Le relèvement d’un taux d’intérêt ne convainc pas les investisseurs, inquiets du climat des affaires dégradé.
La Banque centrale de Turquie (TCMB) a relevé mardi l’un de ses principaux taux d’intérêt pour tenter une nouvelle fois d’enrayer la dégringolade de la devise nationale fragilisée par une série d’attentats meurtriers, une situation économique dégradée et une instabilité politique. Mais elle n’a relevé qu’un seul des trois taux à sa disposition, celui du prêt à la journée des banques, quoique d’un montant très conséquent, de 8,50% à 9,25%, soit 75 points de base. Le fait qu’elle a laissé inchangé son taux d’emprunt au jour le jour et son taux de refinancement à une semaine, ce qui a déçu les investisseurs : la livre turque a immédiatement perdu 1,20% de sa valeur, s’échangeant à 3,79 livres contre un dollar, proche de ses planchers historiques. La TCMB a laissé entendre qu’elle était prête à prendre d’autres mesures, y compris « peu orthodoxes », comme celles prises depuis deux semaines pour soutenir le cours de la monnaie sans trop augmenter les taux d’intérêts qui nuisent à l’investissement et poussent le tout puissant président Recep Tayyip Erdogan à dénoncer un « lobby du taux d’intérêt ». La TCMB a ainsi réduit artificiellement les liquidités dont peuvent disposer les banques, ce qui revient de facto à soutenir la monnaie sans toucher aux taux d’intérêts. Le gouvernement a aussi demandé en décembre aux entreprises publiques de ne plus souscrire d’emprunts en devises.