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Le Figaro, le 26/05/2020
Par Isabelle Lasserre
DÉCRYPTAGE – Le sujet des migrants transitant par la Libye inquiète au plus haut point les responsables français.
Recep Tayyip Erdogan et Emmanuel Macron, en 2018. OZAN KOSE/AFP
Depuis les printemps arabes et l’intervention franco-britannique qui a chassé Kadhafi du pouvoir en 2011, la Libye est une bombe à retardement. Elle est aujourd’hui en train d’exploser. Du chantage migratoire à l’intervention contre les Kurdes en Syrie, la France avait déjà des raisons d’être en froid avec la Turquie d’Erdogan. Mais l’intervention d’Ankara en Libye, pour sauver le gouvernement de Fayez al-Sarraj à Tripoli (GNA), a ajouté un nouveau sujet de contentieux à la relation bilatérale. Pour Emmanuel Macron, la Turquie joue en Libye «un jeu dangereux».
Avec ses avions et ses drones, ses sept navires de guerre et ses miliciens rapatriés de Syrie, l’entrée en scène de la Turquie a changé la donne en Libye, en donnant l’avantage au GNA sur l’armée du général Haftar, qui avec le soutien de la Russie, de l’Égypte et des Émirats arabes unis, tentait de s’emparer de Tripoli. Soutenues par la Turquie, les forces de Sarraj visent aujourd’hui la ville de Syrte, verrou stratégique et porte d’entrée du «croissant pétrolier», jusque-là tenu par les hommes de Haftar.
Ce renversement des rapports de force ne joue pas en faveur des intérêts de sécurité français et européens. «L’ingérence de la Turquie est plus massive et plus dangereuse que celle de la Russie. Ankara fait la guerre d’un camp contre l’autre, quand Moscou saisit surtout une opportunité. Le risque, pour nous, est immédiat et durable. Il est politique et stratégique», dit un diplomate.
L’ingérence de la Turquie est plus massive et plus dangereuse que celle de la Russie. Ankara fait la guerre d’un camp contre l’autre, quand Moscou saisit surtout une opportunité. Le risque, pour nous, est immédiat et durable. Il est politique et stratégique
Un diplomate
En quelques mois, la Turquie a accru son pouvoir de nuisance en Méditerranée orientale, en passant un accord avec le gouvernement de Tripoli pour le forage et l’exploration de gaz. En s’appuyant sur ses alliés Frères musulmans, elle semble vouloir faire revivre l’Empire ottoman dans la région. À Syrte, elle convoite les riches champs de pétrole libyen. Mais c’est surtout le sujet des migrants transitant par la Libye qui donne des sueurs froides aux responsables français. En s’imposant comme le principal acteur militaire en Libye, la Turquie sera bientôt en mesure de contrôler le deuxième robinet migratoire de la région et de multiplier par deux sa capacité de chantage vis-à -vis de l’UE. «On ne peut pas accepter que les réfugiés servent de moyen de pression ou d’instrumentalisation de la Turquie à notre égard», a récemment prévenu Jean-Yves Le Drian.
Au gouvernement de Tripoli, même si elle s’en défend, la France a toujours préféré l’armée du maréchal Haftar, qu’elle a soutenu en coulisses, et pas seulement parce que les forces de Sarraj comptent de nombreux islamistes dans leurs rangs. Haftar s’est illustré dans la lutte anti-terroriste. Il a su conclure des alliances avec les tribus du sud et devenir incontournable, militairement et politiquement. Plus généralement, on le voyait à Paris comme un homme fort capable de tenir le pays, de lutter contre les milices islamistes et de juguler les flux migratoires.
Mais l’ancien proche de Kadhafi n’a pas été à la hauteur. «En lançant en avril 2019 son offensive contre Tripoli, il a fait preuve de trop d’ambition. Il est allé trop loin» commente Robert Malley, le directeur de l’International Crisis Group (ICG), pour l’association de la presse diplomatique. C’est cette imprudente offensive qui a entraîné l’intervention militaire de la Turquie. «Aujourd’hui, pour Haftar, le rêve est fini», prédit Tarek Megerisi, spécialiste de la Libye au Conseil européen des relations étrangères (ECFR). Il poursuit: «Plus que tout autre pays, la France aurait dû savoir qu’il n’était pas le cheval sur lequel il fallait miser. Ce n’est ni un grand général, ni un bon stratège. Il ne comprend que la force.» Les Russes et les Émiratis lui chercheraient d’ailleurs un remplaçant…
Les Européens sont sortis de leur léthargie vis-à -vis de la Chine. Mais ils n’ont pas perdu leur naïveté vis-à -vis de la Turquie
Un diplomate
La France, qui a toujours défendu un accord entre les deux belligérants et considéré qu’aucune solution de paix ne pouvait passer par la victoire de l’un ou l’autre, voudrait aujourd’hui pouvoir bloquer l’avancée turque, geler les lignes de front et faire redémarrer les négociations. Mais en Libye comme en Syrie, elle a été marginalisée par les puissances régionales qui investissent militairement sur le terrain, comblent le vide laissé par le retrait américain et cherchent à chasser l’Occident de la région. En quelques années, la Libye est devenue une nouvelle Syrie, un pays divisé sur lequel les puissances régionales plantent leurs griffes pour faire valoir leurs intérêts nationaux et changer le rapport de force international.
Paris demande aussi une discussion «sans tabou» de l’UE sur sa relation avec la Turquie. Mais sur le sujet, l’Europe fait souvent preuve d’inertie. «Les Européens sont sortis de leur léthargie vis-à -vis de la Chine. Mais ils n’ont pas perdu leur naïveté vis-à -vis de la Turquie», regrette un diplomate. En Libye, poursuit-il, «ce n’est pas encore la fin de l’histoire». Surtout si l’Égypte met à exécution sa menace d’intervenir directement dans l’hypothèse où les forces de Sarraj appuyées par la Turquie s’attaqueraient à Syrte.
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