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Le Monde, le 28/06/2022
Par Allan Kaval et Madjid Zerrouky
Le raidissement turc constaté avant l’ouverture du sommet de l’OTAN, mardi, est l’aboutissement d’une série de crises qui ont mis à mal les relations avec les Européens et les Américains depuis près d’une décennie.
Le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, à Bruxelles, le 16 juin 2 OLIVIER MATTHYS / AP
Plus que jamais depuis la fin de la guerre froide, le camp occidental a besoin d’elle. Pour Moscou, elle constitue un interlocuteur d’une importance capitale. A Kiev, on la perçoit comme un partenaire majeur en matière de défense. Par son contrôle des détroits, sa présence en mer Noire, elle serait aussi la puissance-clé de tout accord permettant l’exportation du blé ukrainien vers le reste du monde alors que la menace d’une crise alimentaire mondiale se précise.
Depuis l’agression de l’Ukraine par la Russie, la Turquie est incontournable et son gouvernement compte en tirer parti alors qu’il est confronté à une situation économique dégradée et à une échéance électorale majeure en 2023. A l’approche du sommet de l’OTAN, qui doit débuter mardi 28 juin, à Madrid, par un discours introductif du secrétaire général, Jens Stoltenberg, Ankara, membre de l’alliance depuis 1952, profite de sa position pour faire entendre ses préoccupations stratégiques propres, quitte à agacer ses alliés occidentaux.
La Suède et la Finlande en font notamment les frais. Alors que le futur élargissement de l’Alliance atlantique aux deux pays nordiques aurait dû être acté à Madrid, la Turquie bloque leur demande d’adhésion. Au-delà d’accusations lancées officiellement aux deux pays sur leurs relations avec le mouvement kurde, Stockholm et Helsinki se trouvent pris en tenaille au milieu de nombreux contentieux non résolus entre Ankara, Washington et les capitales européennes. Les deux pays pâtissent aussi de la relation ambiguë que le président Recep Tayyip Erdogan a construite avec la Russie de Vladimir Poutine.
Autonomie stratégique
« La Suède et la Finlande ont été prises en otage par la Turquie pour des raisons qui les dépassent, estime une source diplomatique du nord de l’Europe. La lecture que nous en faisons est que, sur le fond, les demandes turques concernent en réalité les Américains et portent notamment sur leurs relations avec les Kurdes de Syrie. » Une autre source diplomatique suédoise s’interroge : « Est-ce que les Turcs veulent obtenir des Russes une percée sur l’exportation des céréales ukrainiennes pour apparaître en faiseur de paix en échange de leur blocage à Madrid ? Est-ce qu’ils veulent obtenir quelque chose des Américains ? Il y a d’autres enjeux que nous. »
C’est dans ce contexte que la ministre française des affaires étrangères, Catherine Colonna, a sommé Ankara, dans un entretien au Journal du dimanche du 26 juin, de « faire ses choix », évoquant au sujet de la Turquie « des interrogations sur son comportement en tant que membre de l’OTAN ».
Le blocage turc a toutefois une histoire plus ancienne que le conflit ukrainien. Il est l’aboutissement d’une série de crises qui ont mis profondément à mal les relations entre Ankara et ses alliés européens et américains depuis près d’une décennie. Leur matrice commune est la guerre civile syrienne sur laquelle les intérêts turcs et occidentaux ont radicalement divergé depuis le désintérêt occidental pour l’option d’un changement de régime à Damas et l’alliance nouée par les Américains avec les forces kurdes syriennes face à l’organisation Etat islamique (EI). Or, ces forces sont une émanation du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), en guerre contre l’Etat turc depuis 1984. S’il faut retenir un grief de la Turquie envers les Occidentaux, c’est bien celui-là . Et Ankara ne retient pas ses coups.
