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Le Monde, 06/06/2015
Marie Jégo,
La poussée annoncée du parti prokurde HDP aux législatives du 7 juin affaiblirait les islamo-conservateurs
Réforme de la constitution
Les législatives du 7 juin en Turquie seront un test pour le président Recep Tayyip Erdogan, 61 ans, qui veut faire passer le pays du système parlementaire en vigueur aujourd’hui à un régime présidentiel fort, taillé à la mesure de ses ambitions.
Si son Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur) recueille les deux tiers (367) des 550 sièges de députés au Parlement, il pourra modifier la Constitution et élargir ses prérogatives. Avec 330 sièges, la convocation d’un référendum est possible. A 229 sièges, son projet d’hyperprésidence s’effondre.
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Intentions de vote
Crédité de 40 à 42 % des intentions de vote, selon les instituts de sondage, ce qui constitue un sérieux recul par rapport aux 49 % obtenus aux législatives de 2011, l’AKP devrait rester le premier parti de Turquie. Mais sa popularité a décliné. La perspective d’un régime présidentiel ne semble guère séduire l’électorat turc. Selon une enquête publiée en mars par l’institut de sondages Gezici, 77 % des Turcs y sont hostiles.
Manifestation de soutien au parti prokurde HDP, Ã Istanbul, le 18 mai. MURAD SEZER / REUTERS
Tout a commencé au début du mois de mai quand, les uns après les autres, les chefs des grandes tribus kurdes de la région de Batman (sud-est) ont annoncé haut et fort qu’ils n’allaient plus voter pour le Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur au pouvoir) au moment des élections législatives du dimanche 7 juin. Jusque-là , pour tous les scrutins précédents, l’AKP avait pu compter sur le soutien d’une bonne partie de l’électorat kurde du sud-est du pays, mais cette époque est révolue.
Déçus par la politique ambiguë du président Recep Tayyip Erdogan sur la question kurde, les grandes familles de la région, les clans Raman, Alpahanlar, Baravi, lui tournent désormais le dos au profit du Parti démocratique du peuple (HDP, gauche, prokurde), une petite formation susceptible de faire de l’ombre aux islamo-conservateurs.
Dirigé par Selahattin Demirtas, un avocat charismatique de 42 ans, ancien fondateur d’une section d’Amnesty International à Diyarbakir, le HDP est bien placé pour franchir le seuil des 10 % de suffrages nécessaires, ce qui lui permettra d’envoyer cinquante-cinq députés au Parlement, contre vingt-neuf actuellement. De cette façon, le parti prokurde sera une véritable épine dans le talon de M. Erdogan, brisant son rêve d’avoir une majorité des deux tiers à l’Assemblée, qui lui permettrait de modifier la constitution pour s’attribuer davantage de pouvoir.
Assis à la terrasse d’un café au centre-ville de Batman, Burhan Saran, 49 ans, raconte comment il a décidé de voter HDP, après avoir démissionné de l’AKP, dont il était membre depuis 2003. L’homme est un ancien  » gardien de village  » (korucu), une milice kurde progouvernementale mise en place au moment de la guerre des années 1990 entre l’armée turque et les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, interdit en Turquie). Bien que le HDP soit la vitrine politique légale du PKK, Burhan Saran a complètement tourné casaque, certain désormais que  » seul le HDP est capable de contrer l’ambition présidentielle démesurée de M. Erdogan « .
 » Il m’a déçu, car il n’est pas allé au bout de ses promesses envers les Kurdes « , explique Burhan. Il dit avoir perdu confiance  » au moment du siège de Kobané « , la ville kurde syrienne attaquée par les djihadistes de l’organisation Etat islamique (EI) à l’automne 2014. M. Erdogan avait alors prédit sa chute, tandis que son gouvernement s’était longtemps fait prier avant d’ouvrir la frontière pour laisser passer les combattants kurdes d’Irak et de Turquie.
Burhan va entraîner dans son sillage un millier de personnes, soit les membres de son clan tenus de suivre sa consigne de vote. Depuis qu’il a pris sa décision, il occupe son temps libre à visiter les chefs de village situés autour du sien pour les convaincre de faire comme lui.
