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Libération, le 09/03/2018
Par Fabien Perrier, Correspondant à Athènes
Les huit officiers turcs réfugiés en Grèce, à Athènes le 17 juillet. Photo Alkis Konstantinidis. Reuters
Le ministre grec de la Défense, Pános Kamménos, revient sur les tensions grandissantes entre Athènes et Ankara, dont il soutient l’entrée dans l’Union européenne.
«Il ne faut surtout pas que l’affaire devienne un thriller politique sans fin.» Ces mots, prononcés par le porte-parole du gouvernement grec, n’ont finalement pas empêché que l’affaire prenne les pourtours d’un «thriller». Athènes fait référence aux deux soldats de l’armée de terre grecque arrêtés le 2 mars par l’armée turque. Faut-il y voir un lien avec le refus d’Athènes d’accéder à la demande d’Ankara d’extrader huit officiers turcs qui avaient trouvé refuge en Grèce après la tentative de coup d’Etat manqué de juillet 2016 ?
Les deux prisonniers ne pourraient retrouver leur liberté qu’à une seule condition : qu’Athènes et Ankara consentent à échanger leurs prisonniers. En attendant, cette querelle ne fait qu’accentuer la tension, alors que le climat des relations gréco-turques ne cesse de se détériorer. Les incidents en mer Egée se multiplient. Il y a deux semaines, un patrouilleur turc percutait un navire grec près d’une île inhabitée, mais disputée. Le Premier ministre grec, Aléxis TsÃpras, n’a pas hésité à mettre en garde Ankara. En réponse, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a invoqué les «droits inaliénables»de la communauté chypriote-turque de Chypre, l’île étant divisée au sujet de l’exploitation du gaz dans ses eaux.
Lors du récent Forum économique de Delphes, un haut responsable politique turc confiait à  Libération : «Les Grecs parlent de violation de l’espace maritime ou aérien. Mais tout dépend de la lecture des traités internationaux. Et nous n’en faisons pas la même lecture.» Le traité, celui de Lausanne, signé en 1923, définit les frontières actuelles en Europe et au Moyen-Orient, dont Erdogan souhaite la «révision».Conflit en Syrie, montée des intégrismes au Moyen-Orient, «crise» des migrants… La Grèce est au cœur d’une Méditerranée orientale de plus en plus instable. Face à ces enjeux, Pános Kamménos, ministre de la Défense grec, a accordé, pour la première fois, un entretien à la presse française. Issu du petit parti de droite souverainiste les Grecs indépendants, il est devenu un allié incontournable de Syriza dans le jeu géopolitique.
Deux militaires grecs ont été arrêtés à la frontière turque. Etes-vous inquiets de voir la Turquie les maintenir en détention ?
Cet incident à la frontière aurait normalement pu être résolu par une simple négociation entre les chefs d’état-major des deux armées. Aujourd’hui, nous constatons une escalade après la décision du procureur turc de ne pas remettre nos deux soldats au consulat grec jusqu’à leur procès. Cette question ne concerne en réalité pas seulement la Grèce, mais aussi l’Union européenne. Les deux militaires patrouillaient dans une zone connue pour ses trafics et pour être un point d’entrée illégale de migrants. Ces militaires suivaient un itinéraire balisé qui devait les mener à des trafiquants. C’est ainsi que ces hommes sont entrés sur le territoire turc pour quelques mètres. La Turquie est un membre de l’Otan et un allié de la Grèce. De tels incidents doivent être résolus pacifiquement.
Comment expliquez-vous la multiplication des incidents avec la Turquie ?
La Turquie exerce une véritable pression sur la Grèce. En un an, les violations des eaux territoriales ont augmenté de 450 %. Celles de l’espace aérien de 48 %. L’explication tient à la situation en Syrie et au conflit avec les Kurdes. Les Turcs sont confrontés à de nombreux problèmes dans l’enclave d’Afrin et tentent d’exporter les tensions vers la Grèce.
L’armée turque a repris des manœuvres militaires près de la frontière sur le fleuve Evros…
Oui, et comme tous les ans ! Mais là , elles visent surtout à confirmer sa présence au nord et en mer Egée car 40 % des forces turques habituellement positionnées sur le fleuve Evros ont été transférées en Syrie. Nous sommes bien plus inquiets des attaques verbales réitérées par des politiques turcs, à l’instar du premier d’entre eux, le président Erdogan. Ils utilisent les tensions avec la Grèce à des fins de politique interne. Nous, nous cherchons à  apaiser ces tensions. Nous préférons la Turquie européenne à  une Turquie islamique. C’est pourquoi nous soutenons son adhésion à  l’UE.
Vous évoquez des «fins de politique interne». Aucun risque que les tensions dégénèrent ?
