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Libération, le 26/03/2025
par Killian Cogan, correspondant à Istanbul
Reportage

Les étudiants ne lâchent plus les rues d’Istanbul. Malgré la répression et une propagande d’Etat lancée à plein régime, les rassemblements d’opposition au gouvernement du président Recep Tayyip Erdogan se poursuivent avec une ferveur inaltérée, une semaine après l’arrestation du maire d’Istanbul, Ekrem Imamoglu. Mardi 25 mars au soir, un impressionnant cortège de manifestants a submergé le district central de Sisli, à Istanbul. Une foule de plusieurs milliers d’étudiants, quasiment tous masqués, ont défilé dans les opulentes avenues du quartier de Nisantasi. Ils se sont ensuite frayé un chemin jusqu’à la municipalité de l’arrondissement de Sisli pour protester contre la destitution de Resul Emrah Sahan, le maire de ce district issu du parti Républicain du peuple (CHP), visé par une enquête pour «terrorisme», et remplacé par un administrateur nommé par l’Etat.
«Ne te tais pas, si tu te tais, tu seras le prochain sur la liste !» «Nous sommes les soldats de Mustafa Kemal ! [le fondateur de la république turque, en 1923, ndrl]» «Gouvernement démission !» scande la foule en cœur, sous les applaudissements des habitants venus les soutenir à leur fenêtre ou sur leur balcon. «Pour la Turquie, heureusement que vous êtes là !» lance une dame âgée, émue, à la foule. «On se sent unis et très forts. J’ai participé aux rassemblements tous les jours depuis mercredi et nous sommes toujours plus nombreux, cela me laisse penser que la Turquie est arrivée à un point de rupture. J’ai le sentiment que les choses peuvent changer désormais», affirme, exaltée, une étudiante de 22 ans en chimie à la prestigieuse université du Bosphore, couverte d’un masque chirurgical pour protéger son identité.
«L’arrestation d’Imamoglu m’a angoissée, mais cela m’a calmée de voir qu’il y avait autant de monde dans la rue. L’ampleur du mouvement me donne beaucoup d’espoir, je me dis désormais qu’il y a une réelle possibilité de faire plier le gouvernement», soutient pour sa part Gözde, une étudiante en finance de 23 ans, le visage barré d’une écharpe. Force est toutefois de constater une certaine homogénéité des cortèges, essentiellement constitués d’une jeunesse turque, laïque et urbaine.
«On ne s’inclinera jamais devant ce dictateur»
On notera ainsi l’absence du mouvement kurde et la marginalité des slogans de gauche. A l’inverse, outre le kémalisme, faisant référence à Mustafa Kemal, très attaché à la laïcité, un courant semble particulièrement prégnant : celui de l’extrême droite turque. Dans la foule, les signes des Loups gris, symbole ultranationaliste du turquisme, sont légion, tout comme les slogans contre le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui a entamé des négociations de paix avec le gouvernement d’Erdogan le mois dernier. «Apo est un bâtard et il le restera», clame un groupe de jeunes encagoulés, en référence à Abdullah Ocalan, le leader de l’organisation, toujours détenu sur l’île-prison d’Imrali.
Parmi les manifestants interrogés, beaucoup professent leur allégeance à la figure xénophobe et raciste Umit Ozdag, chef du Parti de la Victoire (Zafer), inculpé en janvier pour «insulte contre le président» et «incitation à la haine». Tel Ozan, 23 ans, un étudiant en traduction française, est emmitouflé dans un drapeau turc. «On ne s’inclinera jamais devant ce dictateur», assure-t-il,en désignant le président Erdogan. A l’instar d’autres manifestants, l’étudiant confesse néanmoins sa crainte de subir la répression du régime : «J’ai peur de finir en garde à vue, car ils fichent les gens…» glisse-t-il, t-shirt enroulé autour du visage, et lunettes de soleil couvrant ses yeux.
Car tandis que la contestation se prolonge, le gouvernement de Recep Tayyip Erdogan accentue toujours plus la répression. Alors que la police use de la force brute, des balles en plastique et du gaz au poivre pour disperser les manifestants, plus de 1 400 personnes liées à ces rassemblements jugés «illégaux» par le pouvoir ont été arrêtées. Mardi, sept journalistes ont été incarcérés, dont le photojournaliste de l’AFP Yasin Akgül. «Aucune concession ne sera faite à ceux qui tentent de terroriser les rues, d’attaquer nos valeurs nationales et morales et nos policiers», a prévenu le ministre de l’Intérieur, Ali Yerlikaya, sur la plateforme X, mardi après-midi.
Un message frisant l’absurde
Dans le même temps, la machine de propagande étatique déploie un contre-récit officiel, quitte à virer dans le grotesque. Ainsi, à en croire les journaux et chaînes de télévision proches du pouvoir, le Parti républicain du peuple (CHP) ferait actuellement l’objet du plus gros scandale de corruption qu’ait connu le pays. Les appels à manifester du leader du parti ne seraient, quant à eux, que des activités de cinquième colonne orchestrées par l’Occident. «[La corruption] dans les municipalités du CHP à Istanbul [est telle] que si vous essayiez de réaliser une série télévisée, vous auriez sur plus de matériel que dans les séries télévisées brésiliennes», a renchéri Erdogan, dans un message frisant l’absurde publié sur X mercredi après-midi.
Le leader du CHP, Ozgür Ozel, a de son côté lancé un mouvement de boycott des entreprises proches du pouvoir, et appelle à poursuivre les mobilisations. Le chef du parti a ainsi convié les manifestants à un dîner de rupture du jeûne (iftar) devant le siège de la mairie d’Istanbul mercredi soir. Le parti a par ailleurs prévu un meeting de soutien à Ekrem Imamoglu ce samedi. Un rassemblement qui coïncidera toutefois avec l’Aïd-el-Fitr («bayram», en turc), lors de laquelle les Turcs ont coutume de rendre visite à leurs proches, de nombreux Stambouliotes voyageant dans leurs régions d’origine en Anatolie.
Au-delà des festivités de fin du ramadan, la contestation ne risque-t-elle pas de s’essouffler dans un contexte de plus en plus répressif ? Interrogés sur cette question, les étudiants présents au rassemblement mardi soir font part d’une détermination quasi unanime. A l’instar d’Ozan, qui conclut : «Si on continue à protester dans la durée, on fera changer les choses. Cela ne se fera sans doute pas demain, ça prendra peut-être un an, voire plus, mais ça finira par payer. On manifestera aussi longtemps qu’il le faudra. J’ai beaucoup d’espoir.»
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