Les Turcs meskhètes heureux de vivre en Turquie après 77 ans d’exil

TRT Français, le 15/11/2021

72 de ces familles turques meskhètes poursuivent leur vie dans leur pays d’origine retrouvé il y a 5 ans.

Les Turcs meskhètes sont heureux de vivre en Turquie après 77 ans d’exil.

En 2016, les Turcs meskhètes ont été rapatriés de l’Ukraine et ont été installés dans le district d’Ahlat à Bitlis (est), sur instruction du Président de la République de Turquie, Recep Tayyip Erdogan. Ils ne parviennent pas à oublier la douleur et les difficultés traversées le 14 novembre 1944, le jour où ils ont été exilés de la région meskhète de Géorgie.

72 de ces familles turques meskhètes poursuivent leur vie dans leur pays d’origine retrouvé il y a 5 ans.

Simizar Mehmetoglu, 81 ans, mère de 10 enfants, a été exilée avec sa famille à l’âge de 4 ans.

Au cours d’une interview accordée à l’Agence Anadolu, elle a relaté les péripéties vécues en exil.

« Quelle était la couleur de mon père, était-il grand ou petit, beau ou moche? Je ne sais pas, a-t-elle dit. En Ouzbékistan, j’ai effectué un travail ininterrompu pendant 6 ans. Nous avons balayé leurs portes, transporté du fourrage pour leurs animaux. Nous avons tondu l’herbe. J’ai bu de l’eau boueuse. J’ai eu des calculs rénaux et j’en souffre toujours ».

Elle a également indiqué que ses frères et elle étaient jeunes lorsqu’ils ont été exilés pour la première fois en Ouzbékistan.

 »Nous avons voyagé pendant un mois en train, sans eau ni nourriture. Celui qui osait dire quelque chose dans le train, ils le jetaient à l’eau. Je suis arrivée jeune en Ouzbékistan et j’en suis ressortie vieille sans parent. Nous avons vécu comme des orphelins en Ouzbékistan pendant 40 ans », a-t-elle ajouté.

Saniye Binali, 65 ans, mère de 4 enfants, née en exil, a déclaré avoir également vécu des jours très douloureux.

« Je suis née en Ouzbékistan, je me suis mariée là-bas et j’ai donné naissance à 4 enfants », a-t-elle souligné.

« Lorsque les événements de Ferghana ont éclaté en 1989, nous avons été sévèrement tourmentés. Nous sommes donc allés en Ukraine, puis en Azerbaïdjan et en Russie. Plus tard, nous sommes retournés en Ukraine. Puis nous sommes venus en Turquie »

Elle a affirmé être satisfaite de son cadre de vie.

 »J’ai beaucoup souffert avec 4 enfants. Les enfants n’avaient ni à manger ni à boire. Que Dieu bénisse notre Président et lui accorde longue vie », a-t-elle expliqué.

Yasar Hüseyin, 61 ans, a affirmé son amour pour la Turquie et a déclaré qu’il ne quittera plus son pays.

« Nos petits-enfants étudient ici. Tout se passe très bien », s’est-il réjoui. « Nous mangeons et buvons, nous sommes à l’aise en Turquie. Nous avons retrouvé notre patrie, et nous ne pensons désormais aller nulle part. »

AA

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