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Le Figaro, le 09/07/2023
Par Delphine Minoui
Correspondante à Istanbul
Hakan Fidan, le ministre turc des Affaires étrangères, à Ankara, le 5 juin 2023. CAGLA GURDOGAN/REUTERS
Depuis qu’il a endossé le costume de ministre des Affaires étrangères dans le nouveau gouvernement d’Erdogan, l’ex-chef des renseignements turcs enchaîne conférences et déclarations. Sa nomination met en lumière une nouvelle génération de fidèles.
Longtemps, il fut l’homme de l’ombre, celui qu’on ne voyait jamais mais qui voyait tout le monde. Regard vif et barbe poivre et sel, Hakan Fidan, 54 ans, s’affiche désormais au grand jour avec une parfaite assurance. Depuis qu’il a endossé le costume de ministre des Affaires étrangères dans le nouveau gouvernement d’Erdogan, réélu en mai dernier, l’ex-chef des renseignements turcs enchaîne conférences et déclarations. Aucun sujet ne lui échappe: ni la complexe adhésion de la Suède à l’Otan, ni la guerre en Ukraine, et encore moins le Proche-Orient. Pendant dix ans, rappelle un diplomate occidental, «il fut au cœur des tractations avec l’Égypte, la Libye ou encore la Syrie», dossiers sur lesquels le chef de l’État turc lui accorde toute sa confiance. «Il est ma boîte noire», aurait-il un jour affirmé à son propos.
Né à Ankara, d’un père fonctionnaire d’origine kurde, Hakan Fidan se lance d’abord dans des études militaires, pour servir comme soldat pendant quinze ans, puis comme sous-officier dans une unité de la force de réaction rapide de l’Otan. En 2001, il reprend des études, cette fois-ci dans le civil, cumulant une licence de management à l’université du Maryland, aux États-Unis, et un doctorat en relations internationales à l’université Bilkent, à Ankara.
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Nommé à la tête de l’Agence turque de coopération et de développement (Tika), il prépare en parallèle sa thèse sur «la diplomatie à l’heure de l’information». Ambitieux et travailleur, il a également officié à l’Agence internationale de l’énergie atomique, où il fut aux premières loges de la crise nucléaire iranienne, dossier sensible qu’il connaît bien.
Renouer discrètement avec Damas
Hakan Fidan n’a que 42 ans lorsqu’il est propulsé, en 2010, à la direction du MIT (Millî Istihbarat Teskilati, l’«Organisation nationale du renseignement»). Sa carrière de maître espion démarre sur les chapeaux de roues. Il se retrouve au centre des négociations initiées par Recep Tayyip Erdogan, alors premier ministre, avec la guérilla kurde du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Dépêché à la prison d’Imrali, il rencontre le chef embastillé des combattants kurdes, Abdullah Öcalan, et joue pendant plusieurs années aux intermédiaires entre le pouvoir et les indépendantistes. La suite est connue: le cessez-le-feu vole en éclats en 2015, sur fond de virage nationaliste d’Erdogan, de guerre syrienne, et d’autonomisation des miliciens kurdes, de l’autre côté de la frontière.
La Syrie, justement, figure en tête des gros dossiers du chef des renseignements turcs. Quand la rue arabe se réveille lors des révolutions du printemps 2011, Erdogan mise sur une chute rapide de Bachar el-Assad. Pressé d’en finir avec le tyran de Damas – qui finira par se maintenir à son trône, avec l’appui de Moscou et de Téhéran – il soutient l’opposition. Hakan Fidan aurait alors joué un rôle clé dans des livraisons d’armes aux rebelles syriens à partir de 2012. À l’époque, l’affaire défraya la chronique, lorsque le journal indépendant Cumhuriyet accusa, photos à l’appui, le MIT d’organiser des convois clandestins destinés à des combattants islamistes radicaux. Dix ans plus tard, c’est par l’entremise des mêmes services de renseignements qu’un changement de cap est en train d’opérer. Chargé de renouer discrètement avec Damas, Hakan Fidan se serait ainsi rendu au moins à deux reprises à Damas depuis l’été 2022 pour y rencontrer son homologue syrien.
Contradiction du personnage
Fidèle parmi les fidèles, le chef des services turcs fut partie prenante des purges de l’après coup d’État raté de 2016. Façon, s’interrogent certains, de se refaire une santé? Informé d’activités suspectes dans l’après-midi du 15 juillet, l’espion en chef se serait dans un premier temps contenté de prévenir le chef d’état-major sans juger bon d’alerter le «Reis». Alors en vacances à Marmaris, c’est par son beau-frère qu’Erdogan eut vent du putsch en cours, avant de parvenir à le déjouer. La rumeur raconte que le président turc aurait ultérieurement sermonné son homme de confiance, tout en refusant sa démission. Maintenu à la tête des renseignements, il n’en fut que plus loyal envers son patron, participant activement au nettoyage de la confrérie güleniste, accusée d’avoir fomenté le putsch, et à la lutte contre le PKK.
Sa nomination au poste de ministre des Affaires étrangères, traditionnellement occupé par des hommes du sérail politico-diplomatique, peut surprendre. «Dans les capitales occidentales, les questions ont aussitôt fusé: faut-il y voir un resserrement autour des questions sécuritaires? Se dirige-t-on vers une autonomie plus conflictuelle de la Turquie?», relève la chercheuse Dorothée Schmid, responsable du programme Turquie contemporaine et Moyen-Orient de l’Ifri. La contradiction du personnage fait également couler de l’encre: si Hakan Fidan fut l’homme du processus de paix avec le PKK, il est aussi celui qu’on soupçonne d’être derrière l’assassinat des militantes kurdes à Paris. Mais dans les cercles proches du pouvoir turc, on met l’accent sur les «compétences» et la «fiabilité» du personnage, qui a pour grand atout d’être dans le secret de tous les gros dossiers sensibles de la décennie passée.
Sa nomination met également en lumière une nouvelle génération de fidèles. «Hakan Fidan est l’incarnation du parfait apparatchik turc de l’AKP. Ces dernières années, il y a un système de puissance qui s’est organisé au service du politique, que l’on constate aussi au sein de l’armée. Aujourd’hui, et surtout après les nettoyages internes de l’après-putsch, on assiste à la consolidation d’une nouvelle équipe diplomatique plus homogène, sociologiquement parlant, avec des gens qui ont fait carrière depuis le début dans ce système», observe Dorothée Schmid. D’aucuns, déjà , voient en Fidan un successeur potentiel d’Erdogan, âgé de 69 ans, et qui en aura 74 à la fin de son mandat. Mais pour l’heure, l’homme fort du pays reste l’ultime décideur sur les questions internationales. «La politique étrangère de la Turquie répond plus que jamais à un seul schéma: celui que choisit Erdogan en fonction de l’intérêt stratégique du moment», estime le diplomate occidental.
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