Trente-six ans de prison, dont quinze pour « agressions sexuelles répétées » pour le mari de la victime ; près de 19 ans de prison pour son père. Les peines sont lourdes, bien qu’inférieures à celles qu’avait requises le parquet. Un mandat d’arrêt a par ailleurs été émis contre la mère de la victime, en fuite depuis 20 mois.
C’est à cette époque-là , en décembre 2022, que la Turquie avait découvert l’histoire d’une jeune femme, connue sous ses initiales H. K. G. Âgée aujourd’hui de 26 ans, elle est la fille du dirigeant d’une fondation islamique, la Hiranur Vakfı, liée à l’une des plus influentes communautés religieuses du pays, la communauté Ä°smailaÄŸa. Elle accusait son père de l’avoir mariée religieusement à l’âge de 6 ans à un homme de 29 ans – un membre de cette communauté.
Les ONG féministes, très mobilisées dans ce procès, y ont vu un symbole de la bienveillance, voire de l’impunité, dont bénéficient certaines confréries religieuses depuis l’arrivée au pouvoir de Recep Tayyip Erdogan, il y a 21 ans. Dans cette affaire de mariage forcé, des signaux auraient en effet dû alerter les autorités quand la victime était encore enfant, notamment lors d’un examen gynécologique à l’âge de 14 ans. Sa mère avait alors indiqué que sa fille était mariée, ce qui est illégal à cet âge.