« Le fond du problème ne sera réglé que lorsque notre allié américain mettra fin à sa coopération avec le PKK », avance Ali Onaner, ambassadeur de Turquie en France, qui regrette que Paris ait emboîté le pas de Washington. « Après [les attentats du] Bataclan [en novembre 2015], il y avait cette urgence qui est tout à fait légitime. Mais nos alliés ont tenté de mener une lutte low cost contre Daech [acronyme arabe de l’EI], ajoute-t-il. Imaginez comment la chose est perçue par l’opinion publique turque, qui constate que notre plus grand allié européen, pour éviter 200 morts à Paris, est venu à notre frontière coopérer avec des terroristes qui ont tué 40 000 personnes en Turquie. »
Pour l’ancien diplomate turc Sinan Ülgen, directeur du centre indépendant de recherche EDAM, à Istanbul, « la Syrie a rendu les relations entre Turcs et Occidentaux plus méfiantes et le changement de position des Américains et Européens a conduit la Turquie à chercher à s’entendre avec la Russie pour tenter de stabiliser la situation à ses frontières ».
De fait, c’est sa solitude sur le terrain syrien qui a conduit la Turquie a s’engager avec Moscou, dans une forme de cogestion du conflit. Si elle n’a pas empêché des tensions parfois violentes, elle lui a permis de construire son autonomie stratégique.
« Les cercles décideurs à Ankara ne pensent plus le pays comme une puissance seulement occidentale, mais appelée à construire des partenariats avec plusieurs puissances et toujours au service des intérêts propres de la Turquie, explique Yohanan Benhaïm, chercheur à l’Institut français d’études anatoliennes et à Noria Research. Il existe une nouvelle génération au sein des cercles dirigeants qui n’ont pas travaillé durant la guerre froide. Non seulement ils n’ont plus forcément foi dans un atlantisme dont étaient pétris leurs prédécesseurs, mais ils tendent même à voir les Occidentaux comme systématiquement hostiles aux intérêts de la Turquie. »
« Erreurs de perception »
Cette logique de cogestion, amorcée sur le terrain syrien, est reproduite en Libye comme dans le conflit du Haut-Karabakh entre l’Arménie, dépendante de la Russie, et l’Azerbaïdjan, allié proche d’Ankara. Dans tous les cas, l’implication de la Turquie et de la Russie a permis d’écarter relativement les Occidentaux.
A-t-on pensé à Ankara que ce principe pourrait être appliqué au conflit ukrainien ? Il a en tout cas fallu peu de temps avant que la Turquie, soupçonnée d’avoir saisi une occasion inespérée, reprenne des tentatives de marchandages avec les Occidentaux sur la question kurde, le voisinage problématique avec la Grèce et les approvisionnements en armes.
Ankara fait planer depuis la fin du mois de mai la menace d’une nouvelle intervention militaire contre les positions de ces derniers, impossible sans l’assentiment ou bien de la Russie ou bien des Etats-Unis.
Depuis le début de la crise ukrainienne, M. Erdogan s’est montré plus agressif face à son voisin grec. « Du fait de sa position stratégique, la Turquie a tout intérêt à utiliser l’urgence de la situation et sa place au sein de l’OTAN pour régler ses comptes sur tous les dossiers », résume une source diplomatique d’Europe occidentale.
« Nous faisons en sorte que cette agression contre l’Ukraine cesse et la Turquie s’est toujours considérée comme le membre européen le plus indispensable de l’Alliance, rétorque Ali Onaner. Les critiques que l’on nous fait, même erronées, montrent que nos alliés, qui ne se donnaient pas la peine de bien nous comprendre, ont l’occasion de le faire. Ce n’était pas notre but mais si, par ricochet, cela leur permet de dépasser leurs erreurs de perception à notre encontre, on ne peut pas s’en plaindre. »
Le pari turc peut-il porter ses fruits ? A ce stade, les gains d’Ankara paraissent encore assez maigres. La Turquie n’est pas parvenue à un changement de position américain sur la question du soutien aux Kurdes de Syrie. L’opération militaire évoquée en mai dans le nord de la Syrie tarde à prendre forme, signe d’un possible blocage côté russe. Enfin, les pourparlers de paix engagés au début du conflit entre Ukrainiens et Russes avec la médiation d’Ankara n’ont rien donné.
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