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Les Echos, le 06/01/2022
Par Yves Bourdillon
La hausse des prix a atteint 36 % en 2021, pire performance mondiale derrière l’Argentine. Recep Tayyip Erdogan a promis de la ramener « à un chiffre, le plus vite possible », mais ne pourra vraisemblablement pas y parvenir sans renier sa politique de crédit très bon marché.
La salle des marchés de la Bourse d’Istanbul a assisté l’an dernier à la pire déroute de la devise turque depuis les années 1990 de sinistre mémoire pour les Turcs, avec une chute de 45 % face au dollar et à l’euro. (Lefteris Pitarakis/AP/SIPA)
1 L’inflation en Turquie atteint-elle des niveaux exceptionnels ?
Vice-championne du monde. L’inflation turque, à 36,08 % sur un an, dont 13,6 % sur le seul mois de décembre, selon les chiffres dévoilés lundi soir par l’Office national des statistiques (Tüik), est la plus élevée de la planète, derrière celle de l’Argentine. Ce niveau s’avère sept fois supérieur à l’objectif des autorités. C’est aussi la pire performance en Turquie depuis 2002, qui avait à l’époque ouvert la voie de l’arrivée au pouvoir du président actuel, Recep Tayyip Erdogan.
Le niveau réel de hausse des prix serait en fait de… 82,2 % selon le Groupe de recherche sur l’inflation (Enag). Un niveau donc peut-être déjà supérieur au seuil de l’hyperinflation (que les économistes définissent généralement entre 45 % et 100 % par an) à partir duquel l’histoire économique montre un risque élevé d’emballement sans limite des prix.
2 Pourquoi une telle flambée ?
Cette hausse record s’explique essentiellement par la politique de crédit très bon marché poursuivie opiniâtrement par le président turc depuis des années, avec des taux d’intérêt ramenés en quatre étapes à 14 % contre 19 % encore en septembre, bien inférieurs à l’inflation. Cette politique, qui vise à doper la croissance , gonfle ipso facto la masse monétaire, source d’inflation s’il existe des goulots d’étranglement dans l’industrie.
De plus, elle rend les placements en devise locale insuffisamment rémunérateurs, ce qui fait chuter quasi mécaniquement la livre. Cette dernière a perdu 45 % face au dollar et à l’euro depuis le début de l’année, pire performance mondiale, ce qui renchérit automatiquement les importations. Or ces dernières (hydrocarbures, produits alimentaires) comptent beaucoup dans le panier des ménages turcs.
Le plan de la dernière chance pour sortir la livre turque de l’abîme
A rebours des théories économiques classiques, le chef de l’Etat estime que les taux d’intérêt élevés favorisent l’inflation et sont, de surcroît, contraires au Coran. Il semble tout miser sur la croissance, qui a atteint 7,4 % sur un an au troisième trimestre, grâce notamment aux exportations (+33 % à 225,37 milliards de dollars) plus compétitives grâce à la chute de la devise.
3 Quel impact pour les agents économiques turcs ?
La flambée des prix est terrible pour les Turcs dont beaucoup se souviennent de l’hyperinflation des années 1990, de 60 % par an en moyenne sur toute la décennie, source d’instabilité politique et d’appauvrissement. D’ores et déjà, le gaz et l’électricité ont augmenté de respectivement 50 et 25 % au 1er janvier.
Le prix de la farine et du poulet a augmenté de 86 % en un an, l’huile de tournesol de 76 % et le pain de 54 %. Des files d’attente sont apparues ces dernières semaines devant des boulangeries distribuant du pain subventionné par les municipalités d’opposition à Istanbul et Ankara.
Ménages et entreprises fuient aussi la devise nationale. On estime que désormais les deux tiers des dépôts d’épargne sont en devise étrangère. En revanche, les entreprises endettées en euro ou dollar sont étranglées.
4 Que compte faire l’exécutif turc ?
Le président turc s’est engagé lundi soir, après une réunion d’urgence de son gouvernement, à « ramener le plus vite possible l’inflation à un seul chiffre ». Mi-décembre, le chef de l’Etat turc a volé au secours de la devise en annonçant que certains dépôts d’épargne en livre turque bénéficieraient d’une assurance publique gratuite contre le risque de dévaluation.
L’Etat leur verserait la différence entre le taux de dépréciation de la devise sur un trimestre et la rémunération versée par les banques. Cette mesure n’a suspendu la chute de la devise que quelques jours et pourrait coûter une fortune aux finances publiques. Pour soutenir la devise nationale, la banque centrale a aussi dilapidé le mois dernier 20 milliards de dollars de ses réserves, dont il ne lui reste plus que 63 milliards de dollars.
Lundi, les autorités ont imposé aux exportateurs de reverser le quart de leurs recettes en euros, dollars ou livres sterling, à la banque centrale. Une conversion forcée en devise locale qui est censée soutenir cette dernière, technique éprouvée et utilisée en dernier recours par les pays confrontés à une inflation élevée mais très pénalisante pour les firmes exportatrices. Le salaire minimum a aussi été relevé au 1er janvier de 2.826 à 4.253 livres (environ 275 euros).
Le chef de l’Etat a en outre remplacé à trois reprises en deux ans le gouverneur de la banque centrale, ainsi que, à trois reprises aussi depuis 2018 son ministre des Finances, dont le dernier, le 2 décembre, en pleine débâcle. « Chiffres de l’inflation absolument terribles pour la Turquie en décembre […]. Le résultat de politiques économiques désastreuses », a commenté sur Twitter l’économiste Timothy Ash, spécialiste de la Turquie au cabinet BlueBay Asset Management, pour qui le pays fait désormais face à « une spirale inflation-dévaluation du type Argentine-Venezuela ».
5 Le pouvoir peut-il changer d’avis ?
« L’inflation actuelle n’est en rien causée par un choc externe mais seulement par des décisions politiques aux conséquences tragiques en termes d’appauvrissement de la population », souligne Sinan Ulgen, directeur de l’institut économique EDAM à Istanbul.
Mais le président, connu pour ne pas changer d’avis facilement, et ses conseillers sont convaincus d’être sur la bonne voie et « misent sur une accélération de la croissance à court terme et mettront encore des mois à dresser le constat de leur échec ». Toutefois, le chef de l’Etat turc a fondé sa carrière politique sur un certain pragmatisme quand c’est nécessaire et pourrait « se raviser avant que la Turquie ne bascule dans l’hyperinflation ».
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