« La vie hors du temps » de Tezer Özlü
Après Les nuits froides de l’enfance, « livre troublant et plein d’éclats » (Le Monde) traduit du turc, voici La Vie hors du temps, qui le prolonge et qui a la même force, le même langage épuré, le même style déstructuré.
C’est le récit, le roman d’un voyage écrit, lui, en allemand par l’écrivaine turque Tezer Özlü (1942-1986) qui, peu avant sa mort, part sur les traces de ses « frères d’âme » que sont Kafka, Svevo et Pavese. Alors exilée à Berlin-Ouest, elle échappe, non sans humour, au chaos affectif et mental qui l’habite par la fréquentation post mortem de ces figures qui l’ont fait naître à elle-même.
Un road movie aussi cru que poignant où Tezer Özlü, par-delà les étapes qui se télescopent, fait entendre un hymne bouleversant à la littérature et à ses pouvoirs, à la vie et à la liberté recouvrées, à la faculté d’aimer, ne serait-ce qu’en passant…
Ed. Bleu Autour, 2014, 239 pages
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