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Shlomo Ben Ami
Le Temps – 13/11/2014
Comment concilier l’appartenance de son pays à l’OTAN avec son image de premier protecteur de l’islam sunnite? Le président turc Recep Tayyip Erdogan doit faire un choix, et vite.
Alors que les activistes de l’Etat islamique avancent en Irak et en Syrie, les alliances traditionnelles conçues il y a fort longtemps par les puissances occidentales sont mises à mal. Dans ce contexte, le président turc Recep Tayyip Erdogan essaie de concilier l’appartenance de son pays à l’OTAN avec son image de premier protecteur de l’islam sunnite.
La réticence d’Erdogan à se joindre à la coalition conduite par les Etats-Unis contre les extrémistes de l’Etat islamique l’isole des pays arabes à majorité sunnite comme l’Arabie saoudite, qui se sont joints à la coalition. Cette position l’éloigne encore davantage des alliés iraniens de la Turquie, déjà brouillés avec lui en raison de son obsession à vouloir renverser leur homme en place à Damas, Bachar el-Assad. Elle semble donner raison aux pays de l’UE comme la France et l’Allemagne qui n’ont jamais cru que la Turquie puisse concilier sa vocation islamiste avec ses aspirations européennes.
Sous la houlette d’un président dont le cœur de l’électorat est profondément anti-occidental, la Turquie, membre clé de l’OTAN, est devenue le paladin de l’islam radical dans tout le Moyen-Orient. Les partisans d’Erdogan dénigrent la campagne occidentale contre le terrorisme islamique, vu comme un piège à l’encontre des sunnites. L’un de ses partisans, Kenan Alpay, a récemment écrit que «la Turquie ne peut pas appartenir à un système international qui vise à dissoudre tous les mouvements musulmans, des Frères musulmans aux […] talibans en Afghanistan».
Deux semaines plus tard, Erdogan lui-même s’est lancé dans une furieuse diatribe anti-occidentale à l’Université Marmara à Istanbul. Il a comparé l’interférence occidentale au Moyen-Orient avec l’engagement de Lawrence d’Arabie dans la révolte arabe contre les Ottomans lors de la Première Guerre mondiale et il a dénoncé les accords Sykes-Picot qui définissent depuis cette époque la carte politique du Moyen-Orient.
Les ressemblances avec les positions de l’Etat islamique sont éclatantes. Dans une vidéo réalisée après la bataille pour le barrage de Mossoul en août, il a appelé à la «fin de Sykes-Picot» et proclamé la nécessité de redessiner la carte politique du Moyen-Orient imposée par l’Occident.
L’ambition d’Erdogan de restaurer la primauté de la Turquie dans le monde sunnite l’a conduit à être de connivence avec ce défi à l’ordre régional conçu par l’Occident. Ainsi la Turquie a offert un support logistique à l’Etat islamique et a laissé les membres de cette organisation meurtrière massacrer des milliers de civils kurdes et yézidis dans la ville syrienne de Kobané, toute proche de la Turquie.
Cela met en évidence une autre convergence entre la Turquie et l’Etat islamique: le problème kurde. Erdogan semble espérer qu’en affaiblissant la puissance militaire des Kurdes et leur contrôle du terrain, l’Etat islamique l’aidera à parvenir à son objectif central: affaiblir le mouvement nationaliste kurde, vieille épine dans le pied de la Turquie.
Or la guerre contre l’Etat islamique a renforcé la cause kurde. Les Peshmergas kurdes en Irak ont déjà établi un Etat quasi indépendant le long de la frontière avec la Turquie. Et le PYD (Parti d’union démocratique), l’équivalent syrien du PKK (Parti des travailleurs kurdes) qui combat l’Etat turc depuis 30 ans, est en voie d’établir une région autonome kurde en Syrie, le long de la frontière avec la Turquie. Ensemble, ces groupes sont devenus la force la plus efficace contre l’Etat islamique.
Un autre facteur est défavorable à Erdogan: l’impression que son véritable objectif, en soutenant l’Etat islamique, est d’empêcher la montée en puissance des Kurdes, impression encore renforcée par son indifférence apparente aux souffrances de la population de Kobané. Cette perception menace l’un de ses grands projets: les négociations de paix avec le PKK.
Il est allé jusqu’à dire que, du point de vue de la Turquie, le PKK et l’Etat islamique étaient équivalents – adoptant ainsi un discours symétrique à celui du premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, pour qui le Hamas et l’Etat islamique sont les branches d’un même arbre. Avec une rhétorique aussi désespérée et irrationnelle, Erdogan donne du crédit aux accusations selon lesquelles tout le «processus de paix» n’était qu’une ruse destinée à persuader les Kurdes appartenant au parlement turc de voter les amendements constitutionnels qui lui ont permis de passer du fauteuil de premier ministre à celui de président.
C’est une hypothèse parfaitement plausible. Sa prise de position en faveur d’un changement de régime en Syrie est liée en partie à son sentiment anti-kurde. Sous le prétexte que cela aiderait à résoudre la crise humanitaire engendrée par la guerre civile en Syrie, il a longtemps insisté en faveur de la création d’une zone d’interdiction de vol du côté syrien de la frontière. Mais son véritable objectif est de prévenir toute tentative d’autonomie kurde dans le nord de la Syrie. Néanmoins les alliés occidentaux de la Syrie continuent à s’opposer à sa proposition, notamment pour éviter d’être entraînés dans une confrontation avec le régime syrien, et avec la Russie et la Chine qui le soutiennent.
Erdogan se trouve maintenant prisonnier d’un bourbier stratégique. Si sa position sur l’Etat islamique reste hésitante, il s’aliénera encore davantage les Kurdes; autrement dit quand les djihadistes décideront de s’incruster sur une partie du territoire de la Turquie, cette dernière devra faire face à la situation sans l’aide des Kurdes. Mais s’il décide de soutenir les Kurdes dans leur combat contre l’Etat islamique, il ne fera que renforcer leur aspiration nationale.
Mais le renforcement du nationalisme kurde ne serait peut-être pas une mauvaise chose pour Erdogan, qui s’est fait l’ardent défenseur du droit à l’autodétermination au-delà du voisinage immédiat de la Turquie, en Palestine par exemple. Une telle évolution serait le signe d’une cohérence politique et morale, ce qui pourrait lui conférer un certain rayonnement et l’aider à parvenir à un accord avec les Kurdes de Turquie, en particulier avec le PKK.
Quoi qu’il en soit, le moment est venu pour Erdogan de faire un choix. Il a placé son pays dans une situation conflictuelle en ce qui concerne ses intérêts vitaux, qu’il s’agisse de son alliance avec l’Occident, de ses aspirations régionales ou de la question kurde. Quelque chose doit changer – et rapidement.
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