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Le Monde, le 24/09/2022
Par Marie Jégo (Istanbul, correspondante)
Depuis le discours de Vladimir Poutine annonçant, mercredi, une « mobilisation partielle », des hommes arrivent par milliers dans les aéroports de Turquie. Mais ils ne sont pas au bout de leurs peines.
Un homme russe arrive à l’aéroport international de Zvartnots près d’Erevan, en Arménie, jeudi 22 septembre 2022. HAYK BAGHDASARYAN / AP
Echapper à la « mobilisation partielle » décrétée par Vladimir Poutine est l’urgence du moment pour beaucoup d’hommes russes, qui, seuls ou en famille, avec bagages ou sans, arrivent par milliers ces jours-ci dans les aéroports de Turquie, l’une des rares destinations étrangères, avec la Serbie, la Géorgie et l’Arménie, restées ouverte aux voyageurs russes, sans obligation de visa.
Vendredi 23 septembre, à l’aéroport d’Istanbul, sur la rive européenne du Bosphore, les passagers du vol Turkish Airlines 414 en provenance de Moscou ont l’air tendu. Les visages sont fermés, les langues ne se délient pas facilement. « Tourizm », répond laconiquement un jeune homme à casquette lorsqu’on lui demande si son arrivée en Turquie est liée à l’annonce de la mobilisation. « J’avais pris mon billet avant l’annonce, je me doutais que ça allait venir », concède un autre passager. Derrière lui, un homme et son fils adolescent se refusent à échanger le moindre mot. « On n’en a rien à faire de vos questions… »
Dans la file des taxis, un homme et une femme, la trentaine, pianotent fébrilement sur leur portable. « Mon frère doit sauter dans un avion, combien de fois faut-il l’alerter ! Partir ne sera bientôt plus possible, ils vont fermer les frontières », s’exclame l’homme dans un russe teinté d’émotion. Depuis le discours de Poutine annonçant la mobilisation, mercredi, Istanbul est devenu la porte de sortie privilégiée de milliers de Russes, des hommes surtout, rattrapés par une guerre qu’ils ne voulaient pas voir.
Vols pris d’assaut
Comparés à ceux de leurs compatriotes arrivés en février ou en mars, soit au tout début de l’invasion russe, qui étaient pour la plupart des opposants déclarés au régime de Poutine, les nouveaux arrivants sont plus timorés, nettement moins politisés. Matériellement, ils sont plus aisés. A l’heure qu’il est, il faut débourser une petite fortune, l’équivalent en roubles de 4 000 à 9 000 dollars (4 127 à 9 285 euros), pour acheter un aller simple Moscou-Istanbul. Les vols sont pris d’assaut, les avions sont pleins ; trouver un siège avant la fin du mois de septembre semble être un pari impossible.
Selon son service de presse, la compagnie nationale Turkish Airlines n’envisage pas d’ajouter de nouveaux vols à son tableau, déjà bien garni, Ankara n’appliquant pas les sanctions occidentales contre Moscou. Seules à desservir la Fédération de Russie, les compagnies Turkish Airlines, Pegasus et Anadolu Jet assurent entre 85 et 120 vols par jour. La ligne Moscou-Istanbul est la mieux desservie, avec 53 vols quotidiens proposés par l’ensemble des compagnies.
Comme c’était le cas en 1917, quand Istanbul devint la terre d’asile provisoire des migrants qui fuyaient la révolution soviétique, la langue de Pouchkine résonne désormais un peu partout dans la cité du Bosphore. Une personne sur trois croisées dans la rue s’exprime dans cette langue. Les Russes sont partout, dans les bars et les restaurants de Beyoglu, dans le quartier historique de Fatih, chez les bobos huppés de Nisantasi, dans les meyhane (restaurants populaires) de Sisli, où l’alcool coule à flots.
