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Mediapart , le 30/10/2025
Billet de blog de Yavuz Baydar
Londres et Bruxelles misent sur Ankara au nom de la sécurité, quitte à fermer les yeux sur sa dérive autoritaire. Une realpolitik qui fragilise la crédibilité démocratique de l’Occident.
Les images sont parlantes : Keir Starmer, le Premier ministre britannique, reçu à Ankara avec tous les honneurs ; et dans quelques jours, l’arrivée annoncée de Friedrich Merz, le patron de la CDU allemande. Ces visites officielles, parées du vocabulaire feutré de la diplomatie et des affaires, s’accompagnent d’accords de défense mirifiques et de promesses de coopération stratégique.
Mais derrière ces sourires polis se cache une réalité troublante : l’Occident assume désormais ouvertement son alliance avec l’« État sécuritaire » turc, au prix d’un reniement flagrant de ses propres valeurs démocratiques.
Ce tournant marque une rupture. Ni le Royaume-Uni ni l’Union européenne ne semblent encore accorder d’importance à la responsabilité démocratique ou à la vitalité de l’opposition turque. Ankara est consacrée comme le « partenaire militaire incontournable » de l’Ouest dans la région – peu importe sa dérive autoritaire, son contrôle croissant sur la justice et les médias, ou la criminalisation systématique de la dissidence.
Lors de sa visite, Keir Starmer – pourtant à la tête d’un parti historiquement porteur de valeurs progressistes – s’est soigneusement abstenu de toute remarque sur la dégradation démocratique en Turquie. Pas un mot sur le harcèlement judiciaire et la diabolisation du Parti républicain du peuple (CHP), principale force d’opposition.
Le chef du Labour a préféré insister sur les retombées économiques pour le Royaume-Uni : « ce contrat de défense créera des emplois ». Un argument purement utilitariste, révélateur d’une diplomatie où l’éthique est désormais soluble dans le commerce.
Ce silence, bien sûr, n’a rien d’accidentel. Il traduit une stratégie occidentale devenue structurelle : privilégier la coopération sécuritaire et militaire avec Ankara, quitte à tourner le dos à toute exigence de démocratie ou de droits humains.
La visite imminente de Friedrich Merz à Ankara s’inscrit dans la même logique. L’Allemagne et l’Union européenne, sous couvert de « dialogue stratégique », multiplient les gestes d’ouverture : médiation entre Ankara, Athènes et Nicosie, discussions autour de l’intégration de la Turquie au programme européen SAFE (Sécurité et Affaires étrangères), coopération militaire, gestion migratoire…
Mais nulle part, dans ces échanges, n’apparaît la moindre exigence politique : pas de conditionnalité démocratique, pas de remise en cause des pratiques autoritaires d’Ankara.
Cette posture résume les contradictions européennes. Tout en prônant les « valeurs de l’Union », Bruxelles ferme les yeux sur les atteintes aux libertés fondamentales en Turquie, au motif que celle-ci reste un rempart utile face aux tensions migratoires et aux conflits régionaux. Une complaisance qui vide de sens le discours européen sur l’État de droit.
À l’intérieur du pays, certains observateurs veulent croire que ce rapprochement avec l’Occident pourrait relancer un « processus de paix » avec la population kurde. Une illusion.
En réalité, ce processus sert souvent de paravent à la répression. Sous le couvert d’un discours de réconciliation, le pouvoir renforce son appareil sécuritaire, poursuit l’érosion des libertés et accentue la fracture entre les partis d’opposition turcs et kurdes. Le tout sur fond de polarisation sociale et de criminalisation du débat politique.
Ce qui se joue ici dépasse la seule Turquie. En érigeant Ankara en partenaire militaire privilégié, sans la moindre exigence démocratique, l’Occident révèle une hypocrisie devenue systémique : celle d’un monde qui proclame la défense des libertés tout en les sacrifiant sur l’autel de la stabilité et du profit.
Ce renoncement en dit long. Il signale que, pour Londres comme pour Bruxelles, la Turquie n’est plus perçue comme un pays à accompagner sur la voie démocratique, mais comme une forteresse stratégique, utile pour contenir les crises régionales et absorber les chocs migratoires.
Cette myopie politique a un coût. Elle envoie un message dévastateur aux démocrates turcs, mais aussi à tous les défenseurs des libertés dans le monde : votre combat n’a de valeur que s’il sert les intérêts de sécurité de l’Occident.
Faire d’Ankara le pilier militaire du flanc sud de l’OTAN sans lui demander de comptes sur ses dérives internes n’est pas seulement une faute morale – c’est une erreur stratégique. Elle marginalise les voix courageuses qui, en Turquie, continuent de défendre l’État de droit. Elle affaiblit la crédibilité de l’Europe et du Royaume-Uni sur la scène internationale. Et elle oublie une vérité simple : la stabilité véritable ne peut naître que du respect de la démocratie et des droits humains.
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