Le clan Raman, qui s’est massivement rallié au HDP, compte près de 20 000 électeurs. Celui d’Alpahanlar, dont est issu Mehdi Eker, le ministre de l’agriculture de l’actuel gouvernement AKP, est partagé. Près de 300 personnes ont rejoint le parti prokurde, les autres sont indécis. La plupart des tribus qui ont changé de camp étaient, depuis des lustres, des réservoirs de voix au service des partis conservateurs.
Le libre arbitre est une notion relative dans ces régions kurdes où le mode de vie traditionnel est bien ancré. Un mot du chef, et les membres du clan obéissent. Le travail de persuasion est néanmoins fondamental. Pour rallier les clans, le HDP a mis le paquet. Par le biais du Congrès de la société démocratique, une organisation de la société civile réputée proche du PKK, des  » commissions de persuasion  » ont été mises en place. Elles sont composées d’une dizaine de membres, dignitaires religieux,  » barbes blanches « , anciens notables.
Retournement de situation
Süleyman Özdemir, 70 ans, ancien cadre de la société pétrolière Tupras, à Batman, fait partie d’une de ces commissions.  » Avec une dizaine de mes proches, nous sommes allés convaincre des personnes qui votaient jusqu’ici pour l’AKP ou le CHP – Parti républicain du peuple, l’ancien parti d’Atatürk aujourd’hui dans l’opposition – de ne plus le faire et de donner leurs voix au HDP « , explique le vieil homme.
 » Ça se fait uniquement par le dialogue, la persuasion. On explique simplement à nos interlocuteurs à quel point le changement leur sera bénéfique « , souligne-t-il. Son frère, Faris Özdemir, qui a fait naguère deux mandats de député au Parlement pour un parti de centre droit, se démène lui aussi pour ramener des voix au HDP.
Le mouvement n’a pas tardé à gagner Adiyaman, Van, Suruc, où des milliers d’électeurs ont annoncé qu’ils changeaient de bord. A Siirt, quelques tribus arabes ont rejoint les Kurdes en signe de mécontentement.  » Les Arabes ont compris que le HDP n’était pas un parti exclusivement fait pour les Kurdes et qu’il représentait les intérêts de toutes les minorités ethniques de ce pays « , assure Süleyman.
Difficile de dire si les voix kurdes suffiront à changer la donne. Toutefois, le retournement de situation dans les régions du sud-est en dit long sur la popularité croissante du HDP. Réputé conservateur, attaché aux principes de l’islam sunnite, l’électorat kurde est en train de se tourner vers un parti de gauche enclin à défendre les droits des chrétiens, des femmes et des homosexuels. Selahattin Demirtas a obtenu 9,8 % des voix lors de la présidentielle d’août 2014, remportée par M. Erdogan au premier tour avec 52 % des voix. Il espère pouvoir améliorer ce score aux législatives du 7 juin.
C’est la première fois depuis 2002 qu’un parti kurde se présente aux élections. D’habitude, les candidats prokurdes se présentaient en indépendants et, une fois élus, ils formaient un groupe au Parlement. Cette fois-ci, le HDP joue son va-tout. S’il parvient à franchir le seuil des 10 % imposé aux partis pour entrer au Parlement, il aura gagné son pari. En cas d’échec, toutes les voix qu’il aura recueillies iront à l’AKP, selon le système proportionnel en vigueur en Turquie.
A la faveur du processus de paix lancé par les islamo-conservateurs, les Kurdes ont gagné en liberté et le courant politique issu du PKK a gagné du terrain. La plupart des municipalités des régions kurdophones sont entre ses mains. Le mouvement a sa propre police et ses propres tribunaux, prisés pour leur efficacité et leur respect de la coutume. Sabri Kaya, la trentaine, médecin à Diyarbakir, reconnaît avoir eu recours à cette justice parallèle pour régler un litige sur des terrains dans son village. Selon lui, les tribunaux coutumiers sont actifs dans la défense des femmes victimes de violence.  » Les femmes vont voir les sages qui composent ces tribunaux quand elles veulent se plaindre de leurs maris violents ou volages, lesquels sont fortement incités à se corriger. C’est un outil assez efficace pour régler les problèmes « , estime-t-il.
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