« Je ne veux pas mourir pour des idées absurdes »
Croisé vendredi dans un petit café du quartier de Galata, un couple, la quarantaine, accepte de se confier. Ilya, informaticien, est arrivé hier de Moscou avec sa femme, Vera, pour échapper à la conscription qui, pense-t-il, va toucher « tout le monde » car elle n’a « rien de partiel ». « On nous ment. Les gouverneurs régionaux doivent montrer des résultats. Dans les régions, des barrages policiers ont été dressés sur les routes pour arrêter les hommes, leur remettre leur convocation au plus vite. Je n’ai pas attendu la mienne. Je ne veux pas mourir pour des idées absurdes », dit-il en jouant nerveusement avec son portable.
« On gardait le silence sur cette guerre, on regardait ailleurs, sans savoir qu’elle allait faire de nous des exilés », assure Vera, encore sous le choc de leur départ précipité. Que vont-ils faire ? « Rester et attendre que ça se calme ou aller en Europe », dit-elle en interrogeant son compagnon du regard. Tout leur pèse. L’incertitude mais aussi la honte d’être du mauvais côté de la barrière, la crainte d’être stigmatisés. « Ce matin, un commerçant m’a dit : “Rousski ?” J’ai commencé à me justifier, comme quoi je ne soutenais pas la guerre, alors qu’en fait, il se fichait de mes explications », raconte Ilya.
Rencontrée par hasard, jeudi, sur la place Taksim, une famille russe, un couple et leurs deux grands enfants, essaie de retirer des lires turques d’un guichet automatique. Plusieurs tentatives sont faites, sans résultat. Leur carte finit par être avalée par la machine. L’homme peste. « J’ai de l’argent sur mon compte, mais je ne peux pas en jouir. Pourtant, ma banque à Moscou m’a assuré que je pouvais retirer des liquidités en Turquie via cette carte. » Il raconte être détenteur d’une carte bancaire Mir, créée par la banque centrale russe dès 2014 dans le but d’échapper aux sanctions financières internationales.
Les touristes russes revenus en force cet été
Mir, qui signifie en russe « la paix » et « le monde », est faite pour donner une bouffée d’air financière aux Russes lors de leurs voyages à l’étranger, en Turquie, au Vietnam, à Cuba, en Corée du Sud et dans quelques républiques ex-soviétiques. Alors que dès le début de l’invasion russe de l’Ukraine, les géants mondiaux Visa et Mastercard ont cessé leurs opérations en Russie, Mir a tenté de prendre le relais. Une façon, pour le régime russe, de montrer que le système financier international n’est pas totalement soumis à « l’Occident collectif », selon l’expression des propagandistes du Kremlin.
En Turquie, une destination très prisée des touristes russes, revenus en force cet été sur les plages de Bodrum et d’Antalya, son usage a été élargi. L’initiative est venue du président Recep Tayyip Erdogan, résolu à renforcer la coopération financière de son pays avec la Russie depuis sa rencontre avec Vladimir Poutine à Sotchi, le 5 août. Cinq banques turques (Ziraat, Halkbank, Denizbank, Vakifbank, Is Bankasi) ont alors été mises dans la boucle.
Mais jeudi 15 septembre, le vent a tourné pour Mir après que de nouvelles sanctions ont été imposées par Washington à plusieurs responsables russes. Sur la liste des nouveaux sanctionnés figure le nom de Vladimir Valerievich Komlev, le directeur général du système russe de paiement par carte (NSPK), l’opérateur de Mir. « Directement et indirectement, les technocrates financiers de la Russie ont soutenu la guerre infondée du Kremlin », souligne le communiqué publié par le Trésor américain.
Peu après, Denizbank et Is Bankasi ont annoncé leur retrait du système de paiement Mir, craignant de se retrouver visées par des sanctions secondaires, réservées à ceux qui aident au contournement des sanctions principales. Reste que trois banques turques continuent d’accepter les cartes russes. « Il vous faut trouver un autre distributeur », s’entend dire le père de famille resté bredouille face au guichet Is Bankasi, sur la place Taksim. L’explication l’agace. « Mais je n’ai plus de carte ! Je n’ai que des emmerdes ! », lâche-t-il, passablement énervé.
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