fonds saoudiens Al-Hayat lui retire sa chronique. A la mi-septembre, une trentaine d’intellectuels et de religieux, restés à l’écart de l’hystérie anti-Qatar qui se développe dans le royaume, sont incarcérés. Jamal Khashoggi, qui compte plusieurs proches parmi eux, s’envole aussitôt pour les Etats-Unis.
Depuis, dans les colonnes du Washington Post, il n’a eu de cesse de pointer les contradictions de Mohamed Ben Salman, l’ambitieux dauphin, qui d’un côté prétend moderniser le royaume et de l’autre embastille à tour de bras ses critiques, fussent-ils très discrets. Le paradoxe ultime étant que parmi ses victimes, beaucoup, comme Jamal Khashoggi lui-même, soutiennent les réformes sociales qu’il a entreprises, comme l’octroi du droit de conduire aux femmes.
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