Au contraire ! Nous sommes très près d’un accident mortel. Quand l’espace aérien est violé, nous envoyons nos avions afin qu’ils escortent les avions turcs hors de notre espace. Nous sommes alors forcément à la merci d’un accident qui peut, à tout moment, s’étendre aux garde-côtes, à la marine… En violant les eaux et l’espace aérien grecs, donc européens, Ankara essaie aussi de faire pression sur l’Europe. C’est la raison pour laquelle nous tenons les alliés européens et l’Otan informés de chaque événement. Nous sommes obligés de défendre notre territoire, non seulement pour la Grèce mais aussi pour l’Europe.
Etes-vous entendus par vos collègues à Bruxelles ?
Oui. Le dernier Conseil européen a d’ailleurs affirmé entreprendre un dialogue avec la Turquie pour diminuer la tension. En outre, les bateaux de l’Otan peuvent constater d’eux-mêmes les provocations turques. Tous ces alliés ont aussi compris que la Turquie utilise les migrants comme une arme dans leur dialogue avec l’Europe.
Autre point de tension, les forages de gaz au large de Chypre, que les Turcs ont bloqués. Quelles sont leurs ambitions dans cette zone de la Méditerranée ?
Chypre est un pays européen qui maîtrise sa politique énergétique. En tant qu’allié européen des Chypriotes, nous constatons que la Turquie voudrait se comporter à Chypre et en mer Egée comme elle le fait en Syrie et en Irak. Mais Chypre et la Grèce ne sont pas des pays du Moyen-Orient. Nous respectons les lois internationales et demandons que la Turquie fasse de même, qu’il s’agisse des lois maritimes, sur l’énergie etc. Ce problème dépasse d’ailleurs Chypre et la Turquie. Il concerne tous les pays dont les compagnies énergétiques ont signé des accords avec Chypre pour l’exploitation du gaz naturel, c’est-à -dire la France, les Etats-Unis, l’Italie et Israël. Ils ont le droit de protéger leurs investissements.
Comment procéder ?
Nous essayons d’impliquer l’UE, dont Chypre est membre, et d’avoir le soutien de pays du Moyen-Orient que sont Israël, l’Egypte, la Jordanie, les Emirats ou le Liban. Avec eux, nous avons des accords bilatéraux ou trilatéraux. Mais les Turcs mettent une pression supplémentaire sur la Grèce. Nous nous apprêtons à signer des accords économiques avec l’Albanie, l’Italie, l’Egypte et Chypre. Des compagnies américaines et européennes se sont déjà dites intéressées par une coexploitation du gaz et du pétrole dans le sud et l’ouest du pays. Les Turcs envoient un message…
Un sommet UE-Turquie est prévu à Varna le 26 mars. La Turquie peut-elle devenir membre à part entière de l’Union européenne ?
Nous y sommes favorables. Ainsi, nous leur ouvrons une porte pour promouvoir le respect du droit et pour qu’ils choisissent une politique européenne respectueuse des droits de l’homme, une politique migratoire digne de ce nom. Ou encore un système judiciaire qui préférera le dialogue à l’emprisonnement des journalistes. En tant que voisin, vivre avec une Turquie intégrée à l’Europe serait plus facile pour la Grèce, berceau de la démocratie.
La Grèce tente aussi de négocier un accord avec «l’ancienne République yougoslave de Macédoine», l’Arym, sur le nom de ce pays. Pourquoi ?
L’Arym a tout à gagner d’un accord avec la Grèce sur son futur nom. Ainsi, elle pourra intégrer l’Otan et l’UE. L’utilisation du nom «Macédoine» n’est pas une question d’égoïsme grec, mais de vérité historique et de civilisation, grecque et européenne. Dans le projet de Constitution européenne rédigé par Valéry Giscard d’Estaing en 2004, l’article 1 précisait que la civilisation européenne était basée sur la civilisation grecque. Cela renvoie à l’histoire d’Alexandre le Grand, le roi de Macédoine, qui parlait grec, et pas l’histoire d’Alexandre le Grand vu comme un roi slave. Ce n’est que sous Tito que le nom de Macédoine a été utilisé. Il voulait créer une Macédoine de l’Egée. Il y a des symboles qu’il faut arrêter d’utiliser.
Mais un accord est-il aujourd’hui possible ?
Nous faisons des progrès. Mais il va être difficile, en Arym, de dégager une majorité parlementaire pour changer la Constitution et de convaincre l’opinion publique. En Grèce, dans sa majorité, le peuple grec ne peut pas accepter une offre de nom qui comporte «Macédoine». Ce sentiment dépasse les forces conservatrices comme l’Eglise orthodoxe ou l’armée ; il est partagé par des personnalités de gauche, comme le compositeur Mikis Theodorákis. Si je laissais à l’extrême droite le soutien de tous ces manifestants nationalistes qui ont manifesté le 4 février à Athènes, je commettrais un crime politique. Avec le risque que les néonazis d’Aube dorée deviennent la deuxième force politique. Ce serait une catastrophe pour la Grèce et pour l’avenir européen.
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